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EAN : 9782875860439
Ker éditions (24/04/2014)
3.74/5   17 notes
Résumé :
1855. Allongé dans une sordide mansarde du Marais, Gustave Morgan agonise, dévoré par la vérole et le remords. La confession qu’il livre à son homme de confiance éclaire d’un jour nouveau la vie dissolue qu’il a menée. Croyant soulager sa conscience, il ne sait pas encore que la plus belle ruse du Diable est de vous persuader qu’il n’existe pas.

Cette confession n’est que le prélude à une succession de retournements de situations qui enserrent peu à p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Aux premières pages, je me suis arrêté. C'est trop bon...
Mon fauteuil de lecture, une bonne lumière, une ambiance feutrée pour mieux faire connaissance avec tout ce petit monde qui se met en place. Au loin, les chants d'oiseaux des campagnes de la Brie. Je reprends depuis les premières lignes, car l'écriture est si belle, le plaisir de relire cette belle prose s'invite naturellement....
La poignante, terrible, confession de l'abbé Ducret nous fauche par surprise. Nous fauche... comme le blé mûr de la jeunesse qui entend avec nous l'incroyable révélation...
Lucie et Fabian demeurèrent abasourdis un long moment…
Le lecteur, tout aussi anéanti par ce qui vient d'être découvert, se laisse envelopper par la prose de Vincent Engel. « Animés d'une foi véritable, nous sûmes qu'il n'y avait d'autre voie que dans le pardon et la soumission à un destin dont la finalité nous échappait… ». Je peux dès présent vous assurer que Vincent Engel manie l'art de la fauche mieux que le vieux fermier tanné par une longue vie de labeur sous le soleil des étés successifs.
Les parents de Gustave Morgan auraient souhaité qu'il devînt un brillant avocat. S'il en avait le diplôme et le titre, Gustave n'exerçait guère. Il avait certes ouvert un cabinet et reçu quelques clients dont il s'était occupé avec compétence. Mais ce labeur l'ennuyait.
Nous poursuivons les tribulations de Fabian, le conteur du récit, qui vient d'entrer au service du nommé Gustave, jeune homme riche et dont il deviendra le conseiller.
Poursuivant mon petit bonhomme de chemin dans cette campagne bucolique, un coup de faux sournois siffle à nouveau pour raser au plus près encore le pied de blé ayant échappé au faucheur.
Vincent Engel manie finement sa plume, comme le mousquetaire manie son fleuret. Précise, délicate, efficace dans la mise à mort.
SSSSssssss... La grande faucheuse vient de siffler sans pitié. Imprévisible, sans appel. Mais qui manie donc cet instrument de mort ?
Nous nous retournons..., seul un écrivain au regard doux, à la chevelure drue nous sourit, nous charme par son habituelle qualité d'écriture. Alors qu'au fin fond de l'oeil, nous ne voyons pas que le cerveau est en train de commander à toute une armada de mots de nous asséner le coup final ? Non ! Vincent Engel, plus retors que ses personnages, nous manipulera de page en page. Machiavel n'est qu'un pâle reflet de notre écrivain. Portée par la présentation des faits décrits, notre infiltration dans la vie des protagonistes nous invite à prendre fait et cause pour ces tristes orphelins. Alors que, par plaisir d'une jouissive manipulation, Vincent Engel nous voile derrière ce miroir sans tain l'âme perverse des personnages dont la survie ne tient qu'à la haine, rampant dans la fange de la vengeance. Car au cours de ses pérégrinations, Gustave Morgan rencontrera la jeune Marie, qui usant des charmes d'une poitrine où « se dressent avec arrogance des tétons glorieux sur la butte d'une jeunesse victorieuse », fera couler le poison de ses paroles avec une délectation elle aussi machiavélique…
Une fois encore, l'écriture de Vincent Engel aura annihilé en moi toute prudence, alors que je suis bercé par l'ondulation de phrases ciselées de mots précis, aux choix judicieux. Tant et si bien que je me suis retrouvé en fin de récit plus abasourdi encore. Il ne faut pas nécessairement parcourir les mers pour se laisser mener en bateau. Un surprenant et magnifique Engel !
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Milieu du XIXe siècle, dans la campagne française. Lucie et Fabian se connaissent depuis l'enfance. Au fil des ans, leur amitié s'est muée en idylle amoureuse. Leur union ne fait aucun doute et ferait en outre les affaires de leurs deux familles respectives, des exploitants agricoles d'un côté, des négociants en viande de l'autre.
Pourtant, alors qu'ils s'apprêtent tous deux à fêter leurs dix-huit ans et à avancer sur le chemin de leur vie commune, une convocation de l'abbé de la paroisse sonne le glas de toutes leurs espérances !

