Pour moi, un roman historique doit me dépayser totalement, grâce à ses dialogues, ses descriptions de lieux, de personnages, ses caractères, ses évènements. J'adore voyager dans le temps, mais je dois aussi être emportée par l'intrigue, y croire, la vivre !
Malheureusement, ici, si je suis dépaysée, je n'adhère aucunement aux personnages, même s'ils ont réellement existé. J'ai eu l'impression que tout se limitait aux intrigues de Cour, à la politique, aux marchandages de tout poil.
En effet, si je vous dis que cela se passe en Espagne, au 15e siècle…vous allez penser aux Rois Catholiques, Ferdinand d'
Aragon et Isabelle de Castille. Ceux-ci me fascinent, car je sais qu'ils ont participé à la Reconquista, qu'ils ont reçu
Christophe Colomb dans leur palais de Cordoue avant qu'il ne parte pour ses grandes expéditions que l'on connait.
Ici, rien de tout ça : le narrateur (le secrétaire d'Isabelle de Castille) commence à nous parler un peu de lui puis embraie très rapidement sur la politique et la situation en Espagne à l'époque d'avant le mariage d'Isabelle et Ferdinand. Car au départ, ils n'étaient pas promis l'un à l'autre, et c'est après moultes tractations qu'ils ont pu s'unir.
Querelles d'héritage, querelles de pouvoir, querelles de familles.
Je dois vous avouer que j'ai décroché très vite, parce que les sauts dans le temps me paraissaient tellement rapides, les personnages tellement survolés pour se limiter à leurs dialogues très nombreux que j'ai eu l'impression de lire un livre d'histoire un peu romancé.
Ajoutons-y quelques histoires d'amour sans consistance et de nombreuses allusions aux « conversos », ces Juifs convertis à la religion chrétienne, et nous voilà au fait.
Je ne me suis sentie nouée d'aucune façon à cette période qui pourtant m'attire, surtout en Espagne, c'est dommage. Je n'offrirai donc pas de cadeau à ces mariés de Valladolid.