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sur 2689 notes
Les critiques étaient plutôt mauvaises, mais j'ai eu envie malgré tout de me frotter à ce Cher Connard. Allez, même pas peur ! D'abord, parce que j'avais apprécié la trilogie Vernon Subutex, que certaines idées de Despentes m'avaient marquée et m'étaient restées en mémoire, et ensuite parce qu'avec toutes ces mauvaises critiques, j'avais envie de me faire ma propre opinion.
Oscar Jayack, écrivain déclinant, passe le plus clair de son temps à jouer à des jeux débiles sur son téléphone ou à se défoncer. Rebecca Latté, une actrice proche de la cinquantaine, voit le nombre des propositions qui lui sont faites décliner de façon inversement proportionnelle au nombre des kilos affichés sur la balance.
L'univers d'Oscar explose le jour où son ancienne attachée de presse, Zoé Katana, balance son nom pour harcèlement sur son blog féministe.
Si le piquant et le mordant sont bien présents dans le portrait au vitriol des personnages, des mondes de l'édition et du cinéma, après un départ tonitruant, la suite ronronne gentiment en mode Metoo, sans grande originalité.
J'ai été déçue de ne pas trouver des idées qui bousculent un peu, des pensées novatrices qui sortent des sentiers battus. Cela me semble en partie dû au fait que Virginie Despentes a voulu brasser trop de sujets ce qui aboutit à rester trop en surface. Les nombreux passages sur les addictions des personnages ont fini par m'indifférer, ainsi que les redites dans les logorrhées très satisfaites d'elle-même de Rebecca, les pensées dépressives, misérabilistes et essentiellement nombrilistes d'Oscar.
Sur la quatrième de couverture, le livre est comparé aux Liaisons dangereuses. Oooh là, tout doux bijou, je dirais que c'est précisément là que le bât blesse, car dans les Liaisons dangereuses les lettres se font écho, et l'intrigue se trame sous nos yeux admiratifs et écarquillés devant le machiavélisme de l'auteur. Dans Cher connard, le lecteur se retrouve dans une partie de ping-pong mollassonne entre deux protagonistes (Oscar et Rebecca), dont les mails s'enchaînent de façon artificielle, sans beaucoup de répondant entre eux. D'autant que Rebecca et Oscar mettent tous les deux un point d'honneur à surtout parler d'eux, à n'en faire qu'à leur tête, le tout sans prendre l'avis de l'autre en (grande) considération. Il y a également quelques rares incursions de Zoé Katana dans les échanges Rebecca/Oscar qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.
Je n'ai pas compris le choix par l'autrice de ce format épistolaire assez lourdaud, qui n'a pas permis une réelle confrontation d'idées entre les deux protagonistes. Qui en 2022 communique encore dans de longs mails (à part en cas de déclaration de sinistres à son assureur) ? L'ensemble manque de dynamisme, de structure, sans idée phare venant bousculer ou réveiller l'ensemble.
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J'étais à genoux devant Subutex.
Là, je me couche avant la fin
de cher connard...l'ennui!
J'ai l'impression de lire des propos de bistrot
qui n'ont rien de "brèves"
Ces échanges épistolaires s'éternisent
à défendre une idée puis, une autre
et enfin son contraire .
Il y a de l'echolalie dans l'air
embrumé d'alcool et de narcotiques.
il y a des moments de grâce, bien sûr,
des formules géniales à l'emporte-pièce...
Heureusement !
Mais ces vomissures de rancoeur
sont lassantes..
La dope, l'alcool...là est la question
Avec? Sans?
J'ai aimé la colère autour de Céline,
le covid en ville..beaucoup moins les digressions
concernant metoo..
Ennui amer et abandon..
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Voilà, paraît-t-il, « le » livre de la rentrée littéraire, celui que l'on va adorer ou détester, mais celui dont on va parler assurément.
Je n'ai pour ma part, pas à grand-chose à en dire, sinon que cette lecture m'est rapidement devenue insupportable.
Je suis pourtant assez amatrice de romans épistolaires, mais là, rien n'a fonctionné.
Je n'ai aimé ni le style, ni le propos. Des lieux communs à foison, des répétitions, des personnages caricaturaux m'obligent à jeter l'éponge, pour ne pas jeter le livre à travers les murs.
Je n'aime pas abandonner un livre, mais au vu de tous les bons romans qui m'attendent, je renonce à perdre mon temps avec une lecture devenue au fil des pages une véritable épreuve.
Merci à NetGalley et au Editions Grasset.
#cherconnarddespentes #NetGalleyFrance
