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3,82

sur 311 notes
Un magnifique roman sur le prix que l'on est prêt à donner pour la liberté, mené par le magnifique style de Jean-Laurent del Socorro. L'auteur nous entraîne avec un grand talent de conteur dans les traditions des peuples disparus et à la rencontre d'une figure historique passionnante, Boudicca.
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Boudicca est un personnage historique réel mais étonnamment peu exploité dans le monde de l'imaginaire. Il faut dire que peu d'informations, dont la fiabilité est en plus à questionner, sont parvenues jusqu'à nous. L'auteur les tisse et les transforme en une fiction épique et surtout, empreinte d'humanité.

Destinée à être reine, vouée à être guerrière, Boudicca ne peut laisser son monde être englouti et piétiné par les sandales romaines. Toutes les facettes de la femme seront mises à l'épreuve. Sa vie ne sera que bataille, de son premier souffle matricide en temps de guerre de clans jusqu'à son dernier poussé suite à un ultime combat avec l'aigle envahisseur.

J'ai été vachement emballée.
Au delà de l'écriture sans fioritures que j'ai apprécié, ce sont deux sentiments qui ont grandis et bataillés en moi pendant ma lecture qui en ont fait toute la richesse. La colère d'abord, ainsi que la vulnérabilité. Mais la colère surtout ! Boudicca en est une allégorie parfaite, la vivant à travers toutes ses nuances, toutes ses couleurs.
Certains moments sont très forts. La petite fille bataillant pour sortir de l'ombre de sa mère. La mère brisée face à son impuissante. La femme qui prend les armes, aveuglée de vengeance. La reine qui couronne une enfant, montrant ainsi à tous que c'est pour l'avenir qu'il faut se battre. L'émergence d'un symbole de rébellion et d'espoir. Ainsi que son inévitable destruction.

Un seul regret, pure question de goût, une fin qui paradoxalement me semble adoucie par son traitement. J'aurais aimé un Londres complètement et épiquement ravagé comme cela a été historiquement le cas. J'aurais souhaité une défaite grandiose, violente et vibrante !
Mais peut être que si ça avait bien été le cas, il m'aurait fallu un certain temps pour ré émerger...
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Si j'avais adoré Royaume de vent et de colères, j'ai un peu moins aimé Boudicca.
Je crois que ce qui m'a un peu gênée est mon manque d'empathie avec le personnage principal. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il n'est pas crédible, mais en tous cas, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer en résonance avec le récit à cause du caractère assez austère et distant de Boudicca. On reste à la surface du personnage, alors qu'on est dans un récit à la première personne. du coup, si il est fascinant de suivre le parcours de cette reine (pour le coup je ne suis pas du tout familière du personnage, à part que c'était une celte qui s'est battue contre Rome j'en savais pas plus^^) qui se bat pour sa liberté et celle de son peuple, et qui doute, et parfois perd, bah... il m'a manqué le petit quelque chose qui fait que je me suis attachée à elle. Et la fin, qui aurait pu monter crescendo et me faire revoir mes jugements (c'est un peu ce que j'attendais : une apothéose qui me fait me dire "ah ouais finalement elle est trop cool cette Boudicca") est beaucoup trop abrupte.

