Etre là au mauvais moment. Ou porter le même patronyme que celui d'un criminel. Ou encore s'avouer coupable parce que la peur vous a soudainement envahi. Procès, verdict, sentence. le Monopoly judiciaire vous envoie à la case prison. Pour rien. Parce qu'en réalité, vous êtes innocent.
Hélas, les blessures de l'humiliation, de la privation de liberté, de l'éloignement de ses proches, de la perte d'une activité, resteront à vie. En sachant que la proclamation de votre innocence ne sera jamais médiatisée comme l'annonce de votre culpabilité...
Même si l'argent ne pourra jamais « réparer les innocentés », il peut servir à essayer de se reconstruire. le 1er lundi de chaque mois, dans une chambre de justice, les cas les plus litigieux des condamnés par erreur sont revus avec une indemnisation parfois à la baisse, parfois à la hausse, la moyenne d'une journée de prison ayant en France un tarif d'une moyenne de 60€/jour.
Le journaliste judiciaire
Mathieu Delahousse a enquêté plusieurs mois comme témoin de cette « vente aux enchères », de cette « déconcertante loterie de l'innocence ». Son récit est une suite de chroniques, de questions et de réflexions personnelles et par son écriture fluide, ses descriptions sans détour, il est impossible de rester insensible à ces affaires sensibles.
Chacun connaît l'histoire de
Marc Machin, de
Patrick Dils, mais ils sont nombreux les David, les
Jean-François, les Mohammed qui un jour se sont retrouvés derrière les barreaux alors qu'ils savaient qu'ils n'avaient jamais commis de délits ou de crimes. Jusqu'à leur dernier souffle ils resteront meurtris pour l'injustice subie. Avec l'auteur, on ressent la même surprise de ces trajectoires, on ressent la même quête d'humanité. Cette mise en lumière, sur l'obscurité d'un emprisonnement injuste, éclaire avec sagesse la complexité du milieu judiciaire et de ses faiblesses. Une lecture renversante sur ces « vies qui s'étiolent quand on les met en cage ».
Lien :
http://squirelito.blogspot.f..