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"Cher Connard" est le tout premier roman que je lis de la sulfureuse Virginie Despentes, l'auteure aux mots transgressifs, volontiers violente dans ces prises de position qui tendent vers une sorte d'attitude "punk." C'est tout le soucis ici, que doit-on juger ? la forme ou le fond. Qu'est ce qui doit primer, l'un ou l'autre ou les deux ? On doit reconnaître à Virginie Despentes son côté anarchiste, sa "fuck" attitude, sa propension au excès en tout genres dont elle ne se cache pas. le personnage fait vendre, il n'y a qu'à voir la campagne de presse phénoménale pour ce roman annoncé comme le roman de cette rentrée littéraire par Télérama et les Inrockuptibles. Là où Despentes passe, la polémique la suit comme son ombre. Peu avare de formules chocs, elle est un excellent client des médias. Ce roman "Cher Connard" est un condensé de ce que Despentes nous propose depuis "Baise Moi." Ici, un récit sous forme d'échanges épistolaires entre une actrice de cinquante ans et un écrivain accusé d'avoir commis une agression sexuelle contre une jeune femme de sa maison d'édition. Tous les opposent mais les deux personnages vont peu à peu se confier, parler de leurs tourments, de leurs vicissitudes, de leurs excès, d'une vie chaotique, de leurs difficultés à échapper au monde de la nuit, aux dealers, à la came, la cocaïne, le crack, l'héroïne et j'en passe. Les obsessions de Despentes sont là. Tout ce petit monde se défonce par plaisir pour certain(e)s ou par ennui, pour éviter de sombrer totalement. le début fonctionne bien, on entre dans ces échanges avec plaisir. Mais las, Despentes se répète et tout son roman tourne autour de la défonce, de la volonté de se détruire, de se mettre minable par tous les moyens possibles. L'actrice et l'écrivain unis dans leurs tragiques turpitudes, leurs solitudes, leurs désarroi. Il y a un côté touchant à cette exposition des maux dans des séances pour alcooliques ou drogués anonymes. Certains passages ont leurs moments de fulgurances. Despentes n'écrit pas mal, son style est direct, sans fioriture à l'image de ce qu'elle dégage dans les médias. Mais le phénomène de répétition avec cette obsession pour la défonce, l'auto destruction ont fini par m'achever et m'ennuyer profondément. Autre aspect de "Cher Connard, l'obsession du "mâle blanc hétéro" source de tous les maux, de l'extrême droite face aux féministes. En prenant ce type de position, Virginie Despentes ne prend pas beaucoup de risque, je dirais même qu'elle ne fait que répéter le prêchi prêcha de notre époque. Ce féminisme radical et volontiers caricatural, ce mélange enfantin et sans profondeur intellectuelle des "gentilles" féministes face aux "méchants hommes blanc hétéros", face à "l'extrême droite". Quels risques prend elle ? Nul mots par contre pour condamner les agressions sexuelles d'hommes d'extrême gauche, leur antisémitisme, leur racisme, leur volonté de détruire le socle de ce qui a fonder nos sociétés depuis des siècles. Les respect homme-femme, l'égalité entre les sexes, le combat sans faille contre les féminicides, la protection des femmes victimes de violences domestiques ou sexuelles, la condamnation à des peines très lourdes de ces hommes qui son des monstres qui ne méritent aucune pitié. Nous sommes tous d'accord, mais j'aurais apprécié une forme de nuance dans les anathèmes que Virginie Despentes distribue à tour de bras. Toujours dans le même sens. Quid de l'inégalité homme/femme dans les milieux islamistes, du burkini, du voile islamique.. rien n'est dit, Despentes passe sous silence cette réalité car elle sait qu'elle prendrait alors de vrai risque. Punk de studio télé, punk de salon, celle qui se présente comme une grande gueule sans tabou est en réalité d'une bien-pensance crasse. le style d'écriture est loin d'être enthousiasmant, le récit tourne en rond et enfonce les portes ouvertes. Fausse rebelle, Virginie Despentes est en réalité partie prenante d'un système médiatique qui la consacre comme reine de la provoc, génie de la littérature, sauveuse des lettres et j'en passe alors qu'en réalité, le système qu'elle conchie depuis une vingtaine d'année maintenant l'a adoubé pour la réelle insignifiance de ses positions progressistes. Nul n'est prophète en son pays..
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Comme chantait le vieux Bob : "the times they are a-changin' ". Et j'ai un peu de mal à m'adapter.
Oscar Jayack (le "connard" du titre) est écrivain, et il échange des mails avec Rebecca Latté, star de cinéma, depuis qu'il l'a traitée de crapaud sur son compte Instagram -tellement qu'il n'en revenait pas de l'avoir croisée si vieille et moche alors qu'elle l'avait tant fait fantasmer. de son côté, Zoé Katana commence à raconter sur son blog féministe la façon dont Oscar la harcelait lorsqu'elle était son attachée de presse -et voilà le connard #MeTooïsé. Rebecca continue néanmoins de correspondre avec lui, tout en se rapprochant de Zoé.
Et c'est tout.