Néanmoins, j'adore le style de l'auteur : le dynamisme de ses chapitres courts, l'onirisme dont il empreint son récit qui est du coup loin d'un "simple" roman historique pour y ajouter une dimension supplémentaire, la fluidité des actions... J'accroche énormément ! Et le récit est clairement documenté et on sent à quel point le sujet est fort. du coup, même sans être touchée par le personnage, j'ai tourné les pages avec plaisir et intérêt.
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Boudicca qu'on appelle aussi Boadicée est une reine guerrière du Ier siècle, qui dirigea la grande révolte des Bretons contre l'occupant romain. Elle est née vers 30 et morte en 61. Reine des Icenis dans la région qui est aujourd'hui le Norfolk au Nord-Est de la province romaine de Bretagne (source Wikipédia).
Les historiens Tacite et Dion Cassius ont en dressé un portrait terrifiant, avec Jean-Laurent del Socorro c'est un portrait de femme de son enfance à sa mort. Il nous offre une version très poétique et onirique de l'enfant (fille d'Antedios et des deux Andraste, reine des Icènes et déesse de la guerre) en manque d'amour et de reconnaissance de son père, à son initiation guerrière par sa protectrice Ysbal (une ancienne guerrière) à son éducation par le druide Prydain (le grand druide) qui lui apprend toutes les subtilités de la nature et des hommes. La jeune fille est une rebelle qui aime son peuple. Elle se bat pour lui avec amour et passion.
Pour lui elle devient une chef courageuse, respectée pleine de ressources et déclare la guerre à l'ennemi romain. Elle est femme, elle est reine, elle est mère. Tout cela del Socorro nous le raconte dans un livre relativement court mais bien condensé et plein d'émotions, on a l'impression d'être dans un monde de héros mythiques de légendes mais en fait ce fut une réalité.
Une femme forte et en manque de beaucoup de repères mais qui sait les dépasser. Une reine dans un monde d'hommes, les siens la reconnaissent comme telle, les Romains la sous-estiment, ils en paieront le prix fort. Mais l'Aigle est plus fort que le Lièvre… malheureusement pour Boudicca.
Très beau roman que j'ai adoré. J'aime l'écriture de del Socorro que j'ai déjà découvert Dans royaume de vents et de colère.
Cerise sur le gâteau, la couverture du livre est vraiment magnifique. La femme représentée couverte de peintures de guerre dans cette couleur bleue vive a tout de la guerrière des temps anciens. Ce livre donne envie d'en découvrir un peu plus sur cette femme hors norme qui est devenue une légende pour son peuple.
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Pour résumer, Boudicca est une réussite à tous les niveaux. Sa narration, son héroïne et les choix de l'auteur ont su créer, à mes yeux, un page-turner historique efficace et bien mené qui rend en plus hommage à une figure féminine forte. Parfaitement documenté, Boudicca ravira les adeptes de légendes celtiques et perdra peut-être un peu les novices en la matière mais pas de panique, Jean-Laurent del Socorro a pensé à vous en référençant ses recherches. Vous n'aurez donc aucun mal à aller plus loin si le coeur vous en dit. Je recommande très chaudement la lecture de ce roman !
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Une vision onirique de la vie de Boudicca, avec un style qui est un vrai régal. le monde celte est réimaginé avec brio, le personnage de l'héroïne est fascinante et sans concessions, et la tragédie se déroule dans un crescendo auquel on ne peut échapper... jusqu'à la partie finale qui je l'avoue m'a plutôt déçue :
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J'ai beaucoup aimé cette femme, reine et guerrière qu'a été Boudicca. L'écriture est incisive, à l'image de son héroïne d'exception. Ce fut une très belle rencontre, bien qu'un peu courte.
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Quand la révolte intérieure d'une reine se transforme en l'insurrection de tout un peuple…

Une reine symbole de liberté

Peu connue en France, Boudicca (ou Boadicée) est un vrai symbole en Angleterre. C'est la figure de la reine forte qui refuse l'oppression de son peuple et la disparition de sa culture à cause de l'envahisseur romain. Elle est vue comme le « Vercingétorix Breton ».

On n'a d'elle que peu de descriptions, si ce n'est celles qu'en font le romain Tacite dans Agricola, et l'historien grec Dion Cassius. Mais ce sont souvent des informations orientées, les romains ayant cette tendance à décrire L Histoire à leur avantage.

Dans ce roman, Jean-Laurent del Socorro réalise sa biographie, en se basant sur des recherches historiques et en essayant de montrer les raisons qui l'ont poussées à se battre, avec quelques libertés créatives.

Le roman se présente en trois parties évoquant chaque moment d'évolution de la vie de Boudicca.

La première partie, « Fille d'Antedios » parle de son enfance : Enfant blessée par l'indifférence de son père, car elle a causé la mort de sa mère à sa naissance, elle apprend la rhétorique auprès de son druide pour exprimer ses émotions et se libérer intérieurement. Souffrant de son statut de princesse, elle souhaite être elle-même. Son goût pour le maniement des armes, plutôt dédié à la caste des guerriers lui permet de trouver un équilibre.

La deuxième partie intitulée « Femme de Pratsutagos » évoque son rôle d'épouse et de reine. Libérée de son père, elle existe à présent aux côtés de son mari par un mariage arrangé. Elle devient mère de deux filles et décide de rester soumise aux décisions que son mari prend pour son peuple, malgré leurs désaccords. Mais face aux romains qui voient les femmes comme des êtres inférieurs, elle se bat pour ses acquis : être une reine et non la femme d'un roi.

Dans la troisième partie, « Reine des Icènes », elle est consacrée vraiment en tant que reine. Devenue veuve, elle est humiliée publiquement par les romains lors de la récolte d'une taxe. La révolte intérieure est devenue celle de tout un peuple. Elle part au combat pour son honneur mais aussi celui de tout son peuple.

Une incursion dans le monde des celtes

Jean-Laurent del Socorro évoque avec justesse le quotidien des différents peuples celtes dans ce roman.

