Simplement magnifique,
Magnifiquement érudite,
Érudition évocatrice,
Évocation superbement écrite,
Écriture documentée et simple.
Ce ne sont pas les superlatifs qui manquent pour qualifier cette p
romenade dans la Cité Éternelle
Comme le dit lui même l'auteur : "Sans doute fallait-il que Carthage soit détruite.
Rome faillit l'être, elle aussi : par les Gaulois en 390 av. J.-C, par les Goths en 410 de notre ère, par les Vandales en 455, en 1527 par les mercenaires de Charles Quint.
En 547, le goth Totila avait chassé toute la population romaine hors de l'enceinte de ses murs. Il n'aurait, de la ville, pas laissé pierre sur pierre sans la lettre que lui adressa alors son adversaire, le général byzantin Bélisaire, qui le convainquit de n'en rien faire :
« Attenter aux monuments de cette ville, lui écrivit-il, serait de ta part une injure aux hommes de tous les temps, puisque cela reviendrait à ôter à ceux du passé le témoignage de leur mérite, et à priver ceux de l'avenir de l'occasion de s'émerveiller. »
Et à la lecture des pages de ce livre on a souvent l'occasion de s'émerveiller....
Rome est le symbole du début de l'expansion d'une civilisation qui, sublimant l'héritage de l'Empire romain et de la Grèce dans le creuset de cette foi nouvelle, a inspiré les écrivains, les peintres, les sculpteurs, les architectes, marqué de son empreinte l'action des aventuriers, des soldats et des rois.
L'auteur de nous rappeler que
Chateaubriand,
Stendhal,
Zola se sont essayés tour à tour, avec un bonheur inégal, à sonder ce mystère.
Ils y ont été arrêtés par le triomphalisme de la pompe romaine :
le marbre, l'or, l'encens ;
le faste des inscriptions qui font des papes les héritiers des empereurs romains ;
la concentration inouïe de richesses, de génie, de talents qui ont transformé la cité du Vatican en un immense musée, en comparaison duquel les palais de nos rois apparaissent comme de sympathiques gentilhommières, ceux des empereurs de Chine comme autant de décors de théâtre en plein air ;
la rencontre de Pinturicchio, Botticelli, Piero della Francesca, Pérugin, Bramante, Raphaël,
Michel-Ange, Borromini, Bernin ;
la possession des plus beaux marbres de la statuaire gréco-romaine ;
la réunion des manuscrits les plus précieux de la littérature antique ;
la collection des secrets les plus jalousement gardés de l'histoire diplomatique.
Car c'est bien de tout cela dont il est question ici. Michel de Jaghaere nous invite à son tour à une découverte, sa découverte, qui se fait à chaque fois différente selon la sensibilité de l'Ecrivain. Et c'est un très belle réussite. Une très belle mise en perspective de la
Rome de l'Antiquité, de la
Rome papale, de la
Rome d'hier et de la
Rome d'aujourd'hui.
Mention particulière aux 16 octobre, 18 octobre et 21 octobre.
16 octobre : ou l'auteur nous rappelle que "les Musées du Vatican sont nés d'une découverte, et d'un éblouissement. le 14 janvier 1506, Jules II fut avisé que venait d'être mis au jour dans une vigne, sur la colline de l'Esquilin, une sculpture antique qui dépassait en beauté tout ce qu'on n'avait jamais vu sous le ciel" : le Laocoon qui fera une entrée triomphale dans le cortile du Belvédère.
18 octobre : la bibliothèque du Vatican, dont l'auteur nous explique que ce n'est pas ce lieu si obscur et secret que l'on veut bien le croire ou le penser ;
21 octobre : pour les chambres de Raphaël où l'auteur nous livre des secrets et des. Détails qui échappent aux plus fins observateurs.
Un très beau portrait à la hauteur de cette ville qui aura traversé les siècles et ne finira pas de nous émerveiller, bien loin de la prophétie de Malachie.... Roma Æterna.