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EAN : 9782081395312
224 pages
Flammarion (12/04/2017)
4.5/5   3 notes
Résumé :
La salle d'audience, nichée au coeur du palais de justice de Paris, semble totalement secrète. Chaque mois, en petit comité, sont examinées ici des histoires d'hommes et de femmes incarcérés par erreur dans des prisons françaises et totalement blanchis. Parfois, un chèque en forme d'excuses officielles leur est remis. Pas toujours, tant les règles sont strictes. Audience après audience, en ces lieux pesants, des parties judiciaires d'une cruauté glaçante se succèden... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Etre là au mauvais moment. Ou porter le même patronyme que celui d'un criminel. Ou encore s'avouer coupable parce que la peur vous a soudainement envahi. Procès, verdict, sentence. le Monopoly judiciaire vous envoie à la case prison. Pour rien. Parce qu'en réalité, vous êtes innocent.
Hélas, les blessures de l'humiliation, de la privation de liberté, de l'éloignement de ses proches, de la perte d'une activité, resteront à vie. En sachant que la proclamation de votre innocence ne sera jamais médiatisée comme l'annonce de votre culpabilité...
Même si l'argent ne pourra jamais « réparer les innocentés », il peut servir à essayer de se reconstruire. le 1er lundi de chaque mois, dans une chambre de justice, les cas les plus litigieux des condamnés par erreur sont revus avec une indemnisation parfois à la baisse, parfois à la hausse, la moyenne d'une journée de prison ayant en France un tarif d'une moyenne de 60€/jour.
Le journaliste judiciaire Mathieu Delahousse a enquêté plusieurs mois comme témoin de cette « vente aux enchères », de cette « déconcertante loterie de l'innocence ». Son récit est une suite de chroniques, de questions et de réflexions personnelles et par son écriture fluide, ses descriptions sans détour, il est impossible de rester insensible à ces affaires sensibles.
Chacun connaît l'histoire de Marc Machin, de Patrick Dils, mais ils sont nombreux les David, les Jean-François, les Mohammed qui un jour se sont retrouvés derrière les barreaux alors qu'ils savaient qu'ils n'avaient jamais commis de délits ou de crimes. Jusqu'à leur dernier souffle ils resteront meurtris pour l'injustice subie. Avec l'auteur, on ressent la même surprise de ces trajectoires, on ressent la même quête d'humanité. Cette mise en lumière, sur l'obscurité d'un emprisonnement injuste, éclaire avec sagesse la complexité du milieu judiciaire et de ses faiblesses. Une lecture renversante sur ces « vies qui s'étiolent quand on les met en cage ».
Lien : http://squirelito.blogspot.f..
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Ouvrage passionnant qui nous invite à voyager au sein d'une commission créée par la loi Guigou de 2000 et méconnue par bon nombre de citoyens ... Je ne peux que vous conseiller à le lire !
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critiques presse (1)
Bibliobs
07 juillet 2017
Le camarade Mathieu Delahousse raconte le combat délicat des victimes d'erreurs judiciaires. Avec une miséricorde méticuleuse.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Les règlements de compte y sont plus diligents que les règlements tout court. Sait-on jamais, mais on n’ose formuler l’hypothèse un jour pareil : sans doute l’incarcération l’a-t-elle protégé d’une expédition punitive ou d’une vengeance ? Peut-être la détention pour rien lui a-t-elle permis de survivre pour de bon ?
L’État n’a cure de ces hypothèses de polar. Pour le représentant de l’État, le cas d’Abdelkader B. souffre d’un autre défaut majeur : il est bancal. L’avocate Alice Meier émet donc fort, et clair, ses réserves. Elle détaille les deux préjudices. D’abord, le matériel. Elle a étudié les justificatifs fournis et regrette : « Au moment de son interpellation, il ne travaillait pas. La perte de chance pourrait être indemnisée mais… cette chance n’est guère sérieuse. Avant la détention, son activité était très légère et assez éparse. D’ailleurs, il n’y a aucune trace de son activité d’aujourd’hui. Cela nous aurait aidés. »
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Ces invisibles avaient une particularité effroyable. Tous avaient été jetés en prison, pour quelques jours, plusieurs mois ou parfois de nombreuses années mais, au bout du compte, avaient été innocentés. En termes de procédure, cela signifiait qu’ils avaient été acquittés devant une cour d’assises, relaxés par un tribunal correctionnel ou qu’un juge d’instruction avait conclu pour eux à un non-lieu. Ils avaient en somme subi la prison pour rien ! J’imaginais déjà des êtres blanchis mais abîmés. Des pages qui, dans une vie, s’avèrent impossibles à tourner.
Je me répétais plusieurs fois la formule, afin de bien l’intégrer : « Aller en prison pour rien. » Il fallait imaginer ce que cela signifiait au XXIe siècle. Ce n’était pas un accident de la vie, comme on le dit du chômage, de la maladie, des divorces ou de ces pépins graves qui clouent sur un fauteuil.
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Le cortège des innocentés depuis n’a plus cessé. Depuis 1970 et encore plus avec la loi « présomption d’innocence » de la garde des Sceaux Élisabeth Guigou, en l’an 2000, qui a créé cette Commission nationale de réparation des détentions, ce sont des membres de la Cour de cassation qui, au nom de l’État, ont la charge de fixer le prix de ces vies brisées. Tous les magistrats que j’ai croisés et qui ont siégé ne serait-ce qu’un jour dans cette Commission nationale de réparation des détentions ont mille anecdotes à raconter. Ils ont eu leur lot de cas de conscience : les très pauvres et très jeunes pirates somaliens arrêtés par la marine française puis acquittés par la justice, des chefs d’entreprise jurant qu’ils avaient à cause de la prison perdu les agréments officiels qui leur permettaient de travailler avec l’État…
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Les avocats ont du vocabulaire. Nul superlatif n’est jamais ridicule pour s’indigner d’un jour enfermé en détention pour rien. On s’émeut régulièrement ici de la double peine infligée à un homme qui a dû subir la prison et qui, en plus, a été renvoyé de son travail. On se désespère même de triples peines : la détention, la perte de l’emploi et, en plus, le départ de la petite amie. Pire, au gré des catastrophes en chaîne, on suggère des quadruples ou quintuples peines. Cela serait drôle si ce n’était que des formules. Hélas, elles décrivent simplement à quel point une vie s’étiole quand on la met en cage.
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La justice est un monde comme un autre. Dès le deuxième jour de mon séjour, une envie de voyager plane sur la petite communauté qui forme la commission. Un mois s’est écoulé depuis la dernière fois. Une avocate revient du ski. La greffière, d’une très grosse bronchite. Les assesseurs ont changé. L’avocate générale a bronzé. Et puis l’ambiance infuse une légèreté inhabituelle. Un hiver sans gel règne sur Paris et le soleil pose sur les murs de l’île de la Cité une jolie lumière dorée. Un calme rare dû aux vacances judiciaires de février a estompé l’agitation coutumière du palais de justice.
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Vidéo de Mathieu Delahousse
Plongée dans les chroniques judiciaires en littérature avec Emmanuel Carrère, qui publie "V13", recueil de ses récits des procès du 13 novembre, et Mathieu Delahousse, reporter à L'Obs, qui couvre le procès de l'attentat de Nice ayant eu lieu le 14 juillet 2016.
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