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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur raconte ses voyages en compagnie d'amis ou de son fils en Amérique Latine.
C'est aussi pour lui l'occasion d'évoquer ses grands prédécesseurs, aventuriers, savants, conquérants, écrivains (avec un bibliographie à la fin de l'ouvrage).
Il fait montre de beaucoup de culture (un peu trop ?) et j'ai surtout apprécié l'analyse des relations père-fils (parfois fille), la sienne avec son propre enfant et celle des autres voyageurs avec les leurs.
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A l'occasion d'une traversée du Brésil et du Pérou de l'auteur avec son fils, livres et crayons en main, ils nous font revivre les temps forts des explorations, découvertes, événements de l'histoire de l'Amazonie sans occulter les aspects écologiques et humanitaires.
C'est une lecture très agréable. On apprend plein de choses passionnantes, la date de l'invention du pneu de bicyclette (1891), celle où Alexandre Yersin identifia le bacille de la peste (1894).
On croise Percy Fawcett qui fut formé en 1901 à la cartographie.
Il chercha à délimiter les frontières naturelles au Brésil et au Pérou.
Cet homme avait été incarné par Brad Pitt dans le film "The lost
city of Z".
L'auteur évoque la découverte du Machu Picchu ainsi que beaucoup
d'écrivains tels que Victor Hugo, Jules Verne, Stefan Zweig qui
s'installa en 1940 au Brésil et qui écrivit "Brésil, terre d'avenir",
un livre qui provoqua une polémique.
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Je découvre Patrick Deville à travers ce livre. J'aime ce genre de roman sans fiction où l'auteur fait preuve d'érudition en suivant le fil narratif de sa vie. Il voyage avec son fils et la complexité de leur relation est esquissée. On aimerait en savoir plus. C'est un vrai dépaysement, une ambiance, un véritable voyage, un vrai plaisir.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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"Nous ne voyageons pas pour le plaisir de voyager que je sache, dit Camier, nous sommes cons, mais pas à ce point là." Samuel Beckett

En 2018 Patrick Deville voyage de nouveau en Amérique latine. Cette fois il a entrepris la traversée de l'Amazonie d'est en ouest, de Belém au Brésil à Guayaquil en Equateur en passant par le Pérou et il est accompagné de son fils Pierre, 29 ans. Il donne des descriptions de lieux qui me paraissent fantastiques comme le canal de Casiquiare, énigme orographique qui relie le rio Negro à l'Orénoque. A Manaus il est question de l'exploitation du caoutchouc qui fit de ce village la ville la plus riche du monde à la fin du 19° siècle, où fut construit un théâtre luxueux tandis que les pavés de la place qui le borde étaient recouverts de caoutchouc pour atténuer le bruit des fiacres pendant les représentations. A Iquitos au Pérou il est question de la Casa de fierro, maison de fer construite par Eiffel, exposée à l'exposition internationale de Paris en 1889 et acheminée jusque là en pièces détachées. Moi qui ai eu la chance de voyager un peu en Equateur je retrouve avec plaisir des endroits où je suis passée.

Comme à son habitude il convoque aussi le souvenir de ceux qui ont arpenté ce territoire avant lui : vrais héros, aventuriers improbables et perdants magnifiques. Je fais la connaissance de Luis Carlos Prestes, chef de l'insurrection militaire Paulista, en 1924 au Brésil et de Virgulino Ferreira da Silva, connu sous le nom de Lampiao, bandit enrôlé par l'armée pour lutter contre la colonne Prestes. le premier fini mieux que le second. Celui qui me plaît le plus c'est Alexandre de Humboldt, immense savant, anticolonialiste, anticlérical et abolitionniste. Au Mexique, avec le botaniste Aimé Bonpland, ils établissent un lien entre l'exploitation coloniale et la destruction environnementale, les terres rendues stériles par les monocultures. Cela se passe au début du 19° siècle. Voici un personnage sur lequel j'en lirais volontiers plus.

Ce temps passé avec son fils est surtout pour l'auteur l'occasion de s'interroger sur les relations père-fils. Il nous présente donc des duos familiaux littéraires ou réels comme Jean, dans le superbe Orénoque de Jules Verne, qui recherche son père disparu au Vénézuela ou Edgar Maufrais, modeste comptable à l'arsenal de Toulon, qui arpenta l'Amazonie de 1952 à 1964 dans l'espoir d'y retrouver son fils Raymond, aventurier malheureux. Patrick Deville se remémore des voyages faits avec Pierre enfant, observe l'homme qu'il est devenu, s'interroge sur leur ressemblance et leur relation, sur ce que c'est que d'être un père acceptable, sur cette part de nos enfants qui nous échappera toujours. Je trouve ces passages particulièrement touchants. Il me semble que c'est une belle preuve d'amour paternel qui est apportée là. Il répète le propos d'un psy pour lequel la note idéale pour un père serait celle de 12/20. Attention, M.Deville, vous êtes en risque de passer au-dessus avec ce livre.

