Erri de Luca,est né à Naples, en Italie, en 1950, a rejoint un mouvement de gauche alors qu'il était ouvrier à l'usine FIAT de Turin et a ensuite erré en travaillant comme maçon et chauffeur de camion. Il écrit depuis l'âge de 20 ans.
Dans
Trois chevaux Le narrateur anonyme, un jardinier solitaire d'entre deux âges qui aime les livres d'occasion, est assis dans une taverne quelque part dans le sud de l'Italie; il y rencontre Laila, une jeune et énigmatique prostituée qui lui rappelle sa défunte épouse. La rencontre déclenche toute une série de flashbacks vers l'époque où le narrateur vivait en Argentine gouvernée par le régime terroriste de Jorge Videla et de ses successeurs. Au fur et à mesure que l'histoire évolue et que la relation entre lui et Laila se transforme en une histoire d'amour, Laila et le lecteur découvrent le destin tragique du narrateur et de son épouse argentine Dvora qui ont tenté de s'échapper des myrmidons de Videla dans les montagnes. Finalement, Dvora est capturée et torturée à mort comme tant d'autres à l'époque.
le narrateur poursuit son vol à travers l'Argentine et parvient finalement à traverser les îles Falkland d'où il se rend en Italie. Sa deuxième vie de jardinier au fin fond de l'au-delà commence. Les seuls contacts humains du narrateur sont le propriétaire de la taverne, Laila et un journalier africain qui apparaît un jour aux portes du jardin et demande s'il peut prendre les fleurs et les herbes jetées afin qu'il puisse les vendre et gagner sa vie. L'extraterrestre clandestin et le narrateur deviennent amis et Laila décide d'arrêter de se prostituer car elle ne supporte plus d'être touchée par des hommes qui ne l'aiment pas. Elle avoue au narrateur qu'elle a l'intention de tuer son proxénète pour se libérer, mais l'histoire prend une autre tournure ...
Ce livre qui est encore, après bien d'autres romans de Erri, celui que je préfère est un petit bijou de sensibilité sensuelle – comment dire? - très distanciée, peut-être est-ce le mot, une sensibilité dont il n'est pas fait étalage, mais qui est là, dans chacune des phrases.
On le lira, comme le narrateur, dans un rade à petit prix, avec un pichet du rouge local, et l'on attendra qu'une belle jeune femme vienne s'emparer de notre âme.
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