Danser au bord de l'abîme, c'est prendre le risque de tomber ... ou savourer le plaisir d'avoir danser sans jamais chuter.
C'est un risque à prendre ou pas.
Emma, elle, a choisi d'y danser.
Mariée à Olivier, 3 enfants et parfaitement heureuse dans sa vie, elle croise un jour le regard d'un homme dans une brasserie et c'est le coup de foudre.
Va t'elle se lancer dans une aventure extra conjugale ?
Va t'elle tout quitter ? Mari et enfants pour suivre Alexandre ?
Le désir qu'elle nourrit pour Alexandre doit-il être assouvi au risque de tout perdre ?
Grégoire Delacourt, excelle dans l'art de retranscrire les sentiments au féminin.
Il fait, à travers ce roman, une autopsie des relations amoureuses, des relations de couples et des rapports homme-femme.
Il explique à merveille comment, lorsque le désir s'en mêle, il est si difficile parfois de ne pas succomber à la passion, occultant totalement l'aspect raisonnable des situations.
L'écriture de Delacourt est toujours aussi belle.
J'ai cependant trouvé ce roman assez inégal dans sa construction, ce qui, selon moi, n'est pas un défaut en soi mais plutôt un travail de style voulu de la part de l'auteur.
3 parties, les deux dernières étant introduites par un événement inattendu.
La première partie est sublime.
L'écriture est rythmée, euphorique, cadencée.
C'est une analyse très juste d'un coup de foudre.
Et ce n'est pas pour rien d'ailleurs que les chapitres s'écrivent decrescendo, numérotés de 72 à 0, comme on tombe amoureux, comme on tombe de haut, comme on tombe tout court. Une première partie comme on chute.
La seconde partie traîne un peu plus en longueur. Longue et linéaire, comme on plane entre deux sommeils, léthargique, apathique. Un état de torpeur.
Et puis enfin la troisième où tout se réveille à nouveau.
Grégoire Delacourt a aussi choisi d'intercaller des tout-petits chapitres faisant référence à l'histoire de la chèvre de Monsieur Séguin, petite biquette dont le désir de liberté était tel que même la menace du loup ne la calmait pas.
J'ai donc bien aimé ce roman que j'ai trouvé bien construit
"
les quatre saisons de l'été " avait été un énorme coup de coeur pour moi.
Celui-ci en revanche, bien qu' apprécié ne me laissera pas un souvenir impérissable.