Quel terrible secret va-t-il leur révéler ? Vont-ils se soumettre "au double décret de Dieu et des hommes" comme il les en conjure? Est-ce ce drame personnel qui va rapprocher Fabian de Gustave Morgan, un jeune homme très riche à qui ses parents refusent catégoriquement le mariage avec l'élue de son coeur ?

Et si, finalement, tous ces personnages n'étaient que les jouets d'un cruel destin ?

Peut-être qu'à la lecture de ce résumé, vous vous sentez rassurés. Peut-être pensez-vous savoir où vous mettez les pieds. Vous auriez bien tort ! Car, avec Les diaboliques, les apparences sont plus que jamais trompeuses et la vérité aussi glissante qu'une anguille.

En cinq parties, cinq actes d'un drame qui se déroule sous nos yeux ébahis, Vincent Engel s'amuse à retourner sans cesse la situation. Et, c'est lorsqu'on pense avoir enfin découvert le fin mot de l'histoire, qu'en une ultime pirouette, il nous assène le coup de grâce. Diabolique !

Chronique en cinq citations d'une comédie de moeurs qui, sans crier gare, verse dans la perversité et la malignité humaines :

I
"Tant les décrets divins que la loi des hommes vous interdisent de vous aimer sinon d'un amour fraternel."
II
"*** gisait nue sur le lit tendu du pourpre de sa vie enfuie, crucifiée de quatre lames qui avaient profané sa peau blanche et son corps délicieux."
III
"Ce que j'ai vécu, je ne puis le confier à personne sinon à toi ; et j'aimerais décharger mon âme avant de la rendre à qui de droit - Dieu, Satan ou le néant."
IV
"- J'espérais, de retour chez nous, que les choses en resteraient là, que nous pourrions revenir au point d'équilibre de nos vies antérieures. Je me trompais doublement ! D'abord parce qu'il n'est pas possible de récupérer son équilibre quand on a franchi un certain seuil ; ensuite, parce qu'à bien considérer les événements, l'unique équilibre dont je pouvais me prévaloir était celui d'une folle course en avant."
V
"Se peut-il que notre propre histoire nous paraisse méconnaissable sitôt qu'un autre s'en fait le conteur et que les gens que nous croyons si proches de nous s'éloignent, tels des étrangers, lorsqu'on nous les dépeint d'un point de vue différent du nôtre !"

Arrivée un peu hébétée au bout de l'histoire, quelque peu grisée par ce cocktail sulfureux de vengeance, de violence meurtrière, de sexe et de vérités multiples, au lieu de capituler, vaincue par la plume de l'auteur, j'ai tout repris du début. Car, si j'ai anticipé certains ressorts narratifs, celui de la fin m'a cueillie par surprise. le narrateur lui-même en reste coi ! Et le lecteur, lui, ne cesse alors de chercher - et de trouver - dans les premières pages les signes avant-coureurs qu'il a loupés. Longtemps après avoir refermé le livre, il s'interroge encore sur la vanité de l'homme qui croit maîtriser son destin...

Vous l'aurez compris, même s'il est vrai que ce récit se déroule dans les milieux bourgeois du XIXe siècle, la morale en est finalement intemporelle : "rien n'est jamais conforme à ce que l'on croit" ! Nul n'a le regard omniscient de Dieu ou du Diable ! Chacun agit en fonction de la vérité qu'il détient (ou pense détenir), au risque de se fourvoyer et de se perdre corps et âme. Tout le monde oublie ou feint d'oublier que "la plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il n'existe pas !"

Toutefois, malgré la noirceur de cette danse macabre qui amène inexorablement l'ensemble des protagonistes au fond du gouffre, l'auteur y glisse - in extremis - un petite lueur d'espoir - ou du moins c'est ce que j'ai voulu y lire entre les lignes...

