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EAN : 9782072704406
128 pages
Gallimard (09/02/2017)
3.48/5   128 notes
Résumé :
«Elle s'était levée au moment où l'ambulance Ford manoeuvrait pour se garer sur la place, le faisceau des phares balayant la façade de grès. Elle était montée sur un banc pour apercevoir le médecin et le photographe qui se dirigeaient vers l'arrière du véhicule, leurs pas imprimés dans le tapis blanc qui déjà recouvrait le gravier. Une jeune femme en était sortie la première, le visage encadré par une épaisse chevelure noire, enveloppée dans une ample cape, puis un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Encore un livre-uppercut de Didier Daninckx, pour nous rappeler quelques points d'histoire... de quelques coins d'histoire peu visités ou évoqués.
C'est chez les fous de Saint-Alban, que Denise va rencontrer Paul Éluard et Nusch.
À Saint-Alban, on ne laisse pas les internés mourir de faim: On les écoute et on leur permet d'exprimer leurs pensées en art brut ou non! À Saint-Alban, on cache et on soigne les Résistants. Les héros sont aussi à Saint Alban.
Le livre est bref et passionnant, foisonnant de vie et de créativité, d'humanisme et de courage... Avec le Chant des Partisans chanté en sourdine à l'enterrement anonyme (forcément) du maquisard qu'on a pas pu sauver. Avec le poème d'Éluard que nous ne cesserons jamais de nous répéter.
Le dernier chapitre de Caché dans la maison des fous, nommé Par la suite..., offre des précisions bienvenue sur les protagonistes de ce bref récit:
Lucien Bonnafé, François Tosquelles, Paul Éluard et Denise Glaser...
Denise Glaser, virée de la Télévision pour avoir programmé Nuit et Brouillard de Jean Ferrat!.. Encore de ces choses ignorées jusqu'ici
d' Horusfonck mais qui ne manquent pas de le faire bondir!
Un livre, donc, d'un auteur qui me donne envie d'aller plus loin dans l'exploration de ce qui se cache sous trop de tapis.

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Déjà plus de deux semaines que j’ai achevé ce texte bref de Didier Daeninckx… que j’ai pourtant largement apprécié. La plume alerte de l’auteur et sa sensibilité nous font partager un moment unique dans une communauté d’hommes et de femmes engagés, pendant la seconde guerre…

Nous voici en 1943, dans un asile de fous en Lozère, à Saint-Alban où une jeune résistante, Denise Glaser vient se réfugier, en même temps qu’un certain Paul Eluard et de Nush, sa compagne. Lieu insolite où on soigne « les fous », mais où on protège également les dissidents, résistants et juifs pourchassés…

Dans cette communauté éphémère… cinq figures des plus exceptionnelles, tant en Littérature, qu’en psychiatrie, et en engagements politiques et humanitaires, vont vivre ensemble un temps donné.

Denise Glaser rentre dans la Résistance grâce à son professeur de philosophie, Dominique Desanti…Pourchassée, elle trouve refuge à Saint-Alban, où elle participe à la collectivité en s’occupant de la bibliothèque, ainsi que d’enfants.
[Après la guerre, elle participera à la naissance de la télévision. En 1959, elle crée « Discorama », une émission qui deviendra mythique, où elle interviewera tous les talents de la scène musicale]

Paul Eluard et Nush, passeront quant à eux quatre mois dans cet asile de Saint-Alban. Pendant cette période, Eluard crée les éditions clandestines de La Bibliothèque Française, imprimées sur les Presses de René Amarger à Saint-Flour.
Il côtoie plusieurs patients qui s’exprimaient au moyen de la peinture, du tissage et de la sculpture, comme Aimable Jayet, Clément Fraisse et surtout Auguste Forestier, dont il acquiert plusieurs œuvres, que Jean Dubuffet rencontrera d’ailleurs, lors d’une de ses visites à la fin du printemps 1944. Le concept d’art brut émergera par la suite.

Quant aux personnalités médicales de ce lieu, elles n’en sont pas moins exceptionnelles intellectuellement et humainement :

- Lucien Bonnafé (1912-2003)- Médecin-directeur de l’hôpital de Saint-Alban, en 1943, il anime la Société du Gévaudan qui jette les bases d’une critique radicale des institutions d’aliénés. Parallèlement, il transforme l’institution en lieu d’asile pour les résistants et les juifs traqués

-François Tosquelles (1912-1994)- Psychiatre catalan, républicain marxiste et libertaire, il est condamné à mort par Franco et interné dans un camp de concentration français. Transféré à Saint-Alban comme infirmier, il devra recommencer toute sa formation en France

