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3,84

sur 519 notes
Les inégalités sont mises au grand jour ... on veut se battre contre chacune d'entre elle mais on se retrouve impuissant face au système, face à la maladie. Quoique ... et si l'affrontement violent n'était pas la solution

C'est l'histoire que nous raconte Grégoire DELACOURT dans ce riche roman, écrit dans l'urgence, comme un déversoir avec des phrases très courtes, avec peu de ponctuation.

Pierre, vigile, a une colère féroce, colère contre ce gouvernement qui taxe les plus faibles, qui n'entend pas la douleur, la souffrance de ces gens démunis, qui refusent de subir; colère pour cet enfant différent, qu'il ne peux pas prendre dans ses bras, qui le prive de son rôle de père et l'éloigne de sa femme.
Cette colère, il va la mettre dans ce mouvement bien connu des gilets jaunes, mouvement qui va s'intensifier, se durcir, jusqu'à ne plus être maître de ses membres ...
Mais l'amour va le faire revenir sur Terre et trouver un sens à sa vie, que je trouve magnifique ...une résurrection.

Sa femme, accompagne les malades en fin de vie, supporte son mari volage et impulsif et soutien de toutes ces forces son fils autiste en lui apporte juste ce dont il a besoin. Jusqu'au point de non retour, ce moment où elle va enfin vivre pour elle, trouver ce moment de bonheur.

Goeffroy, ce garçon autiste, qui vit dans sa bulle va commencer à l'agrandir puis à laisser des ouvertures grâce à la belle Djamila. Magnifique personnage aussi que cette Djamila, belle, elle n'aura d'yeux que pour Geoffroy. Ces deux-là forment un couple complémentaire, s'apportant l'un et l'autre.

Vous l'aurez compris, les personnages de ce roman sont beaux, authentiques, chacun avec leurs blessures, leurs espoirs, leurs colères et leur quête de bonheur, au coeur d'une société en mouvement, entre société inégalitaire et revendicatrice et l'islamisation.

De très beaux passages sur l'amour, l'amour entre un mari et une femme, l'amour d'un père à son fils, amour d'une femme à un défunt.


