Il ressort de l'aperçu sur l'intégration de la Pologne à l'Union européenne que ce sont les aspirations à la stabilité, à la démocratie et au développement économique qui aient poussé la Pologne à engager très vite (dès 1991, à la suite d'un accord en 1989 Pologne Hongrie Aide à la reconstruction européenne) une démarche vers l'intégration dans l'Union européenne. Les forces contraires étaient inspirées par les mouvements politiques nationalistes qui craignaient une dilution des spécificités polonaises dans un grand ensemble uniforme et sans âme, la vente de la Pologne à des puissances économiques et politiques étrangères, la crainte de voir le pays à nouveau partagé malgré lui en ne défendant pas son indépendance, ou encore le passage de la soumission au communisme vers un autre esclavagisme, à savoir celui du capitalisme. Dans ces échanges, l'Eglise qui constitue une continuité dans un pays où l'Etat n'a pas toujours assuré ce rôle, a défendu une attitude intermédiaire : européiste, mais insistant sur les valeurs nationales et spécifiques de la Pologne qui intègrent naturellement les valeurs morales traditionnelles de l'Eglise chrétienne. Il est intéressant de noter que les principes que l'on retrouve dans les autres pays sont ici également présents : le nationalisme germanique de l'Europe centrale versus la conception de l'adhésion volontaire des citoyens à la nation du nationalisme franco-anglais par exemple. Je me suis moins intéressé aux chapitres portant sur l'agriculture.
Ces éléments éclairent sur le processus politique d'intégration de la Pologne. On aurait cependant aimé un court aperçu historique de l'idée d'Europe en Pologne, et on ne peut que regretter que l'ouvrage n'ait pas été mis à jour (crise de la guerre en Irak, le TCE, les système de défense américains, les achats de matériels militaires américains...). On aurait aussi aimé un point sur les relations entre la Pologne et la Russie, voire l'Ukraine, ainsi que l'opinion des élites intellectuelles sur l'Europe.
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"Dans la situation actuelle, être membre de l'Union européenne (comme de l'OTAN) constitue une meilleure garantie de souveraineté et de sécurité que dans le cas contraire, en assurant donc notre indépendance, démocratie, modernisation et développement."
(discours Centre-gauche, mars 2002)
[L'Eglise] représente, indépendamment des convictions religieuses de chaque Polonais, un élément de continuité et un repère réconfortant pour une société qui a connu des bouleversements successifs et inimaginables en Occident.