Un très beau récit qui nous fait rejoindre une communauté d’homme et de femmes de tous horizons, animés par le même courage, et une solidarité exemplaire
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Ce livre poignant, prix littéraire de psychanalyse, relate une extraordinaire expérience de générosité, une tranche de vie à la clinique psychiatrique de St-Alban (Lozère) pendant la seconde guerre mondiale, et notamment la façon dont les religieuses, les médecins, le personnel et les patients y accueillent, cachent et soignent des maquisards blessés, des juifs, des résistants et des réfugiés. Parmi eux, le poète Paul Eluard (1895-1952), auteur du poème «liberté», publié clandestinement en 1942, donc chaque strophe se termine par «(Liberté), j'écris ton nom», poème qui sera parachuté à des milliers d'exemplaires par des avions de la Royal Air Force au-dessus du sol français. Tristan Tzara et bien d'autres artistes y sont passés aussi. Eluard y créera les éditions clandestines. le livre s'étend aussi sur Denise Glaser (1920-1983), jeune juive résistante qui créera après la guerre l'émission populaire Discorama.
Cette clinique de Saint-Alban était dirigée par le Dr Lucien Bonnafé (1912-2003) assisté par François Tosquelles (1912-1994) (prononcer Toskayès), médecin catalan, lui-même réfugié, qui a milité pendant la guerre civile espagnole dans le POUM, parti marxiste mais antistalinien et libertaire (dans le bon sens du terme), ce qui lui a valu d'être condamné à mort à la fois par Franco et par les communistes. Très vite, à deux, ils bouleversent la psychiatrie. Exemple que le livre ne montre pas, mais que j'ai vu, c'est une extraordinaire photo de Tosquelles, pioche en mains, abattant les murs de l'asile, cat tout devait changer. Chacun put désormais se rendre librement au village. Et les villageois venaient faire la fête avec les malades qu'on appellera «pensionnaires», car c'est peut-être la société qui est malade et qu'il faudrait soigner.
Ailleurs en France, on a laissé mourir les malades mentaux: 40.000 morts pendant la guerre, victimes de malnutrition et de l'«extermination douce» imputables aux directives de Vichy (p. 109) sous l'influence de l'eugénisme. N'oublions pas qu'Alexis Carrel, prix Nobel de médecine, a proposé de gazer les malades mentaux dans son best seller «L'Homme cet inconnu» (plus de détails dans ma critique sur Babelio).
Saint-Alban fut un lieu d'effervescence artistique et intellectuelle, et de résistance, mais surtout de révolution de la psychiatrie et de la relation du soignant au patient, avec plus de liberté, un sens plus humain, et une insertion des pensionnaires dans la vie «normale». A peine diplômé, Tosquelles emmenait par exemple ses patients se baigner à la plage de Barcelone. Il avait engagé des prêtres et des prostituées pour soigner les malades, car «leurs métiers leur avait probablement appris que les hommes sont fous». Pour ne pas les voir mourir de faim comme dans la plupart des asiles en France, il envoie les pensionnaires de St Alban aider les fermiers qui les rémunèrent en denrées alimentaires (pommes de terre et choux surtout, maigre base de l'alimentation de guerre soumise au ravitaillement). Cette optique continue aujourd'hui à la clinique de la Borde (Loire et Cher), en quelque sorte «fille» de Saint-Alban, où j'ai rencontré le fils de Tosquelles et où fait un stage sous la direction de Jean Oury (1924-2014), médecin qui qui avait commencé sa carrière de jeune psychiatre à St Alban, et qui a travaillé à La Borde jusqu'à ses 90 ans. Je ne suis jamais allé à Saint-Alban, mais j'ai retrouvé à toutes les pages du livre ce que j'ai vécu avec Jean Oury, farouche défenseur de la dignité des « malades» pensionnaires. Quelques règles: Aucune porte n'était fermée. Tout le monde mangeait ensemble. le jardinier comme le cuisinier étaient formé à la psychothérapie institutionnelle. C'est peut-être avec eux que va se nouer le transfert. Chaque pensionnaire qui le pouvait avait une fonction, donc une dignité: téléphoniste, responsable du bar, du journal, de l'accueil, d'un coin du potager, de l'atelier modelage,... Je suis certain que le lecteur du livre y trouvera aussi ce respect qui manque si souvent aux malades mentaux (comme aux pensionnaires âgés des homes).