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C'est l'un des premières fois que cela m'arrive : attendre aussi longtemps après la lecture pour chroniquer un livre. Mais j'ai préféré décanter avant d'étriller peut-être injustement ce roman… Et après une longue réflexion je ne me joindrai pas au concert de louanges que je peux lire sur « un jour viendra couleur d'orange ».
*
J'avais beaucoup aimé « l'écrivain de la famille » et « Mon père ». Grégoire Delacourt a un vrai style qui s'épanouit quand le propos est sobre…Le magnifique titre tiré du poème « Un jour, un jour » d'Aragon et la perspective d'avoir un premier retour romanesque sur le mouvement des gilets jaunes ont tout de suite suscité mon envie de me plonger dans ce nouvel opus.
Il commence comme un roman social : on fait connaissance avec des gens qui ont été laissé sur le bas coté après un licenciement. Tony, Jeannot, Sylvie et Pierre. Ce dernier est vigile à mi-temps chez Auchan et il veut « juste une vie juste ». Il s'investit dans le mouvement parce que pour une fois il a l'impression de ne plus subir, de ne plus fuir … Il est mal dans sa vie et dans sa famille. Très amoureux de sa femme Louise, il s'en est éloigné après la naissance de leur fils Geoffroy, différent, littéralement intouchable et supérieurement intelligent avec lequel il n'arrive pas à communiquer. Il se console dans d'autres bras et se déteste pour cela. Les gilets jaunes deviennent un exutoire pour sa colère.
*
Cette première partie m'a semblée assez réussie et émouvante. J'ai eu plus de mal déjà avec le portrait de Geoffroy. On a l'impression qu'il doit cocher des cases : grâce à ce personnage on parle de la différence (sur un ton professoral agaçant), du harcèlement, du racisme et de l'intégrisme par l'intermédiaire de son amie Djemila avec un soupçon de « nature writing » devant l'amour qu'éprouve l'adolescent pour la nature. L'agacement montait déjà …
*
Il a culminé devant l'aspect romance qui occupe toute la dernière partie : la passion de Louise et l'idylle adolescente sous l'oeil bienveillant de l'ermite des forêts rescapé du génocide arménien. Et là je dis stop ! On dirait un best of des thèmes à la mode, il y a une accumulation de poncifs et on n'a plus de ligne directrice dans la narration. Même le style perd en élégance. On tombe dans la guimauve. … A trop vouloir en dire, à mélanger les genres, Delacourt se perd… « Qui trop embrasse mal étreint » comme dit le proverbe ou plutôt comme le disait André Gide « c'est avec les beaux sentiments qu'on fait de la mauvaise littérature »…
Merci néanmoins à Netgalley france et aux éditions Grasset de m'avoir permis de le lire
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L'histoire d'une famille moyenne, en France prise dans la tourmente du mouvement des "gilets jaunes".
Pierre, le mari, vigile dans un supermarché, Louise la mère, infirmière en soin palliatifs et Geoffrey, le fils, collégien. Leur vie n'est pas rose mais Geoffrey, autiste Asperger, lui voit des couleurs partout et elle lui servent à transmettre ses émotions. Evidemment, il subit du harcèlement au collège mais son univers est adouci par son amitié, son amour, bien qu'il ne sache pas le nommer, avec Djamila, son réconfort au collège, son amie fidèle et protectrice.
Un magnifique roman dans lequel les difficultés de la vie quotidienne pour les classes moyennes sont particulièrement bien retranscrites. C'est aussi une ode à la différence et un plaidoyer pour l'autisme avec la plume lumineuse de Grégoire Delacourt!
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Inutile de raconter, d'autres l'ont déjà fait; j'apprécie l'avis de ODP31; aussi n'ajouterais-je que des bémols: pourquoi faut-il qu'on ne parle que des autistes Asperger, et parmi eux seulement des génies (même particuliers)
- était-ce utile de nommer toutes ces maladies?
- l'utilisation de mots rares finit par donner un côté sur- écrit que je regrette.
-fallait-il accumuler toutes les misères dont certains stéréotypes comme l'attitude des frères de Djamila.
Moi aussi je préfère la suite de la phrase d'Aragon: "un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront".
Après ces petites critiques, j'apprécie la façon dont G. Delacourt s'empare de faits divers pour en faire un roman fort. de l'innocence, de l'amour, un peu d'espoir dans ce monde de brutes n'est pas désagréable.
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Attention, c'est un petit bijou d'émotion et d'empathie que nous propose Grégoire Delacourt. Un roman qui m'a bouleversée à plusieurs reprises.

C'est un roman social qui démarre avec les manifestations des gilets jaunes et qui suit leur combat.
J'étais sceptique au départ sur la thématique, grosse erreur, vraiment lisez ce très beau roman car il permet de comprendre leur colère. Comment celle-ci est née, non, pas en une seule fois comme ça, c'est par l'accumulation des frustrations, de l'acceptation contrainte et forcée de l'évolution de la situation politique française.

Le 17 novembre 2018 , Pierre et ses potes se postent au rond point de la ville, nous sommes dans le Nord, ils veulent faire changer le monde, faire entendre leur voix, trop c'est trop. Il suffira de peu de chose, une étincelle et Pierre basculera dans la violence entrainant la rupture avec sa famille.


Pierre et Louise se sont rencontrés le 21 avril 2002 à la défaite de Jospin, à l'arrivée du "borgne"..., à la victoire de Chirac. Leur rencontre a été fulgurante.

Lui, 36 ans ouvrier dans une usine de papier carton qui fermera quatre ans plus tard, réduit aujourd'hui au poste de vigile chez Auchan, un poste où la considération n'existe pas - moins bien qu'un chien c'est dire.

Elle, dix ans de moins, magnifique, infirmière aujourd'hui en soins palliatifs, c'est elle qui trouve les mots justes pour accompagner les patients dans leur dernier voyage, qui leur permet de lâcher prise et de quitter ce monde sereinement.

Trois ans après leur rencontre est né Geoffroy qui a aujourd'hui 13 ans. C'est un enfant différent, super sensible qui ne supporte pas qu'on le touche, ne parle pas spontanément. Il est super intelligent, a une mémoire incroyable, il mange ses aliments en fonction de la chromaticité, toujours du plus clair au plus foncé, et les aliments ne peuvent pas se toucher. Il est autiste, et cette différence Pierre ne l'a jamais supporté, elle l'a perdu et grossit sa colère.