Serez-vous du même avis ? Pour le savoir, plongez-vous, avec délice et un brin de voyeurisme assumé, dans cette confession diabolique !

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Dans cette paisible campagne de la fin XIXe siècle, Fabian, le fils de propriétaires agricoles et Lucie, la fille unique de Monsieur Francis, négociant en viandes, se voient souvent et s'aiment tendrement.
Aussi, les parents sont-ils ravis lorsque les deux ingénus, devenus adultes, leur annoncent leur intention de se marier.
Hélas, leur confesseur, l'abbé Ducret, les convoque et leur confie un terrible secret qui va bouleverser leurs existences...
Ce court roman (164 pages) est divisé en cinq parties. Les narrateurs se relaient : Fabian prend en charge une partie du récit, Gustave, son ami, une autre, une lettre clôt le livre et nous confronte à un ultime retournement de situation.
Personne n'est réellement ce qu'il paraît être et celui qui semblait tirer les ficelles s'aperçoit soudain qu'il a été manipulé.
En général, j'aime beaucoup Vincent Engel (« Mon voisin, c'est quelqu'un », « La peur du paradis » ou encore, « Le mariage de Dominique Hardenne »). Pourtant, en dépit de critiques positives lues ici ou là et des commentaires enthousiastes de ma soeur, je n'ai pas du tout été séduite par ce que je qualifierais de mauvais mélo rocambolesque.
Lire ce genre de récit sous la plume de Dumas ou De Ponson du Terrail m'amuse (j'ai bien aimé « Le Moine » ou d'autres oeuvres de la même veine), parce qu'il s'agit d'un genre spécifique de l'époque.
Écrit par un professeur d'université contemporain, a priori sérieux, cela vire au ridicule : les situations sont outrées, totalement invraisemblables et prévisibles (on s'attend à tout moment à entendre un personnage s'écrier : « Ciel, vous, ici ! », ou « Quoi, cette tache de naissance ? Mais alors, vous êtes... »), les personnages caricaturaux. le tout est parfaitement grotesque.
Bref, je n'ai pas aimé cette bouffonnerie !
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Ce livre (très court) est bien construit, l'intrigue est bien menée. L'enchaînement des situations, des révélations, les pièces qui s'emboîtent petit à petit, le fait que la toute fin est un dernier rebondissement, tout cela rappelle les romans de Boileau-Narcejac. Pour moi, l'auteur a finement joué, car je n'ai pas compris grand-chose avant qu'il ne le dévoile. J'ai deviné quelques éléments, mais je suppose que le romancier souhaitait qu'ils soient trouvés pour que le lecteur ait une petite longueur d'avance sur certains personnages. À un moment, je me suis même demandé si je saurais ce qu'est devenue Lucie. En effet, on passe de l'histoire de Fabian à celle de la personne dont il est l'homme de confiance. C'est un peu déroutant.
[...]
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Superbe écriture
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Se peut-il que notre propre histoire nous paraisse méconnaissable sitôt qu'un autre s'en fait le conteur et que les gens que nous croyons si proches de nous s'éloignent, tels des étrangers, lorsqu'on nous les dépeint d'un point de vue différent du nôtre !
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Il fut surpris de les revoir ; cela faisait quelques jours à peine qu'il les avait quittés, ils ne pouvaient pas avoir changé autant qu'il lui semblait ! Etait-ce que, durant ces derniers mois, il ne les avait pas regardés vraiment, vivant avec le souvenir d'une image ancienne ?
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Les traits de Françoise étaient tirés, elle se préparait à la vieillesse sans avoir eu le temps d'être jeune.
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... Mais on ne rêve jamais seul ; les songes des uns croisent ceux des autres, et de leur choc naissent les orages, les cauchemars du réel. Les beaux rêves dont les vies tristes, Népomucène...
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... il remplissait une fonction d'artifice, cautionnant de son titre une parodie qui l'en rendait indigne.
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Vidéo de Vincent Engel
Michel Collon interroge Vincent Engel sur des sujets très controversés : antisémitisme, antisionisme, judaïsme, histoire de ces notions... Une interview très riche d'enseignements.
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