« Les livres peuvent se diviser en deux groupes : les livres du moment et les livres de toujours. » (
John Ruskin).
La littérature érotique se compose de nombreux auteurs, certains plus connus que d'autres. Pourtant parmi ces auteurs, il arrive qu'un auteur retienne notre attention non pas parce que cet auteur est connu mais parce que cet auteur possède quelque chose en plus.
C'est le cas d'
Eva Delambre. de la lecture du premier livre jusqu'à celui-ci paru en Avril dernier, cette auteure possède la capacité de raconter et de retranscrire avec ses mots des histoires à la fortes et intenses. Avec en plus une plume de qualité.
«
Marquée au fer » est le cinquième opus d'
Eva Delambre. Il est disponible depuis le mois d'Avril 2017 chez Tabou Editions. Un livre pour public averti.
Ce livre relate l'histoire de Hantz et Laura. Ces deux protagonistes sont déjà présents dans le premier livre de l'auteure, «
Devenir Sienne ». Ce livre, «
Marquée au fer », s'attarde sur les débuts de la relation entre Laura et Hantz. L'auteur y décrit un BDSM plus dur, plus exigeant tout en gardant ce respect envers le thème abordé.
Bien que l'auteure raconte l'histoire de Hantz et Laura, c'est aussi l'alternance de points de vue à travers les différents chapitres et la plume de l'auteure qui font de ce cinquième opus un très bon livre.
« La domination, la domination totale et absolue de mon être, c'est là où je trouve ma liberté. » (
Toni Bentley, « Ma Reddition »). Ces mots auraient pu être prononcés par Laura tant ce qu'elle vit auprès de Hantz lui fait repousser ses propres limites. Et pourtant le livre n'est pas constitué que de séances de BDSM. L'auteure s'attarde aussi sur la relation entre Sophie (la femme de Hantz) et Laura, par exemple. Ces passages mettent en exergue les relations qui se nouent entre ces trois personnes : Laura, Hantz et Sophie. C'est une partition à trois où chacun des protagonistes va, au fil du récit, trouver sa place. Et la manière dont
Eva Delambre prend le temps de raconter ces passages est intéressante. Il en est de même quand l'auteure brosse la personnalité de Hantz et celle de Laura. C'est d'ailleurs un des points forts de cet opus.
Tout ceci n'est rendu possible que par l'alternance des points de vue entre la première et la troisième personne du singulier.
Le choix de l'auteure d'alterner entre point de vue interne et point de vue externe offre au récit une dynamique particulière obligeant le lecteur à une oscillation entre les différents chapitres du livre rédigés soit à la première personne du singulier ou soit la troisième personne du singulier. de cette manière,
Eva Delambre réussit créer un équilibre entre ces deux points de vue. Cela aurait pu alourdir le récit mais il n'est rien. Cette alternance des points de vue constitue l'un des points forts du livre. Tout ceci n'est rendu possible que par la plume d'Éva Delambre.
Eva Delambre est une auteure avec une prose riche, cultivée et belle. Elle le prouve à nouveau à travers ce cinquième opus. L'auteure ne fait pas que s'approprier les mots, elle les restitue à sa manière en leur donnant un sens particulier.
Eva Delambre n'est pas qu'une auteure, c'est un écrivain. Un écrivain à part entière. Un écrivain qui sait puiser dans la richesse de la langue française pour la mettre à son service donnant ainsi à chacun de ses opus une histoire et des personnages intéressants et travaillés. D'où ces mots de
Victor Hugo : « Tout grand écrivain frappe la prose à son effigie. »
En définitive, l'auteure nous livre avec ce nouvel opus une histoire à la fois intense et forte à travers l'histoire de ces deux personnages, Hantz et Laura, et sublimée par la plume de l'auteure. Une prose à la fois riche et belle.
Tout au long de la lecture, j'ai eu l'impression d'une lecture oscillant entre
Le Marquis de Sade et «
Histoire d'O » de
Pauline Réage. Et pourtant dans cette oscillation le style, la plume d'
Eva Delambre reste elle-même c'est-à-dire avec son identité propre. C'est un des points que j'apprécie le plus chez cette auteure en lisant ses livres. le respect du thème abordé et la sincérité de son écriture. Je relirai ce livre à nouveau comme je l'ai fait pour les précédents.