Il est pas mal question de ses anciens voyages en Amérique du sud, en Afrique, en Asie, en France. Ce sont des choses que j'ai déjà lues et que je retrouve sans trop de déplaisir même si il me semble que ça pourrait lasser. Mais c'est bien écrit et c'est intelligent et pour l'instant j'ai toujours plaisir à lire les beaux récits de Patrick Deville.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Exploration au fil de l'eau sur les traces des grands, et parfois un peu fous, explorateurs du Brésil et de l'Amérique du Sud alors qu'elle n'était que Nature luxuriante. On lit ce journal du voyage du père et son fils remontant l'Amazone tranquillement. le plus souvent plongé dans l'atmosphère, parfois un peu lassé du ton bien descriptif, les épisodes historiques ponctuent agréablement ce carnet d'un grand voyageur.
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En cette rentrée littéraire, s'il est un livre qui s'imposait à moi après l'extraordinaire voyage que j'avais fait pendant mes vacances, c'était bien celui-ci ! Dès le lendemain de mon retour d'Equateur, ni une ni deux, j'ai filé chez ma libraire préférée et je me le suis procuré. C'est donc en quelque sorte le hasard qui a mis cet écrivain déjà connu et reconnu sur mon chemin, et je ne peux que m'en réjouir. Car voilà tout ce que j'attends de la littérature : l'expression d'une expérience intime - ici la relation entre un père et son fils - sans faire l'économie d'une ouverture sur le monde, une attention portée sur tout ce qui nous dépasse - les dimensions sociale, politique ou historique - mais qui a pourtant un impact bien réel sur nos existences individuelles, et la manière dont la littérature, quand on en est amoureux, modèle notre manière de voir et d'être au monde.

Amazonia s'inscrit dans un cycle de douze titres dont il est lui-même le septième volume. Grand voyageur, Patrick Deville a décidé de faire deux fois le tour du monde, dans un sens puis dans l'autre, et d'en extraire des «romans sans fiction». Amazonia nous emmène donc de Belém, sur la côte atlantique du Brésil, à Santa Elena, de l'autre côté du continent, sur les rives du Pacifique. C'est un voyage qu'il a choisi d'accomplir avec son fils Pierre, âgé d'une trentaine d'années.

Si j'ai été particulièrement sensible aux descriptions qui sont faites de la forêt amazonienne, de sa faune et de sa flore, à l'évocation des Andes, dont la beauté m'a éblouie, de Quito ou Guayaquil, que je venais à peine de quitter, j'ai été également très touchée par ce que ce père dit de la relation qu'il entretient avec son fils. On perçoit aisément la rare complicité qui les unit - combien d'hommes devenus adultes voyagent ainsi avec leur père ? - mais qui n'est pourtant pas exempte de heurts, pour reprendre un mot de Deville lui-même. Avec beaucoup de pudeur et de retenue, il dit l'ambivalence de ce lien singulier, fait tout à la fois d'amour et de rivalité. L'élégance avec laquelle il s'en empare tient sans doute au fait que Deville se souvient de la relation qu'il entretenait lui-même avec son père, et de celle de ce dernier avec son propre père, relation qu'il explora jadis, et il ne se prive pas non plus d'évoquer d'autres pères célèbres - ceux de Blaise Cendrars ou de Malcolm Lowry, ce qui lui permet de ne pas s'installer dans une simple posture de béatitude paternelle.

Ensemble, ils explorent ce monde dont ils perçoivent et la beauté et le dérèglement. Devant ces puissants paysages leur reviennent en mémoire les films de Werner Herzog (que Deville m'a furieusement donné envie de voir à mon tour !), les récits de Jules Verne ou les violents épisodes de l'histoire des pays qu'ils traversent.

Il y a dans ce texte une magnifique profondeur de champ qui le rend à la fois passionnant et émouvant. Il tient tout à la fois du roman d'aventure, du récit intimiste et du documentaire. Ce pourrait être brouillon et poussif, mais c'est au contraire limpide et jubilatoire. Je serais vous, je ne passerais pas à côté de ce livre. Quant à moi, il y en a six autres qui m'attendent !


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Ce roman-récit, je ne sais trop le classer, est un long fleuve pas si tranquille que ça et qui suit ce fleuve mythique qui donne son titre au livre. Tout en descendant le fleuve, on remonte le cours de l'histoire, de ses conquêtes épiques, des traitrises pour s'emparer de l'or d'Atahualpa, du succès du caoutchouc jusqu'à son déclin.
Patrick Deville est un conteur de talent, son périple érudit n'est jamais ennuyeux pour le lecteur, au contraire, c'est envoûtant, passionnant et riche d'histoire.