Il y a deux ans lorsque Geoffroy avait 11 ans, l'école c'était compliqué pour lui, pas la matière mais il était solitaire vivant dans son monde, craintif de tout et une fille , Djamila, de deux ans son aînée s'est assise à côté de lui et lui a fait écouter de sa musique, et tout a changé. Une amitié précieuse.

Djamila est la fille d'Ahmed Zéroual, ouvrier quatrième génération en France, elle se sent française avant tout et veut vivre dans son pays, elle a deux frères aînés qui ne voient pas les choses de la même manière !

Et puis il y a le sage, Hagop Haytayan, un arménien qui a choisi de vivre autrement, dans les bois, proche de la nature, produire des fruits et légumes, se ressourcer dans la forêt.

Il y a tant de choses à dire sur ce merveilleux roman écrit tout en finesse avec beaucoup d'empathie et d'humanité. La plume est belle, les mots bien choisis. Grégoire Delacourt fait une analyse de la société française, de ses injustices sociales, des frustrations accumulées, du grand nombre de français en situation de précarité. Il parle des problèmes d'intégration, du racisme, du poids de l'identité.

Beaucoup d'humanité dans le chef de Louise qui donne sans compter, aime les autres, aime et s'oublie. Humanité qui passe aussi par la violence et la révolte, dans la foi de l'humain. Des enfants qui luttent contre la différence mais qui sont aussi la clé, la pièce manquante l'un pour l'autre et la promesse d'un avenir. Des enfants qui luttent et refusent le monde actuel en créant leur propre monde, comme Agop qui a gardé son âme d'enfant, la solution pour un monde meilleur.

Lisez ce roman !

Ma note : ♥♥♥♥♥

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Quelle pépite!! Tout d'abord je remercie myriampele, grâce à son commentaire sur ma dernière critique d'un roman de Grégoire Delacourt, de m'avoir suggéré ce roman. Moi non plus je ne suis pas prête de l'oublier!

C'est une histoire de colères. Colère jaune comme les gilets, comme la colère de Pierre, qui veut faire de ce monde un monde meilleur, plus humain, "juste un monde plus juste". Colère rouge de Djamila, la si jolie jeune fille qui ne sait plus comment se positionner entre les hommes qui ne pensent qu'à la posséder et ceux qui voudraient la cacher, l'enfermer, sous un foulard et un djilbab. Colère noire de Geoffroy, tout jeune garçon, qui, à cause de son autisme, vit dans un monde connu de lui seul, et dont les autres ne savent pas respecter les codes, pourtant clairs, logiques, mathématiques et presque froids. Colère bleue et douce de Louise, la mère de Geoffroy, qui se bat contre toutes les idées reçues en protégeant son fils, en essayant d'éduquer Pierre, son mari, à l'aimer.
Et puis c'est une histoire de dérapages, de douceurs, de chaleurs, d'espoirs.

L'auteur nous donne à penser, par des points de vue très différents soutenus par les différents personnages dont aucun n'a vraiment tort finalement. Pas de jugement dans cette histoire, juste des humains qui font de leur mieux (ou pas). le tout servi par une plume magnifique, poétique, aux rythmes tantôt lents, tantôts rapides, pour servir les émotions ou les faits.
Et puis, c'est résolument positif: une envie de changer le monde, de changer le regard surtout. Décidément, j'aime vraiment beaucoup cet auteur. Touchée en plein coeur.
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Quelle bonne surprise....

Un roman capable de mêler à la fois un mouvement social comme celui des gilets jaunes, l'autisme d'un enfant, l'amour entre de jeunes adolescents (très jeunes), un vieil arménien dans les bois, un couple en capilotade, un amour dans un hôpital, une maman infirmière, une famille où les origines maghrébines rendent subitement les frères terriblement bornés et violents avec leur soeur....

Dit comme cela, ça aurait pu être un gros ratage, empli de clichés.
Et ô surprise, la poésie et la délicatesse s'en sont mêlées, faisant du récit deces histoires entremêlées un roman plein d'humanisme et d'instants de grâce.

Une très belle découverte.

N'hésitez pas.

