AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782812927232
Editions De Borée (10/06/2021)
4.45/5   10 notes
Résumé :
Mars 1890, Armand Ligourel, tout juste sorti du conseil de révision qui l'a déclaré apte au service militaire, se retrouve injustement accusé d'un assassinat. Il réussit à s'échapper vers l'Aubrac, terre de son père, où il arrive pour la montée aux estives. Il va y découvrir le métier de buronnier, les valeurs de ces montanhièrs et leur sens de l'honneur sous leurs dehors rustres, au milieu d'étendues immenses. Son séjour dans cette petite Sibérie sera l'occasion au... >Voir plus
Que lire après Le banni des Hautes-TerresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Récemment publié, le 10 juin de cette année, ce très beau roman du terroir nous emmène sur les terres du plateau d'Aubrac qui est situé aux confins de 2 régions : Auvergne-Rhône Alpes et l'Occitanie,Il s'étend sur 3 départements : la Lozère, le Cantal et l'Aveyron.
Armand Ligourel jeune agriculteur méridional languedocien, est injustement accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis…. Sa famille l'aide à s'échapper et l'adresse à son grand-oncle paternel Alphonse Ligourel. Malheureusement il arrive au moment de l'enterrement du vieil homme. C'est le curé de la paroisse qui va le guider et l'aider à trouver du travail dans la région.
Il sera employé par Pierre Anglade, agriculteur et patron d'une exploitation conséquente. Armand se rendra sur les estives sur le plateau de l'Aubrac en tant que buronnier : il fera partie d'une équipe qui a en charge les troupeaux qui partent en transhumance, pâturer sur les hauteurs à près de 1300 mètres, là où l'herbe est riche et permet de produire de fameux fromages qui font la réputation du patron.
L'auteur nous transporte dans un autre monde que le monde de l'époque en 1890. La région est rude, le climat difficile et les hommes sont à leurs images : méfiants, rugueux et taiseux. Mais une fois que l'étranger s'est fait sa place et accepte les contraintes liés au métier il est accepté.
Ce roman en plus d'être très intéressant sur les coutumes, les particularités de ce métier de buronnier est un livre qui met en évidence les conséquences de secrets de famille trop bien gardés au fil des générations. Ici, ce sont trois générations qui en pâtiront. Entre mésentente, haine et manipulations, ce sont les innocents qui paieront.
J'ai pris un très grand plaisir à découvrir ce monde rural. Un métier rude, au contact de la nature, au plus près de la terre, des animaux, sans confort et commodités. Il n'empêche qu'une fraternité règne entre ces hommes pour peu que chacun y mette sa peine.
Une écriture aérienne et fluide. Des descriptions poétiques qui montrent la force de la nature et de ses exigences. L'histoire romanesque se marie heureusement avec l'histoire de ce métier et son fonctionnement. J'ai appris énormément.

Merci aux Éditions De Borée et à son auteur Alain Delage pour cette belle histoire.
Commenter  J’apprécie          292
Mars 1890, Macassargues, dans le Languedoc. Tous les jeunes hommes des villages du canton sont réunis pour le Conseil de révision. Chacun espère être accepté, car sa réputation est en jeu. le numéro attribué au sélectionné détermine le corps d'armée dans lequel il sera incorporé. Auparavant, il indiquait la durée du service militaire. Armand Ligourel est fier d'être « bon pour le service ». Alors que les conscrits fêtent l'évènement dans l'auberge du village, Armand ne s'attarde pas. Il veut profiter de la nuit pour relever ses pièges. le lendemain soir, il est accusé d'un assassinat. Hélas, il ne peut révéler son alibi, puisque le braconnage est interdit. Si le marquis de Macassargues apprend qu'Armand chasse sur ses terres, il expulsera sa famille. Il ne peut prouver son innocence, aussi, aidé par ses proches, il s'enfuit. Son exil le mène en Aubrac, où vit l'oncle de son père. Malheureusement, son arrivée coïncide avec l'enterrement du vieil homme.


Grâce à l'abbé de Marchastel, il trouve un emploi de pastre, pour la montée aux estives. Avant son départ dans les montagnes, l'homme d'Eglise lui recommande de se faire appeler Vigouroux ; « La famille, c'est comme un boulet dont on vous greffe la chaîne à la place du cordon ombilical. Généralement, son nom est facile à porter, mais quelquefois il est difficile à endurer. » (p. 130) Armand a remarqué que son patronyme provoque de l'animosité, mais il n'en connaît pas les raisons. Ce mystère s'ajoute à celui qui entoure les motifs de sa fuite.


Au sein des montanhièrs, le jeune homme apprend un nouveau métier et prouve qu'il est courageux et travailleur. La méfiance qui l'a accueilli a été remplacée par une camaraderie, teintée de respect. L'étranger a trouvé sa place. Mais, un jour, il apprend qu'il est soupçonné de cacher des secrets. de plus, le passé se rappelle à lui. Il décide alors d'explorer l'histoire paternelle.