Ça raconte aussi le voyage d'un père avec son fils, un rapprochement à travers l'aventure et l'occasion d'évoquer tous ces pères qui ont voyagé avec leur fils comme Fawcett et son fils, avalés par la forêt alors qu'ils font les relevés orographiques des cours d'eau et des collines.
Passionnante aussi la culture de l'hévéa qui donne le caoutchouc. Il va enrichir les barons du caoutchouc qui vont construire de belles maisons. Puis viendra le déclin et la ruine lorsque l'Asie cultivera aussi l'hévéa transplanté d'Amazonie.
On croise aussi des écrivains comme Jules Verne qui a écrit « La jangada », Blaise Cendrars ou encore Stephan Zweig fuyant le nazisme.
On suit la mission de la Condamine qui, à l'époque des lumières, vient mesure le méridien terrestre au niveau de l'équateur bien avant le pays éponyme.
Le narrateur revient aussi sur ses voyages antérieurs, par petites touches.

Le tempo est donné par la succession de chapitres brefs. C'est intelligent, érudit sans être pédant, et d'une grande richesse puisque l'auteur nous parle tour à tour des premiers explorateurs, de l'hydrologie de l'Amazon, de la faune et de la flore, du dérèglement climatique, des scientifiques, écrivains, cinéastes attirés par ce pays gigantesque.
L'écriture est subtile et déliée, et on se laisse emporter par son flux.
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L'auteur remonte l'Amazone en compagnie de son fils. Mais ce livre n'est pas pour autant une relation de voyage classique : c'est bien plus. C'est, au grès des étapes, en plus d'un regard sur les relations père-fils, une flânerie littéraire géographique et historique, tout étant lié. Nous y rencontrerons des révolutionnaires brésiliens, les conquistadors venus d'Europe, des écrivains de Montaigne à Michaux en passant par les sud américains, et tant d'autres intelligences dont le grand et admirable Alexander von Humboldt, Lévi-Stauss, Jules Verne, Cendrars, j'en passe...
Patrick Deville insiste sur l'action dévastatrice de l'Occident sur les civilisations indigènes et sur l'écosystème amazonien.
A la lecture nous bénéficions de la formidable érudition de l'auteur et, la dernière page tournée, une fois le livre fermé, on ressent au plus fort de soi le sentiment de mieux comprendre notre monde.
Au delà du plaisir de lecture, je conseille la lecture de ce livre à tous ceux et celles qui envisageraient une « balade » sur l'Amazone, pour les alerter sur le dangereux candiru, ce petit poisson qui a la sale manie de s'introduire dans nos orifices naturels . Je n'en dis pas plus, le livre dit tout...
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Amazonia n'est pas un roman à proprement parler.Il s'agit plutôt d'un livre à la fois, d'histoire, de géographie, d'ethnographie , mais également un livre de sciences Tous les thèmes sont abordés.
Patrick Deville effectue un log périple avec son fils Pierre. Ils suivent le fleuve Amazone. Ils vont traverser de nombreux pays.Ce voyage est émaillé de nombreuses références historiques, géographiques et culturelles.
Patrick aborde tous les sujets, l'agriculture, la recherche de l'or, la culture du café, puis la richesse apportée par le caoutchouc, l'implantation ou les tentatives d'implantation du téléphone et la mise en place des voies de communication afin de permettre l'exploitation des richesses naturelles de ces pays, de les livrer au monde entier, la naissance des villes et des ports pour favoriser le commerce.
Il aborde l'histoire, et les petites histoires des différents pays traversés; de tous les pays traversés e tles petites histoires; de nombreuses anecdotes sur les personnages historiques qui ont dirigé ces pays , les guerres intestines
entre les diverses ethnies, les règlements de compte entre les belligérants, depuis les années 1500 et jusqu'à nos jours? Sans oublier les nombreuses références aux pays tels qu'ils sont aujourd'hui avec la disparition des populations locales et le déforestation intempestive "du poumon vert du monde"; Brésil, Pérou Équateur, Colombie, Bolivie, tous ces pays, tantôt riches, tantôt pauvres mais traversés par le plus grand fleuve du monde sur 5 500kms et baignés parses affluents.
A lire cependant difficile de retenir toutes les leçons qui nous sont données.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Ce long fleuve, associé à cette immense région du monde qui ressemble plus à un continent et qui fait d'ailleurs la une des journaux pour les catastrophes engendrées par la bêtise incommensurable d'un président débile, sans parler des massacres de chefs de tribus osant s'opposer à la destruction de leur patrimoine, ce long fleuve donc me rappelle l'époque où je vivais dans ce pays des jours heureux pour ne pas dire merveilleux.
Je me suis plongé avec délice dans ce récit qui m'a rappelé les aventures d'un auteur magnifique tel Cendrars. J'ai suivi les pérégrinations de cet homme et de son fils dans la ville de Manaus, remontant le long du fleuve et s'arrêtant dans des lieux improbables mais nous rappelant à chaque fois les faits qui s'y sont produits.
Je me suis aussi un peu perdu dans cette jungle touffue des mots, des hommes, des histoires qui s'enchainent telles des objets qu'on rajoute à une trame déjà très ou trop riche. Je ne me souviens déjà plus de tous ces détails et l'histoire intime de ces deux hommes, mêlée à celles des aventuriers, perd un peu de sa substance. Dommage.
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