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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il convient de lire attentivement la longue préface d'Henri Mollaret (1923-2008) éminent professeur à la faculté de médecine de Paris-Ouest, chercheur en microbiologie, directeur du laboratoire spécialisé dans l'étude de la peste à l'Institut Pasteur de Paris car elle éclaire admirablement tout le livre de Defoe.
Après un bref historique de ce fléau et l'exposé des éléments favorisant sa propagation, il décrypte d'autres points majeurs : les conditions dans lesquelles Defoe entrepris cette rédaction, ses sources d'inspiration…
Le Journal de l'Année de la Peste à Londres (1665), est bien plus qu'une oeuvre romancée c'est un véritable documentaire. Daniel Defoe, journaliste à cette époque – 1722- en pleine tourmente financière comme souvent dans d'autres périodes de sa vie, décide d'écrire une longue chronique consacre à la Peste qui sévit quelques années plus tôt à Londres, enrichie par une actualité récente : La Grande Peste de Marseille qui s'abattit sur la cité phocéenne, gagna la Provence, le Comtat Venaissin , une partie du Languedoc.
La compilation des informations, le réalisme des situations, la mentalité des intéressés, les tourments de l'enfermement, le fanatisme religieux… sont autant d'éléments qui servirent, bien plus tard à Albert Camus quand il rédigea La Peste, publiée en 1947, également sous la forme d'une chronique.
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C'est bien écrit, l'auteur a réalisé un travail de fourmis qui est un brin longuet parfois, les recensements sont nombreux et pas toujours intéressants à lire pour moi.

J'ai donc lu en diagonale les passages qui s'étiraient un peu trop à mon goût, le fait de savoir que telle paroisse enterrait 100 corps de plus que l'autre ne trouvait pas vraiment d'intérêt pour moi. L'auteur a fait un gros travail de recherche et il est évident que l'on comprend bien que le sens du livre est d'apporter un maximum d'informations afin d'éventuellement pouvoir servir en cas de nouvelle épidémie.

Néanmoins, c'est un livre qui est extrêmement intéressant, on peut s'apercevoir que les erreurs d'hier se reproduisent aujourd'hui malgré ce témoignage.

Nonobstant les quelques longueurs cités plus haut, j'ai passé un bon moment à lire ces pages et recommande ce livre.
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Au début, j'ai cru que Daniel Defoe nous faisait part de son témoignage (édifiant) sur la dernière peste qui a eu lieu à Londres, en 1665. Mais pas du tout, c'est un docu-fiction qu'il a écrit 60 ans plus tard. Il m'a eu, à 300 ans de distance... C'est comme s'il m'avait fait croire que Robinson Crusoë avait vraiment existé, le bougre! Il faut dire qu'il sait y faire avec ses "on m'a rapporté plusieurs fois que..." telle rue, tel jour, le fils de la servante d'un client de mon frère." "mais moi-même je ne peux y accorder foi" etc. Sûr que Borges, dans ses nouvelles, a reproduit ce procédé-là.
Cela dit, on sait maintenant que son récit est historiquement et médicalement crédible, et même précis. On dit aussi qu'il se serait inspiré d'un vrai journal, celui de son oncle.

Le style classique est évidemment clair, scrupuleux, les longues phrases s'y déploient et les démonstrations bien cadrées prennent leur temps. (Ce style collait bien au personnage de Robinson car il est l'archétype de l'homme pieux, organisé, rationnel, constructif).
Mais ici, l'épidémie décrite est proprement épouvantable. A un moment, le narrateur concède que les mots qu'il utilise ne savent pas vraiment atteindre à l'horreur vécue et il lâche alors qu'il faut que le lecteur comprenne simplement que c'était "très, très, très affreux". Il n'y a que la littérature des camps ou celle de la guerre qui suscite à ce point-là un sentiment d'effroi, lorsque l'abîme de la mort est là, pour tout le monde, constamment. "Ca vaut tous les sermons" fait-il dire à un des personnages qui conduit "la charrette des morts". Lui-même parle souvent de la Providence. Bon. Beaucoup mourront littéralement de peur, de folie ou se suicideront. Pas vraiment une lecture de vacances, en fait.

Tout ça est sans commune mesure avec l'épidémie du Covid19, certes, mais quand même, il y a de très nombreux points communs qui mettent les choses en perspective (les controverses entre savants, le refus du confinement, les différences sociales, le déconfinement trop précoce, les illusions sur le "monde d'après" etc.)

Curieusement, il y a beaucoup de répétitions (il paraît que c'est voulu), mais le livre pourrait faire au moins 100 pages de moins.
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Le Journal de l'Année de la Peste a dû connaître un inattendu succès de librairie ces dernières années. J'avoue que c'est à cause de l'épidémie du Covid que je viens de le lire et que j'ai cherché les points communs entre les deux expériences tout au long de ma lecture. Certes, Defoe (écrivain anglais 1660-1731) n'a pas vécu l'épidémie de 1665 (il avait cinq ans) mais son texte est suffisamment bien documenté pour que je lui prête foi. Il envisage l'épidémie sur tous les plans : sanitaire, social, économique, psychologique, moral.
La peste arrive à Londres en septembre 1664, dans des marchandises hollandaises et sa première victime est un français. La maladie vient toujours de l'étranger, et l'Angleterre est à l'époque en guerre contre la Hollande. le premier réflexe de ceux qui le peuvent est de fuir Londres pour leur résidence à la campagne. Les pauvres tentent de fuir aussi, mais très vite, les campagnes se referment et rejettent les londoniens. Les parisiens ont connu quelques épisodes d'hostilité eux aussi, pas au point toutefois de mourir de faim et de froid le long des chemins. Defoe dénonce la cour qui fuit très rapidement à Oxford, laissant les autorités locales, en l'occurrence le lord-maire de Londres, se dépêtrer de la crise. Ce magistrat fait face et met en place des mesures qui prêtent à discussion, mais que Defoe loue dans l'ensemble : distanciation sociale, ramassage et enterrement des cadavres la nuit, confinement des maisons infectées , charité, quoiqu' il en coûte, envers les pauvres dont les moyens de subsistance se sont éteints avec l'activité économique. Finalement, l'ordre est sauvegardé et personne ne meurt de faim. La peste dure plus d'une année. Hélas l'année suivante, en 1666, Londres est ravagée par un grand incendie. En 1720, la peste reparaît à Marseille et deux ans plus tard, Daniel Defoe, fait paraître ce journal. Peut-être pour prévenir ses concitoyens: les épidémies ne finissent jamais..
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Dès 1665, la peste fit 70 000 morts en un an à Londres. C'était la quatrième fois dans ce siècle. Daniel Defoe, l'auteur de Robinson Crusoë, s'est inspiré de la peste de Marseille en 1720, apportée dans le port méditerranéen par le Grand Saint-Antoine au mois de mai, pour rédiger une fiction appuyée peut-être sur des souvenirs, "mais réunissant surtout avec une rigueur toute scientifique témoignages et documents" (éditions Gallimard 1959-1982) qui transmettent une description médicale et sociologique de cette calamité.
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