Armand est un homme fiable, sur qui le malheur est tombé. Il était au mauvais endroit au mauvais moment. Injustement accusé, il n'a pas pu se défendre, alors qu'il est un homme d'honneur. J'ai été touchée par sa personnalité et par ses valeurs. C'est un homme bien et j'ai regretté que le destin lui ait joué un si mauvais tour. Cependant, malgré sa colère, il ne se laisse pas abattre. Auprès des buronniers, « les hommes chargés de traire les vaches et de faire le fromage pendant que les bêtes sont en estive, en été » (p. 128), il s'épanouit dans le travail et il ne ménage pas ses efforts, même quand la vie lui assène un nouveau coup. Il m'a semblé doux et plein d'humour. Je l'ai beaucoup aimé. J'ai, aussi, adoré, son grand-père maternel : il est sage, aimant, protecteur et a un franc-parler.


J'ai été très intéressée par la vie dans les estives, à la fin du XXe siècle[…]


La suite sur mon blog…


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          130
Et voici un nouvel emprunt bibliothèque, alors que j'ai une PAL qui dépasse désormais les 800 titres, ce n'est vraiment pas raisonnable… Mais le titre autant que la couverture, certes pas extraordinaire, m'avaient interpellée, alors j'ai tenté. Ce n'est pas un regret au final, mais pas un emballement fou non plus.

Nous sommes en 1890 dans le Midi ; on entend presque l'accent chantant et les cigales ! Armand Ligourel, jeune homme de 20 ans, tout juste sorti du conseil de révision qui l'a déclaré apte au service militaire – ce qui, à l'époque, semblait un grand honneur et faisait du jeune garçon un « homme » -, se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment sur le chemin du retour vers la maison, où il vit avec ses père, mère, soeur et beaux-parents. Accusé à tort d'un meurtre qu'il n'a pas commis, mais incapable de se défendre sous peine d'encourir peut-être pire encore (car il braconnait… ce qui ne peut être une bonne excuse !), avec la complicité de sa famille il s'enfuit vers les Hautes-Terres, vers Aubrac dans cet Aveyron d'où son père est originaire, et où il n'a plus mis les pieds depuis des années. Armand ne sait pas encore que, en ces terres rudes qui vivent encore au rythme des estives, son nom n'est pas le bienvenu…

Et donc, je suis très partagée sur cette lecture. Clairement, l'auteur a voulu décrire la vie dans cette région à la fin du XIXe siècle, avec l'accent sur le métier des buronniers, ces groupes de pâtres typiques de la région, qui amenaient et gardaient les vaches en estive pendant la belle saison, et s'occupaient de la fabrication et de la vente des fromages, selon des méthodes ancestrales transmises de génération en génération. le prétexte est beau, et la description de cette vie rude, quelque peu édulcorée même si sa dureté n'est pas masquée, est vraiment intéressante et même prenante : on s'attache à ces pâtres, à ce qui fait leur vie au jour le jour dans ces burons alors bien isolés, et où le moindre accident peut prendre des dimensions dramatiques.

Mais voilà : autant c'était intéressant de nous raconter ça sous forme d'un roman, avec des personnages attachants et bien typés, autant l'auteur s'est réellement englué dans un langage trop proche du documentaire, et très vite lassant. Dans chaque phrase, mais vraiment chacune, on a surabondance de détails pour bien tout exposer, mais trop c'est trop… et à partir d'un moment, je m'amusais (si l'on peut dire) à réduire chacune de ces phrases, qui marchait alors tout aussi bien ainsi. Une seule phrase résume à elle seule ce blabla inutile, je cite : « Tous les fidèles [qui avaient occupé l'ensemble des sièges de l'édifice religieux] étaient sortis de l'église. » Si on enlève ce que j'ai mis entre crochets, la phrase garde tout son sens ; on dirait que l'auteur a ajouté tant et tant de détails comme s'il était payé au mot ! et comme je disais : absolument toutes les phrases souffrent de ce syndrome de la surenchère, mais le livre aurait été tout aussi compréhensible (et sans doute plus digeste) avec moitié moins de pages, au final !

De même, les dialogues souffrent de ce même syndrome, et paraissent particulièrement artificiels : comme la narration, ils ne sont qu'un prétexte pour expliquer la vie d'autrefois avec une surenchère de détails plus ou moins inutiles, mais ça passe encore moins bien que dans la narration même. En effet, de la sorte, on « n'entend » pas les personnages parler, car on dirait qu'ils récitent des passages d'encyclopédie rurale, sans émotion et sans aucun souci de réalisme… ce qui est d'autant plus paradoxal que, à maints endroits, l'auteur fait parler ces mêmes personnages dans leur patois local pour mieux faire ressortir ces particularités de l'Aubrac !

