Le vœu de bodhisattva qui consiste à s’engager à tout faire pour être utile aux autres et les libérer de la souffrance nous concerne également. C’est pourquoi il faut éprouver aussi de l’amour et de la compassion à l’égard de soi-même de façon à œuvrer à son propre bonheur. C’est une condition indispensable pour aimer les autres et participer à leur bonheur. L’amour de soi bien fondé ne s’oppose pas à l’éthique et n’est pas non plus une forme d’égoïsme. Il nus permet simplement de nous reconnaître comme étant un être humain doté des mêmes capacités que les autres êtres humains et qui possède le même désir qu’eux : être heureux. Pour venir en aide aux autres, nous devons adopter envers nous-mêmes cette attitude bienveillante. C’est aussi cela suivre une voie spirituelle. Le bouddhisme peut apporter beaucoup sur ce plan, mais ce qui est en jeu, ici, au fond, c’est le développement de capacités inhérentes à l’esprit humain, la compassion, l’amour, le calme, le discernement et la confiance.
Cela dit, à mon sens, la vie spirituelle est nécessaire à l’esprit pour vivre une vie humaine digne et heureuse, comme l’alimentation l’est au corps. La spiritualité, qu’elle soit laïque ou religieuse, peut aider à résoudre les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les êtres humains en Occident. La violence conjugale, l’alcoolisme et la drogue, l’effondrement de la structure familiale demandent à être combattus sur leur propre terrain et appellent des solutions appropriées. Néanmoins, là où la dimension spirituelle est négligée, rien de durable ne peut être obtenu ni réalisé pour se libérer de la souffrance et de ses causes.
Demain sera l'âge de la femme.