Je n'ai pas adhéré à ces échanges épistolaires où chacun raconte sa petite vie, ses échecs, ses regrets, ses délires, ses hontes, et aborde un thème sociétal pour asséner sa vérité avec une certitude que je n'ai pas aimée. D'ailleurs, aucun des personnages ne m'a plu, entre Oscar ouin-ouin qui passe son temps à se plaindre, Rebecca la-la qui passe le sien à s'auto-célébrer, et Zoé qui devient zinzin avec son féminisme excessif.
Je ne me suis pas sentie concernée par la plupart des thèmes abordés (féminisme, addictions, homosexualité, réseaux sociaux...), et j'ai été déçue par le traitement éculé fait de ceux qui m'intéressent (délitement des services publics, confinement, transfuge de classe, temps qui passe...). Je me suis donc souvent ennuyée et sentie larguée (je ne connais AUCUN des chanteurs évoqués !), et je suis sortie de cette lecture avec l'impression d'être comme "un Windows 95 impossible à updater" (pour reprendre une expression de l'auteur).
Toutefois, Despentes confirme combien elle est un bon écrivain ; son écriture se bonifie au fil des romans, et j'ai eu grand plaisir à la lire et savourer son humour. Et puis, dès qu'il est question d'amour, elle vise toujours aussi juste : "Ce qui est le plus difficile, ce n'est pas de moins séduire. C'est de moins désirer, c'est de moins s'emballer."

