Un autre classique de jeunesse. C'est la série des trois livres que je recommande pour aborder et découvrir le bouddhisme zen. Suzuki explique bien, parle clairement, et expose nettement les aspects déconcertants de cette pratique extraordinaire. L'ouvrage, qui regroupe des essais écrits à diverses périodes, traite du sujet dans tous ses aspects, permet d'avoir une bonne vision d'ensemble, et donne toutes les pistes nécessaires pour continuer l'exploration de cet univers que représente à lui seul le bouddhisme zen.Cela donne un ouvrage indispensable sur le Bouddhisme Zen.
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"Que signifie la venue de Bodhidharma de l'Occident ?".
C'est une question fréquemment posée par les maîtres Zen, et elle forme un des thèmes les plus importants dans l'étude du Zen. La question, cependant, ne concerne nullement l’évènement historique de l'arrivée de Bodhidharma en Chine, c'est-à-dire la signification historique de Bodhidharma dans le Bouddhisme chinois. On rapporte que le premier patriarche débarqua sur la côte méridionale de Chine dans la première année de P'ou-t'oung (520 de notre ère), mais la question n'a rien à faire avec ces faits. (...)
La question : "Que signifie la venue de Bodhidharma de l'Occident ?" signale donc directement la présence de quelque vérité profonde et mystique cachée dans le système du Bouddhisme. Elle revient à ceci : "Quelle est l'essence du Bouddhisme, telle que l'a comprise le premier patriarche du Zen ?"
Y-a-t'il quelque chose qui ne peut être exprimé ni expliqué dans les écrits canoniques classées dans les "Trois corbeilles" (Tripitaka) et arrangés selon les "Neuf" ou "Douze divisions" ? Bref, quelle est la vérité du Zen ? Toutes les réponses données à cette question importante entre toutes sont donc autant de manières différentes de montrer la voie vers la vérité ultime.
Le satori est donc tout le Zen. Le Zen commence avec lui et finit avec lui. Quand il n'y a pas de satori, il n'y a pas de Zen. "Le satori est la mesure du Zen", comme l'a déclaré un maître. Le satori est n'est pas un état de simple quiétude, ce n'est pas la tranquillisation, c'est une expérience intérieur qui a un caractère noétique; il doit comporter un certain éveil hors du domaine de la conscience relative, un certain abandon de la forme ordinaire d'expérience qui caractérise notre vie de tous les jours. Le terme qui le désigne dans le Mahayana est paravritti, "volte-face" ou "conversion" effectuée aux fondements même de la conscience. Ce retournement fait subir un changement complet à la totalité de l'édifice mental.