C'est fin, j'aimerais beaucoup avoir comme ami ce vieil arménien et sa belle cabane dans les bois. L'écouter parler des mots de sa grand-mère, et recevoir sa lumière du coeur éclairée d'amour, celui de ceux qui ont connu le rejet et l'espoir.
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Gros coup de coeur pour ce roman aux mille couleurs. J'ai passé de belles heures avec Grégoire, Djamila, Louise, Pierre et Hagop. J'ai retrouvé la poésie de cet auteur, l'attachement aux personnages, la peur pour eux. "Le miracle de l'ocytocine" a fonctionné avec moi et j'en.suis ravie. J'ai lu l'amour et la pauvreté sous différentes formes, la différence, l'exclusion, la vie, la mort... Je le conseille vivement

Merci à #netgalleyfrance pour ce grand moment de plaisir
#unjourviendracouleurdorange
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Ce roman est semblable à un conte, un conte où fourmillent beaucoup d'incohérences que le lecteur finit par ignorer, porté par la plume romantique de Delacourt et par son engagement sociétal (trop) fort (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/08/11/jour-viendra-couleur-orange-gregoire-delacourt/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Un vers d'Aragon repris dans une chanson de Ferrat et voilà la culture qui s'invite au rond-point ! Les gilets couleur luciole, Grégoire Delacourt raconte leurs histoires dans « Un jour viendra couleur orange » vue de l'angle d'une famille comme il en existe des milliers dans la France d'aujourd'hui.
Lui, c'est Pierre longtemps dans une boîte tranquille qui faisait sa fierté puis la précarité, le licenciement, la galère! Heureusement, après un mi-temps comme vigile. Mais ça ne redonne pas la fierté, au contraire. Car sa confiance s'est depuis longtemps effilochée. Il a cru à tous les discours et même a voté en noir. Mais, là, c'est fini ! Alors, premier rond-point, première violence, la plus difficile ! Après le flot est lâché et Pierre ne s'arrête plus !
Elle, c'est Louise, infirmière qui a choisi volontairement le sixième étage de l'hôpital, celui des soins palliatifs. Elle sait sa présence indispensable même si après son boulot, elle revient fourbue et épuisée.
Au retour, elle retrouve Geoffroy, son fils de 13 ans, un savoir encyclopédique mais une solitude à faire fuir plus vite encore que sa peur d'être touché. D'ailleurs quand il y a trop de bruit, il hurle encore plus fort pour ne plus avoir mal. Pourtant, la petite Djamilla a su lui prendre la main…
Avant la naissance, Pierre était un futur père attentionné et amoureux. Mais trop de problèmes ont tué son capital de tendresse !
Avec des chapitres aux phrases courtes dont le titre donne la couleur du sujet, Grégoire Delacourt raconte ce mouvement des Gilets Jaunes de l'intérieur en lui faisant correspondre avec les événements parisiens ce qui éclaire ainsi leur portée et l'analyse qu'il en fait. Ça claque. Ça fuse. Ça touche.
« Un jour viendra couleur orange » montre la façon dont les différents personnages vont se réapproprier leur vie après que la soupape de la colère ait tout fait exploser. Mais le message de Grégoire Delacourt est aussi que l'amour de deux âmes pures peut purifier leur entourage, remettant comme par miracle l'essentiel au centre de leur vie. Djamilla et Geoffroy, ça fait bien D&G c'est comme Dolce Gabbana, nous rappelle la jeune fille !
J'ai eu peur que « Un jour viendra couleur orange » ne devienne par sa dernière partie une romance plutôt qu'un roman social ce qui m'avait attirée. On ne peut en vouloir au parti pris de Grégoire Delacourt d'être un optimiste façon humaniste.
Néanmoins, ces évolutions que certains jugeront peu réalistes permettent à ses personnages de revenir dans leur vie en se la réappropriant plutôt que d'attendre des autres, des politiques, du gouvernement, les changements qui redonneront fierté et confiance. le lecteur doit accepter ce parti-pris du magique et du merveilleux pour suivre la rédemption des personnages de ce roman particulier.
En montrant ainsi que le malaise social n'est pas qu'une question de moyens, Grégoire Delacourt dans son nouveau roman « Un jour viendra couleur orange » montre le retour du sentiment dans une vie qui par trop de difficulté s'en est trop éloigné quitte à oublier qui on est !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/08/19/un-jour-viendra-couleur-orange-gregoire-delacourt/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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