Sacrée
Virginie Despentes ! Elle n'a pas sa langue dans sa poche et... personnellement j'aime bien les rebelles.
Je pensais que "
King Kong théorie" était un essai à charge sur la gent masculine mais pas du tout, elle raconte plutôt son expérience de fille et développe ses réflexions sur le genre, la féminité, dans une société patriarcale qui a besoin d'être secouée.
Effectivement, elle secoue les lecteurs en utilisant un langage châtié mais ce n'est pas parce qu'elle parle aisément de bites et de chattes que ses propos ne sont pas intelligents.
Quand elle évoque le mariage, la prostitution, le viol ou la pornographie elle sait de quoi elle parle. Alors qu'elle a été violée à
dix-sept ans, non seulement elle est lucide en revendiquant qu'il faut arrêter de culpabiliser parce qu'on est des filles mais elle n'en dit pas trop sur les faits, n'allant pas dans le registre du sordide. Pas besoin.
Ce qui m'a le plus surprise ce sont ses propos sur la prostitution, qu'elle a exercée volontairement durant deux ans, et sur la pornographie. Ses revendications à disposer de son corps sans contrainte m'ont interpellée car c'est un acte que j'ai du mal à comprendre mais
Virginie Despentes a le mérite de parler du sujet sans tabou et cela fait réfléchir.
Le plus surprenant reste que ses propositions novatrices annoncent des changements. Elle publie "
King Kong théorie" en 2006 avant #MeToo le mouvement social qui encourage la prise de parole des femmes dans le but de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé et de permettre aux victimes de s'exprimer sur le sujet.
Elle est un peu visionnaire la copine Virginie qui dérange en étant parfois excessive mais il en faut pour bouger les lignes.
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