Comme Saint-Alban était isolé dans la campagne, l'accueil des clandestins pendant la guerre était plus facile. Les prêtres fournissaient aux juifs de faux actes de baptême, et le maire de faux papiers avec des cachets volés, et de fausses cartes de rationnement.
Le livre comporte de nombreux poèmes d'Eluard.
Quelques extraits :
(Un professeur veut s'interposer quand la Gestapo a encercle l'université de Clermont-Ferrand «Ils l'ont aussitôt abattu devant ses élèves... Il y eut près de mille deux cents arrestations» (p. 21).
«Un journal idiot trouve toujours un public. Et plus il est idiot, plus son public est nombreux. Regardez donc autour de vous» (p. 67) : ça n'a pas changé.
(A propos de la presse clandestine à Saint-Alban) : «Pour la prochaine publication, nous n'aurons pas besoin de franchir la frontière [suisse]. J'ai établi le contact avec un imprimeur de Saint-Flour qui assure la fourniture de papier, la composition, l'impression et la reliure. On peut s'y rendre en ambulance... Paul [Eluard] fera un malade tout à fait acceptable, et Denise une infirmière très convaincante» (pp. 76-77)... «Au petit matin, la majeure partie du tirage prendrait le train de Paris, dissimulée au fond de cageots, recouverts de légumes par les cheminots résistants de la gare de Saint-Flour» (p. 97).
Et pour finir, une citation de Tosquelles digne du pape François: Les religieuses «ne nous dénonceront pas parce que, grâce à nous, elles sont devenues de vraies catholiques...Je me suis aperçu qu'en Espagne, la plupart des catholiques ne sont pas catholiques... Une partie de notre rôle consiste à convertir les individus... que ce ne soit pas simplement la façade... C'est ce qui leur arrive, à nos soeurs de Saint-Alban. Elles sont reprises dans les mailles de la vraie vie. En soignant les blessés du maquis, elles se soignent elles aussi» (p. 79-80). Magnifique.
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Un instant de Liberté. Un instant de Grindel. Un éclair de Marie. Le tout raconté avec la sensibilité de Daeninckx, c'est très joli.
C'est féminin
« je les écoute, les femmes surtout, et leurs mots s'enchaînent aux miens... »
C'est poétique
« dans le cachot, la poésie se fait révolte. Elle ne se limite pas à constater, elle répare... »
C'est encore féminin
« dans les phrases des femmes on heurte le mur du regret qui cerne leurs existences »
C'est toujours poétique
« c'est dans les chambres obscures qu'on voit le mieux la lumière »
C'est tellement humain
« nous étions en incursion dans l'empire des fous... c'est un monde dont j'ai toujours éprouvé le vertige, je me suis souvent tenu en équilibre instable au bord des gouffres... »
Nusch, l'empire des sens, l'empire de la folie, je ne les ai pas oubliées nos Nuits partagées ni cette invitation que tu as lancée à Denise de ton regard bleu limpide, un matin dans un rayon de soleil. Nous y étions alors au bord du gouffre, caché dans ce refuge, ce havre, cet asile. « Ils savent plein de choses que personne ne leur demande jamais... » Ils nous ont sauvés. Un instant.
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Nous sommes en 1943, au fin fond de la Lozère, dans le village De Saint - Alban, dans un décor sauvage et des conditions de vie difficiles. la Margeride domine, superbe, la région mais il peut faire un froid de loup par ici.
C'est pourtant là que des malades psychiatriques sont hébergés, à l'abri des idées démoniaques des nazis. C'est aussi là que passent des hommes et des femmes, résistants, juifs, pourchassés pour leurs opinions ou leur religion. Ils y sont accueillis par le directeur Lucien Bonnafé, par le Dr Tosquelles, mi - italien, mi-espagnol, rescapé des purges franquistes et sorti de l'indigne camp d'accueil dans le sud de la France. C'est là aussi qu'arrive un jour Denise Glaser, juive et résistante, obligée de se mettre à l'abri. Les plus anciens se rappellent « Discorama » qui passait à la télévision le dimanche midi où elle présentait musiciens et chanteurs. le destin de Denise Glaser aura été original et désolant quand on pense à la façon dont elle a fini sa vie.