Quant à l'intrigue, elle aussi a un côté artificiel. On sait grâce au synopsis qu'il s'agit d'une sombre histoire de famille qui remonte à plusieurs générations, mais cette histoire est entourée d'un mystère épais, dont seules quelques bribes s'échappent çà et là (comme le fait qu'Armand doit changer de nom à la dernière minute) mais ans que ça constitue jamais de réels indices pour la compréhension du lecteur, comme on aurait dans un bon policier. Mais ça n'en est pas un, et l'auteur laisse planer ce mystère, et joue à terminer chaque chapitre par une espèce de cliffhanger… mais ensuite la révélation ne vient jamais ! Et puis paf, elle est tout à coup plaquée sur les 2-3 derniers chapitres en long, en large et en travers, en se réservant encore quelques tours de passe-passe pour retarder les choses, mais que c'est artificiel !

Ainsi donc, on peut dire qu'on découvre avec intérêt cette rude vie des buronniers d'antan, dans tout ce qu'elle a pu avoir d'authentique et de dur… mais l'écriture trop artificielle, davantage documentaire que romanesque, ne sert pas l'histoire, à l'intrigue alambiquée et plaquée dans les dernières pages sans aucun indice annonciateur. Dommage, car avec une plume plus légère et surtout plus réaliste, on aurait pu avoir un roman vraiment sympathique !
Commenter  J’apprécie          10
Je ne connaissais absolument pas la plume de l'auteur avant d'ouvrir ce livre. Et j'ai été conquise. Il a su me faire voyager, aussi bien dans le temps que dans l'espace : une vraie immersion en 1890 avec des us et coutumes très bien rendus, un vrai voyage sur ces hauts plateaux où la vie est rude. Les descriptions ne sont jamais longues ou inutiles et elles m'ont permis de visualiser les décors.
Ce roman c'est aussi la découverte d'un métier et des conditions de vie des « montanhièrs » lors des mois d'estive. L'amitié, l'honneur, le respect sous un abord parfois un peu froid. L'auteur a fait des recherches pour coller à la réalité et ça se ressent dans l'écriture, avec l'emploi de certains termes spécifiques par exemple.
Une découverte donc, mais aussi une histoire, celle d'Armand, une intrigue avec des secrets de famille.
J'ai beaucoup aimé ce personnage : gentil, travailleur, il apprend vite et fait preuve de bonne volonté, mais il n'en a pas moins un caractère affirmé. L'auteur a su m'embarquer à sa suite et j'ai lu ce roman sans pouvoir m'arrêter. J'avais très envie de connaître le destin de ce jeune homme dont la vie sans histoire a soudainement basculé.
Je pourrais, j'aimerais, vous en parler plus longtemps, vous dire que j'ai aimé ces scènes d'autrefois, ces mots d'argot de métier qui vous plongent dans l'ambiance et vous donnent l'impression « d'y être ». J'aimerais vous parler du destin d'Armand tel que je l'imagine, des plateaux en dehors du temps et loin des hommes. Mais je ne peux pas sans spoiler, et c'est hors de question ! La découverte est trop belle pour être gâchée.
En bref : un roman un peu différent de ce que je lis habituellement et qui se révèle être un coup de coeur. Comme quoi il ne faut jamais hésiter à sortir de sa zone de confort…
C'est une histoire qui vous transporte sur ces Hautes-Terres et vous découvrir un monde rural assez rude et des vies qui ne le sont pas moins. le tout écrit dans un style parfois presque poétique, parfois sans concession mais sans jamais aucune longueur ou lourdeur.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Le résumé m'a intriguée et j'ai profité d'une promo pour découvrir ce roman.

1890. Armand est accusé injustement d'un crime qu'il n'a pas commis. Pour échapper à la prison, il s'enfuit et part se réfugier dans les montagnes où son père a grandi. Mais son arrivée ne plaît pas à tout le monde. Il finit par trouver du travail, et même l'amour, avant de découvrir le secret qui entoure le passé de son père.

Je dois vous avouer que j'ai eu du mal à accrocher au début. Puis, petit à petit, je me suis laissé prendre dans l'histoire. J'ai
beaucoup apprécié la partie concernant le travail de buronnier, que je ne connaissais pas. C'était très intéressant. Il y a quelques rebondissements aussi tristes qu'inattendus.  L'intrigue concernant le secret de famille était étonnante, je ne l'avais pas vue venir.

Une jolie découverte.
Commenter  J’apprécie          30


Video de Alain Delage (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Delage
Découvrez le nouveau titre d'Alain Delage, L'Etoile de la providence paru le 2 juin 2022. Suivez l'histoire de Florian, retraité de l'aéronautique, qui se voit remettre la Légion d'honneur mais il ignore pourquoi...
autres livres classés : roman du terroirVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
308 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *}