Olivier Béjot posa son regard sur l’homme en noir qui psalmodiait des phrases de manière répétitive, automatique, des mots vidés de leur sens. Le curé, quoique réticent, s’était laissé convaincre de venir au cimetière pour accompagner les derniers instants du défunt. Il faisait ce geste pour la famille mais, pour bien marquer sa réprobation vis-à-vis du suicide, il était habillé en civil. Seule la petite croix qu’il arborait sur sa veste trahissait son état de prêtre. Béjot porta son regard sur la caisse en bois. Il savait que dans son métier de flic, le taux de suicide était plus élevé que dans n’importe quelle profession. Lui-même, depuis quelque temps, était parfois en proie à ce genre de pensées.
Il savait que dans son métier de flic, le taux de suicide était plus élevé que dans n’importe quelle profession. Lui-même, depuis quelque temps, était parfois en proie à ce genre de pensées.
Il venait pourtant d’être père. Sa fille Juliette avait fêté ses 2 ans, c’était ce qui le motivait encore. Depuis quelques semaines, il vivait dans un appartement prêté par un de ses collègues. Le métier de flic lui plaisait toujours autant. Il l’exerçait avec talent depuis de nombreuses années. Mais cette vie avait des incidences sur son couple : absences répétées, horaires à rallonge, planques… Ce que Rebecca supportait avec difficulté autrefois, elle ne l’acceptait plus depuis la naissance de leur fille.