Ce sont donc des retrouvailles en demi-teinte, comme lorsqu'on revoit une copine perdue de vue et qu'on réalise la distance qui s'est installée entre nous. Mais on reste copines quand même.
Et en attendant la prochaine rencontre, je retourne écouter Dylan.
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Cher connard est le premier livre de Virginie Despentes que je lis. J'ai hésité. D'abord parce que je n'oublie pas les propos insupportables qu'elle avait tenus après les attentats islamistes de Paris en 2015. Et aussi parce qu'en tant que mâle blanc sexagénaire, pédégé, hétérosexuel, marié depuis quarante-cinq ans, clean et vierge de toute consommation de stupéfiants, j'ai craint de m'immiscer dans un lectorat où je serais jugé illégitime : si je n'appréciais pas l'ouvrage, je risquais d'être qualifié à mon tour de connard ; et si j'étais amené à émettre une critique positive, je pouvais être accusé d'appropriation culturelle.

L'intrigue tourne autour de trois personnages, Oscar, Rebecca et Zoé, par ordre d'entrée en scène.

Oscar Jayack est un écrivain quadragénaire reconnu. Issu d'un milieu ouvrier, l'homme est timide, maladroit, anxieux. Sa vie sentimentale est hachée. Depuis l'adolescence, il compense son mal-être existentiel en se défonçant régulièrement aux drogues et aux alcools de toutes sortes. Rebecca Latté est une actrice. Naguère adulée pour son physique, elle se sent démonétisée à l'arrivée de la cinquantaine. Elle aussi abuse de l'alcool et des narcotiques, mais sur un mode festif, car elle dispose d'un bon capital de confiance en soi et elle observe avec un humour distancié les pratiques de ses contemporains. Zoé Katana est une jeune femme plutôt jolie, ayant autrefois officié comme attachée de presse dans l'édition. Elle est aujourd'hui une militante et blogueuse féministe. Elle a un compte à régler avec Oscar.

Dix ans auparavant, Zoé avait travaillé auprès d'Oscar. Il était tombé amoureux d'elle, n'avait cessé de lui tourner autour et de lui faire des avances. En vain ! Elle l'avait repoussé jour après jour. Leur manège avait fini par faire jaser dans la maison d'édition et son entourage. Pour mettre bon ordre, il avait été convenu de préserver l'auteur à succès et de virer la jeune attachée de presse, dont la carrière avait été brisée. Des années plus tard, encouragée par le mouvement #MeToo à libérer sa parole, Zoé décide de se venger en dénonçant sur son blog le harcèlement insupportable que l'écrivain lui avait fait subir. Les réactions sur les réseaux sociaux sont terrifiantes et l'opération s'avère aussi délétère pour Zoé que pour Oscar.

L'affaire, qui s'étend sur plusieurs années, est abondamment débattue par Rebecca et par Oscar, qui s'adressent de longs textes écrits, pouvant être des emails ou des messages privés, ce qui toutefois d'un point de vue formel, paraît peu crédible. Peu importe, on adhère facilement au principe narratif adopté par l'auteure et il n'est pas déplaisant. L'ensemble est structuré en plusieurs chapitres, introduits — à l'exception du premier — par une chronique du blog de Zoé : chaud bouillant ! A la suite, Rebecca et Oscar, issus d'un même prolétariat provincial, reprennent leur échange pseudoépistolaire, pour commenter successivement leur parcours d'artiste parisien, leur vie sociale, sexuelle et sentimentale, leurs rapports aux drogues et à l'alcool, ainsi que certains événements ou sujets de l'air du temps : le féminisme radical lesbien, les réseaux sociaux, la pandémie, les inégalités…

Les premiers chapitres installent entre les trois personnages un climat conflictuel. Insensiblement, tout au long du livre, sous l'influence de Rebecca qui joue un rôle d'arbitre, la tension s'apaise ; la guerre des trois n'aura pas lieu. Étonnamment, Rebecca et Oscar mettent à profit les semaines de confinement, qui les préservent des pressions habituelles de leurs milieux professionnels, pour se libérer de leurs addictions.

Sous sa forme romanesque particulière, Cher connard a été une lecture documentaire que j'ai trouvée agréable et intéressante, en dépit de longueurs et de redondances. L'ouvrage dépeint un monde qui m'est inconnu et qui m'a étonné, choqué. Un monde où pour faire illusion, on vend son âme à son dealer, tout en en attribuant la responsabilité au « système », dont on ne manque surtout pas de mentionner avec une once d'animosité méprisante qu'il est capitaliste, patriarcal et occidental.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Rentrée littéraire 2022 #2
Influencée (je dois l'avouer) par les uns et les autres, alors pourquoi pas...
Ce roman est écrit sous forme d'échanges épistolaires entre un écrivain pernicieux et une actrice féministe qui fait suite au mouvement Me Too... tout est "presque" dit et ça reflète la société d'aujourd'hui... sauf qu'ici l'auteure a initié une improbable amitié entre les protagonistes.
A vous désormais de vous faire votre propre opinion.


