Par cercles, par trajectoires lentes,
par retours brusques, ces menues taches
obscures, tu t'étonnes, tu les comptes
en te trompant, la houle est capricieuse, les voiles
s'élèvent, descendent, se relèvent, s'amplifient
de toutes les couleurs, tu ne peux perdre
de vue ceux qui inventent leur pays,
la tempête aussi bien que le plaisir,
les vols de goélands, les cris ou parfois
le silence : de l'écume aux nuages,
pas plus qu'une digue, le ciel bas ne les arrête,
oublie-toi, tu tiendras le fil,
tu l'empêcheras de se rompre,
passage, lumière, esprit de fête.
Prises d’air
SONORITÉS…
Sonorités
qui ne se fécondent
que si l’on tient compte
des intervalles.
Elle résonne
toute l’année, la sève,
l’épaule
en est certaine.
Le front sans rides,
l’averse est nue,
les fenêtres
sont ouvertes.
Prises d’air
QUE RESPIRENT AVANT TOUT LES MOTS…
Que respirent
avant tout les mots,
ensuite
ce sera notre tour.
On égare une clé,
les noms restent,
des amis
que l’on croit disparus.
On n’en a pas fini
avec « murmure »,
il a bien plus
que deux syllabes.
À l'enfant qui court …
À l'enfant qui court les rues appartiennent,
il nous tourne le dos, il n'a pas d'autre but
de flaque en flaque, n'en éviter aucune,
éclabousser, recommencer à perdre un peu plus
son chemin : est-ce important pour lui
Prises d’air
AVEC LES ONDES…
Avec les ondes
dès leur naissance
apprendre
à renaître éphémères.
Libres, les enfants
font mieux
que nous rendre
visite.
S’ils tiennent
debout, ces murs,
c’est grâce
aux herbes folles.
À l'occasion de l'édition 2021 (Auteur/lecteur) du Festival Résonances, les rencontres du patrimoine littéraire et de la création, nous vous proposons ici "Trajectoires d’écoute", une série d'entretiens avec Pierre Dhainaut, par Thomas Demoulin.
Résonances Festival