Matteo Bussola, dessinateur de BD italien est aussi, à ses (rares) heures perdues, un écrivain touchant. Dans ce recueil de brefs textes, il partage avec humour et douceur son quotidien d'artiste et surtout de père. On y fait le connaissance
De Paola, sa compagne, de ses trois adorables filles Virginia, Ginevra et Melania et de leurs quatre chiens. Au fil des anecdotes, se dévoile un papa aimant et investi, jonglant avec sa vie professionnelle, mais jamais au détriment de ses filles.
Avec lui, on rit des situations cocasses (le texte sur les tresses est un régal !), des mots d'enfants, des remarques audacieuses des plus grandes, des facéties de la benjamine.
Puis elle a découvert comment tourner une vidéo, et maintenant elle me filme en train d'écrire sur mon iPad. C'est une sorte d'interview :
– Dites-nous, monsieur Bussola, vous aimez bien vivre dans cette maison ?
– Oui.
– Vous êtes content d'avoir trois filles ?
– Très.
– Et vous êtes content de la maman qu'on a ?
– Absolument.
– Très bien, et maintenant la question la plus importante.
– Je vous écoute.
– Ce soir, on commande une pizza ?
On s'émeut des réflexions de Matteo sur ses responsabilités, sa famille, une vie qui change indubitablement avec la paternité :
Ce que vous ignorez, c'est qu'en réalité vous ne restez pas le même. Car tandis qu'elles apprennent la vie, vous apprenez à être père, autrement dit vous apprenez votre seconde vie. Ce qui signifie cesser d'être pour commencer à être là, être conscient de la fugacité de ce moment et savoir cueillir la douceur de ce sourire rien que pour vous, même quand vous êtes fatigué, la beauté de ce jeu, même quand vous êtes énervé, la merveille de ces seize kilos qui ne veulent dormir que contre votre sternum, même quand vous êtes exténué et donneriez n'importe quoi pour dormir sur le ventre, sans qu'une menotte tripote votre nez. le fait est que vos narines seront les mêmes dans cinq ans. Mais pas cette menotte.
On envie sa philosophie, sa quête du bonheur, son souci de savourer les petites et grandes joies de chaque jour :
Aujourd'hui, Melania fête ses deux ans […].
Je lui chante « Joyeux anniversaire » depuis 7 heures du matin. Résultat, elle fonce à travers la maison dans son petit pyjama rouge en braillant « versaire ! Veeeeersaire ! » comme une casserole.
Ce matin, je me suis levé avant 5 heures pour travailler à mes planches et compenser le temps que je vais perdre à cause de la fête, car la remise de la BD est prévue pour la fin de la semaine prochaine.
« Perdre » n'est pas le mot juste, car tout le temps que je passe avec Melania depuis sa naissance est gagné. Je ne me suis pas réveillé aussi tôt pour avancer dans mon travail, c'est plutôt que le fait d'avancer dans mon travail va me permettre de passer plus de temps avec elle.
C'est deux fois plus vrai le jour de son anniversaire.
Son âge donne de la valeur et du sens au mien
On s'enthousiasme pour un ouvrage d'une belle simplicité, d'une touchante sincérité, que l'on dévore en quelques heures, en souriant toujours.
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