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Quel ennui ! Des lieux communs en veux-tu en voilà, on a bien compris les messages (trop nombreux et redondants), j'ai eu l'impression désagréable d'être dans un manège sans possibilité d'en sortir. Comme une prise d'otage.
Despentes est une auteure à la mode, c'est de bon ton de la lire et de s'extasier sur ce roman coup de poing. L'éditeur doit se frotter les mains.
Alors nous avons les vilains réseaux sociaux (dont on se sert tout de même), le féminisme à outrance, limite caricatural, le #meetoo cher à l'auteur, effectivement, je suis d'accord avec les Babélios qui disent que ce sont des brèves (hélas non, pas brèves...) de comptoir.
J'ai eu la sensation d'un livre didactique, ennuyeux, sans véritablement de profondeur.
Parfois, ils disent n'importe quoi, ça va trop vite, comme un fourre-tout. On a envie de leur balancer : reprends ton souffle...
J'ai failli l'abandonner et puis non, j'ai voulu le terminer pour être affreusement sûre qu'il ne me plait pas, ni le fond ni la forme.
Par contre, j'ai beaucoup aimé la haine de Céline chevillée au corps.
Cf ma critique de Guerre éventuellement.
Ne dépensez pas 22€ pour ce livre qui, au final, n'apporte rien, à part de l'ennui.
Il y a tellement de beaux livres dans cette rentrée littéraire que ce serait dommage de ne pas en profiter.

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Virginie Despentes est la mater-ego de Michel Houellebecq. Tous deux savent cristalliser l'air du temps sur une punchline. Ils ont les mêmes obsessions : les addictions, le sexe, l'ennui, le spleen des femmes matures, la nécessité de payer ses factures, à quoi bon des enfants, et cette fâcheuse tendance à jouer les arbitres – ici de la coolitude et de la punk attitude. Il y a une différence notoire entre les deux, cependant. Despentes est de gauche : elle a un minimum d'empathie et elle n'a pas renoncé à dénoncer. Dénoncer quoi ?
- La domination des hommes depuis la nuit des temps alors que sans le vagin, Messieurs, vous n'existeriez pas (pages 30, 72, 130, 189, 197).
- Les excès et les hypocrisies du mouvement MeeToo : venant d'elle, le propos est crédible (pages 45, 92, 257).
- Les jugements hâtifs portés sur la génération Z qui préfère s'isoler dans « son » propre monde (TikTok, jeux). On ne va pas la blâmer, il suffit de regarder les infos (pages 67, 171).
Sous la forme d'un échange épistolaire (parfois d'un journal intime - le confinement), ce livre recense les colères de l'auteure qui regarde dans le rétroviseur, avec l'indulgence que l'âge lui confère (elle finit par l'écouter, ce connard). C'est aussi une longue introspection de toxico : pas trop ma came.
Ce n'est pas ma littérature de prédilection. Quand Jérôme Ferrari a envie de traiter des sujets de société, il n'écrit pas un « roman » mais des tribunes dans un journal. Ne pas confondre.
Lire le dernier Despentes, c'est assister à un dîner de noël en famille dynamité par la tante féministe, celle qui dit des choses géniales en gueulant. J'en suis sortie éclairée, divertie mais un peu saoulée.
Deux choses : 1. À mon avis, Rebecca Latté = Béatrice Dalle (citée p158) + dégaine d'Isabelle Huppert 2. Je n'ai pas arrêté de penser au « Fight Club » de Fincher.
Bilan : 🌹
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" (...) j'aime que ce soit provocant". Et moi donc : j'aime quand les lignes bougent, quand un regard profondément différent vient bousculer le commun, l'établi, l'inébranlable. V. Despentes réussi encore cet exploit : combien de "alors celle là elle est bien placée", "j'adore", "et bam", "elle fait fort", "oh quand même", etc. Quand le fil conducteur du roman à lui seul suffit à nourrir l'intérêt : un écrivain à succès fait l'objet d'une dénonciation #metoo, et pour en parler, se disculper peut-être, chercher un soutien, une caution,, il ose se rapprocher (épistolairement) d'une actrice, qui par le passé était certes la meilleure amie de sa soeur, mais qui est reconnue pour être féministe, et qui ne l'apprécie pas (pour faire simple) : quel culot ce connard ! Et ils vont discuter : c'est détox (et pas seulement d'addictions). Ici, c'est toute la société moderne qui en prend pour son grade avec une plume qui s'est calmée dans la forme (et encore ! le titre ), mais heureusement pas dans le fond. le monde des idées est quelque peu chahuté. Un régal.
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