Ça aurait pu être un film

Un producteur demande à l'auteure d'écrire un scénario de film sur le couple mythique Jean-Paul Riopelle-Joan Mitchell et la jeune amante Hollis Jefcoat. Bien vite cependant, c'est cette dernière qui fascinera la narratrice et elle fera enquête. La ficiton-récit raconte l'histoire de cette démarche par petites tanches : elle parle du scénario possible, des deux peintres célèbres, de Hollis et des ces femmes artistes toujours méconnues et en arrière-plan, des amis aussi. le style est un peu décousu. Pour aimer, il faut aimer les « work in progress ». À mi-chemin, on apprend que le film ne se fera pas, mais Martine Delvaux poursuit son oeuvre, bien décidée à sortir de l'ombre Hollis, cette femme peintre et d'autres gommées, effacées, presque oubliées de l'histoire de la peinture, même Joan par moments. Résolument féministe, cette oeuvre est belle, bien écrite. On est un peu mêlé parfois par tous les témoins qu'on y rencontre, mais on saisit l'essentiel. On a ici aussi l'histoire d'un livre qui s'écrit et celle d'une auteure qui cherche… J'ai beaucoup aimé.