Livre qui se donne pour objectif de décrypter les discours, de donner les clés de compréhension du débat concernant l'énergie nucléaire.
C'est du journalisme honnête, sans plus. On est loin de l'analyse en profondeur. Citer des thèses qui parlent de RFA (république fédérale d'Allemagne pour les plus jeunes) me semble daté. Les années 60 et 70 du siècle dernier, le plan Messmer, la commission pour la Production d'Électricité d'Origine Nucléaire (PEON) de 1955 intéresse les historiens, mais ne me semblent pas pertinents dans une compréhension moderne des enjeux. Quand à mai 1968 ! Une obsession souvent révélatrice.
Le mot "cognitif" est employé à tour de bras, peut être pour en évacuer un autre qui serait plus intéressant, celui de "factuel".
Analyser qu'on travaille d'un côté sur un discours de peur, de précaution alors que de l'autre côté on met en avant un discours de pragmatisme se substitue à une analyse de : La peur est elle raisonnable? le pragmatisme autorise-t-il à prendre des risques? Quels risques? Pour qui?
Les auteurs n'habitant pas à côté d'une centrale nucléaire (c'est mieux quand c'est loin), donnent l'impression de neutralité analytique permettant d'éviter de s'attaquer au fond plutôt qu'à la forme.
Car dans ce cas cela supposerait de s'engager un peu plus, ce qui semble ne pas vouloir être fait dans ce livre.
Décrire les stratégies de communication, les erreurs de communication, les différents acteurs s'agitant autour du nucléaire permet de sembler surplomber le débat.
Finalement, c'est un bon livre descriptif de l'histoire des débats autour du nucléaire, de ses acteurs.
On appréciera à la fin l'interrogation sur l'importance théorique du débat démocratique autour de ces questions posée par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) en 2021 ;
" À défaut, d'un débat public large, ouvert à toute personne vivant en France, le risque d'une radicalisation des conflits et d'un accroissement de la défiance à l'égard des responsables publics n'est pas négligeable... La sensibilité de la question nucléaire interroge autant la transition écologique que la démocratie".
Au moment où nombre d'entre nous ne pourrons plus entrer dans nos grandes métropoles mondialisées avec des véhicules autres qu'électriques, on se demande un peu à quel moment nous l'avons choisi collectivement et ce que nous choisissons réellement pour notre vie quotidienne...
Ah, j'avais oublié ! la démocratie représentative. Représentative.
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Les journalistes n’investigueraient pas le champ technique (et objectivement complexe) par manque de temps, et se feraient donc les porte-voix soit des industriels, en reprenant des arguments qualifiés de propagande, soit des détracteurs de l’énergie nucléaire, en ne retenant que les éléments à charge.