Par exemple, concernant les mariages entre rois et reines, il explique qu'un roi pouvait avoir une famille qu'il avait choisie, en dehors de son mariage d'alliance et donc avoir deux foyers. C'est le cas de Pratsutagos qui a déjà une famille avant de se marier avec Boudicca.

La polygamie est aussi possible pour les femmes. Ysbal, la garde du corps de Boudicca, en est un bon exemple : c'est  une femme-guerrière qui a trois maris.

On assiste à plusieurs cérémonies druidiques dans ce roman : mariage, fête païenne, élection d'un nouveau grand druide, consultation des dieux, mais surtout le rêve initiatique où Boudicca, comme son père avant elle, elle est droguée par Prydhain pour réaliser un rêve qui lui donnera des indications sur son avenir.

Les entraînements au combat de Boudicca et les guerres des celtes contre les romains nous donnent des renseignements sur leurs méthodes : utilisation de lances et de boucliers, combats rapprochés, tactiques romaines d'attaques ou de défense…

La difficulté d'entente entre les différents clans celtes est aussi évoquée.

Dans la première partie du roman, on assiste à un accord entre les rois et reines celtes pour apporter la paix entre leurs peuples et s'unir via une cérémonie où des épées et un bouclier sont lancés dans la rivière, en offrande aux dieux. Caratacos, fils d'un chef de clan ennemi, alors prisonnier de guerre du père de Boudicca, est libéré en signe de paix.

Plus tard, quand les celtes seront confrontés aux romains, cette alliance sera fragilisée et chaque roi ou reine prendra une direction différente : Certains rois accepterons des alliances en devenant des clients des romains, d'autres préféreront la guerre. D'autres encore, une alliance obligée mais dans laquelle la révolte gronde, telle celle de Boudicca.

Un style incisif, digne d'une nouvelle.

Dans ce deuxième livre, comme dans Un Royaume de Vents et de Colères, on retrouve le  style bien particulier de Jean-Laurent del Socorro, où chaque mot est à sa place et bien pensé, aucune longueur permise.

L'auteur va droit à l'essentiel tout en restant subtil et historiquement juste.

Ce qui a pour conséquence que, du début à la fin, on reste captivé par l'histoire sans réussir à lâcher le livre. Et en le terminant, on se demande comment un livre aussi peu épais peut être tellement riche.

C'est une lecture rafraîchissante qui change de certains auteurs de fantasy,  tels que Robin Hobb ou Terry Goodkind, spécialisés en romans fleuves.

En conclusion : Boudicca n'est pas seulement un roman historique sur une reine celte, il nous apprend aussi à réfléchir sur notre propre comportement face à une situation qui nous révolte, et c'est là toute la subtilité de Jean-Laurent del Socorro : utiliser une thématique historique qui trouve un écho à notre époque contemporaine de manière efficace et juste.
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Après les sublimes versions de l'épopée de la plus célèbre guerrière celte de Grande Bretagne, « les seigneurs de la lande » de Pauline Gedge et « La Reine Celte » tomes 1 à 4, de Manda Scott, voici la « Boudica » de Jean Laurent del Socorro. Dès les premiers chapitres, l'alchimie opère : l'auteur, crédible, à la poésie inspirée, dépeint avec réalisme l'enfance, puis la vie adulte de l'héroïne dans le contexte de l'occupation romaine. Les principaux protagonistes, celtes et romains sont là, sans omettre la spiritualité et le climat onirique dans lesquels baignent les tribus. On retrouve les principaux peuples impliqués dans la révolte contre Rome : Catuvellauniens, Icènes, Silures, Brigantes… Après 81% de lecture, l'histoire s'achève, sans tambour ni carnyx. Apparait à la place le texte (très prometteur, désirable, mais pour l'heure non désiré) d'un autre auteur. La suite et fin des aventures de Boudica sont, évidemment, sans surprise du point de vue historique, mais les 19% manquants me laissent sur ma faim. Déception. Frustration. La cervoise prend un goût amer et le récit une saveur d'inachevé.
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Je connaissais déjà l'histoire de Boudicca pour avoir lu dans les années 80 "La reine sauvage", une histoire romancée qui se révèle être très proche du roman de Jean Laurent del Socorro au final.
Pas de surprises, donc. Si l'ensemble est bien documenté avec ce qui nous reste de l'épopée de Boudicca, le roman se lit bien. Mais la question se pose : où est la fantasy ? Même light, je l'ai cherchée en vain.... Je classerais cela plutôt dans les romans historiques.
C'est sans doute ce qui m'a manqué car tout est un peu plat, un peu fade, à la limite de l'ennui sur la fin du roman.
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