A Saint Alban, la vie s'organise en chiches repas, activités avec les malades, quand arrive le couple Grindel, manifestement objet d'une grande considération. On va vite apprendre qu'il s'agit de Paul Eluard de sa femme Nusch. le poète lit des passages de son oeuvre, écrit, part en ambulance, déguisé en malade et escorté de la pseudo-infirmière Denise, jusqu'à Saint Flour, pour faire imprimer ses textes, les vendre à de riches partisans et ainsi financer la Résistance.

Étrange et surréaliste ambiance au fil de ces pages. Tout le monde semble créer, le poète et les artistes locaux, déclarés « fous » mais d'une inventivité étonnante. Ici, ils sont traités avec douceur et respect. La médecine psychiatrique a encore beaucoup à découvrir, mais à Saint-Alban, on n'utilise ni contrainte ni camisole chimique.

La plume de l'auteur se fait légère, aérienne, chaleureuse mais aussi parfois très critique pour restituer ce qui semble avoir été un moment hors réalité pendant cette guerre.

Un livre utile, poétique, intelligent. Jolie découverte.
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critiques presse (1)
Telerama
24 juin 2015
Dans un refuge pas comme les autres, une poignante histoire de résistance à la folie des hommes... et à leur semblant de normalité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui caractérise la psychanalyse, c'est qu'il faut l'inventer. L'individu ne se rappelle de rien. Alors, on l'autorise à déconner. On lui dit: "Déconne, déconne mon petit ! ca s'appelle associer. Ici personne ne te juge, tu peux déconner à ton aise". Moi, la psychanalyse, je l'appelle la déconiatrie. mais pendant que le patient déconne, qu'est-ce-que je fais ? Dans le silence ou en intervenant-mais surtout dans le silence- je déconne à mon tour. Il me dit des mots, des phrases. J'écoute les inflexions, les articulations, où il met l'accent, où il laisse tomber l'accent...Comme dans la poésie. J'ai toujours eu une théorie: un psychiatre, pour être un bon psychiatre, doit être un étranger ou faire semblant d'être étranger. Ainsi, ce n'est pas une coquetterie de ma part de parler si mal le français. Il faut que le malade-ou le type normal- fasse un certain effort pour me comprendre. Il est donc obligé de traduire et il prend à mon égard une position positive.[cf. extrait cité "L'art chez les fous: le dessin, la prose, la poésie" de Marcel Réja
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L'année dernière, Pétain a signé un accord avec le Reich qui prévoit le rapatriement de tous les prisonniers français veufs et pères d'au moins trois enfants. Il fallait donc fabriquer des veufs et des enfants ! Amarger, c'est le nom de l'imprimeur, s'y est attelé. Faux actes de mariage, faux actes de naissance, faux actes de décès, le tout agrafé aux dossiers officiels de rapatriement avec leurs alignements de faux tampons et de fausses signatures... Le plus difficile consistait à prévenir les prisonniers, dans leurs stalags, qui ne connaissaient pas ce qui leur arrivait. Imagine un peu la tête d'un célibataire endurci qui apprend coup sur coup que sa femme vient de mourir et qu'elle lui laisse trois mioches sur les bras ! En tout, il en a fait libérer une cinquantaine sur tout le département de la Lozère...
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Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard
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Il dit la violence du monde qui est en lui avec ses mots, sa syntaxe. C'est assez déconcertant, mais je crois avoir ouvert une brèche dans la compréhension en disant le texte à haute voix au cours de nos séances d'analyse...Il ne faut pas le lire dans le silence des yeux, mais l'écouter comme une sorte de voix intérieure, une litanie qui conduit à un véritable effet de rêverie..;(p.56)
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Marc Twain- Le cultivateur de Chicago [extrait cité]

Mais où avez-vous appris qu'il fallait savoir quelque chose pour écrire dans un journal...Espèce de salsifis...qui fait les articles sur les finances ? des sans-le-sou...Qui mène les campagnes anti-alcooliques ? Des ivrognes...Qui disserte sur les questions militaires ? Des cul-de-jatte qui n'ont jamais mis les pieds dans une caserne... Qui rédige les journaux d'agriculture ? des imbéciles comme vous, fleur de carotte ! Un journal idiot trouve toujours un public. Et plus il est idiot et plus son public est nombreux. (...) Que fait-on dans la presse , on exploite cyniquement la sottise, la cupidité, toutes les basses passions humaines. Et c'est le succès ! Voilà comment je comprends le journalisme. (p.70-71)
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Vidéo de Didier Daeninckx
Dans le 170e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente le parcours de Missak Manouchian, récemment entré au Panthéon, à travers deux bandes dessinées sorties récemment chez Les Arènes BD et Dupuis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Copenhague que l’on doit au duo Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Rijsberg, publié aux éditions Dargaud - La sortie de l’album Le champ des possibles que l’on doit au scénario de Véro Cazot, au dessin d’Anaïs Bernabé et c’est édité chez Dupuis - La sortie de l’album L’homme miroir que l’on doit à Simon Lamouret et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album The Velvet underground, dans l’effervescence de la Warhol factory que l’on doit à Koren Shadmi et aux éditions La boite à bulles - La sortie de l’album Sept vies à vivre que l’on doit à Charles Masson et aux éditions Delcourt dans la collection Mirages - La réédition de l’album Mauvaises herbes que l’on doit à Keum Suk Gendry-Kim et aux éditions Futuropolis
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