AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 106 notes
5
6 avis
4
14 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
3 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Nous ne voyageons pas pour le plaisir de voyager que je sache, dit Camier, nous sommes cons, mais pas à ce point là." Samuel Beckett

En 2018 Patrick Deville voyage de nouveau en Amérique latine. Cette fois il a entrepris la traversée de l'Amazonie d'est en ouest, de Belém au Brésil à Guayaquil en Equateur en passant par le Pérou et il est accompagné de son fils Pierre, 29 ans. Il donne des descriptions de lieux qui me paraissent fantastiques comme le canal de Casiquiare, énigme orographique qui relie le rio Negro à l'Orénoque. A Manaus il est question de l'exploitation du caoutchouc qui fit de ce village la ville la plus riche du monde à la fin du 19° siècle, où fut construit un théâtre luxueux tandis que les pavés de la place qui le borde étaient recouverts de caoutchouc pour atténuer le bruit des fiacres pendant les représentations. A Iquitos au Pérou il est question de la Casa de fierro, maison de fer construite par Eiffel, exposée à l'exposition internationale de Paris en 1889 et acheminée jusque là en pièces détachées. Moi qui ai eu la chance de voyager un peu en Equateur je retrouve avec plaisir des endroits où je suis passée.

Comme à son habitude il convoque aussi le souvenir de ceux qui ont arpenté ce territoire avant lui : vrais héros, aventuriers improbables et perdants magnifiques. Je fais la connaissance de Luis Carlos Prestes, chef de l'insurrection militaire Paulista, en 1924 au Brésil et de Virgulino Ferreira da Silva, connu sous le nom de Lampiao, bandit enrôlé par l'armée pour lutter contre la colonne Prestes. le premier fini mieux que le second. Celui qui me plaît le plus c'est Alexandre de Humboldt, immense savant, anticolonialiste, anticlérical et abolitionniste. Au Mexique, avec le botaniste Aimé Bonpland, ils établissent un lien entre l'exploitation coloniale et la destruction environnementale, les terres rendues stériles par les monocultures. Cela se passe au début du 19° siècle. Voici un personnage sur lequel j'en lirais volontiers plus.

Ce temps passé avec son fils est surtout pour l'auteur l'occasion de s'interroger sur les relations père-fils. Il nous présente donc des duos familiaux littéraires ou réels comme Jean, dans le superbe Orénoque de Jules Verne, qui recherche son père disparu au Vénézuela ou Edgar Maufrais, modeste comptable à l'arsenal de Toulon, qui arpenta l'Amazonie de 1952 à 1964 dans l'espoir d'y retrouver son fils Raymond, aventurier malheureux. Patrick Deville se remémore des voyages faits avec Pierre enfant, observe l'homme qu'il est devenu, s'interroge sur leur ressemblance et leur relation, sur ce que c'est que d'être un père acceptable, sur cette part de nos enfants qui nous échappera toujours. Je trouve ces passages particulièrement touchants. Il me semble que c'est une belle preuve d'amour paternel qui est apportée là. Il répète le propos d'un psy pour lequel la note idéale pour un père serait celle de 12/20. Attention, M.Deville, vous êtes en risque de passer au-dessus avec ce livre.

Il est pas mal question de ses anciens voyages en Amérique du sud, en Afrique, en Asie, en France. Ce sont des choses que j'ai déjà lues et que je retrouve sans trop de déplaisir même si il me semble que ça pourrait lasser. Mais c'est bien écrit et c'est intelligent et pour l'instant j'ai toujours plaisir à lire les beaux récits de Patrick Deville.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          30
Amazonia n'est pas un roman à proprement parler.Il s'agit plutôt d'un livre à la fois, d'histoire, de géographie, d'ethnographie , mais également un livre de sciences Tous les thèmes sont abordés.
Patrick Deville effectue un log périple avec son fils Pierre. Ils suivent le fleuve Amazone. Ils vont traverser de nombreux pays.Ce voyage est émaillé de nombreuses références historiques, géographiques et culturelles.
Patrick aborde tous les sujets, l'agriculture, la recherche de l'or, la culture du café, puis la richesse apportée par le caoutchouc, l'implantation ou les tentatives d'implantation du téléphone et la mise en place des voies de communication afin de permettre l'exploitation des richesses naturelles de ces pays, de les livrer au monde entier, la naissance des villes et des ports pour favoriser le commerce.
Il aborde l'histoire, et les petites histoires des différents pays traversés; de tous les pays traversés e tles petites histoires; de nombreuses anecdotes sur les personnages historiques qui ont dirigé ces pays , les guerres intestines
entre les diverses ethnies, les règlements de compte entre les belligérants, depuis les années 1500 et jusqu'à nos jours? Sans oublier les nombreuses références aux pays tels qu'ils sont aujourd'hui avec la disparition des populations locales et le déforestation intempestive "du poumon vert du monde"; Brésil, Pérou Équateur, Colombie, Bolivie, tous ces pays, tantôt riches, tantôt pauvres mais traversés par le plus grand fleuve du monde sur 5 500kms et baignés parses affluents.
A lire cependant difficile de retenir toutes les leçons qui nous sont données.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          20
Je découvre Patrick Deville à travers ce livre. J'aime ce genre de roman sans fiction où l'auteur fait preuve d'érudition en suivant le fil narratif de sa vie. Il voyage avec son fils et la complexité de leur relation est esquissée. On aimerait en savoir plus. C'est un vrai dépaysement, une ambiance, un véritable voyage, un vrai plaisir.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
Commenter  J’apprécie          10
Ce long fleuve, associé à cette immense région du monde qui ressemble plus à un continent et qui fait d'ailleurs la une des journaux pour les catastrophes engendrées par la bêtise incommensurable d'un président débile, sans parler des massacres de chefs de tribus osant s'opposer à la destruction de leur patrimoine, ce long fleuve donc me rappelle l'époque où je vivais dans ce pays des jours heureux pour ne pas dire merveilleux.
Je me suis plongé avec délice dans ce récit qui m'a rappelé les aventures d'un auteur magnifique tel Cendrars. J'ai suivi les pérégrinations de cet homme et de son fils dans la ville de Manaus, remontant le long du fleuve et s'arrêtant dans des lieux improbables mais nous rappelant à chaque fois les faits qui s'y sont produits.
Je me suis aussi un peu perdu dans cette jungle touffue des mots, des hommes, des histoires qui s'enchainent telles des objets qu'on rajoute à une trame déjà très ou trop riche. Je ne me souviens déjà plus de tous ces détails et l'histoire intime de ces deux hommes, mêlée à celles des aventuriers, perd un peu de sa substance. Dommage.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (309) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1711 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}