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EAN : 9782070101702
1472 pages
Gallimard (08/05/1963)
5/5   2 notes
Résumé :
Ce quatrième volume des œuvres de Dickens dans la Pléiade réunit deux romans comme ils l'ont été à l'origine dans une publication périodique.
À cette forme répondent admirablement, dans Le Magasin d'antiquités, les haltes du voyage de la petite Nell et de son infortuné grand-père.
Tout différent, Barnabé Rudge s'inspire des émeutes qui déferlèrent sur Londres en 1780. Roman historique? Sans doute, mais surtout roman de la fatalité, qui fait grouiller... >Voir plus
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Par un soir d'hiver, […] un âpre vent du nord se leva vers la chute du jour et la nuit vint avec un aspect sombre et sinistre. De furieuses rafales de grésil, mordantes, drues et glaciales, balayèrent les rues détrempées et vinrent crépiter sur les fenêtres qu'elles faisaient trembler. Des enseignes […] s'écrasèrent à grand bruit sur les trottoirs ; de vieilles cheminées branlantes chancelèrent et vacillèrent dans la tourmente ; et plus d'un clocher oscilla cette nuit-là, comme si la terre était inquiète.
[…]
Alors, dominant le grondement de la cheminée et le bruit de la pluie sur les vitres, on entendait un souffle gémissant et emporté qui faisait trembler les murs comme si la main d'un géant s'appesantissait dessus, puis un rauque rugissement comme si la mer se soulevait, puis un tourbillon et un tumulte tels que l'air paraissait devenu fou ; enfin, avec un hurlement prolongé, les vagues du vent passaient leur chemin et laissaient un bref intervalle de tranquillité.

BARNABÉ RUDGE, Chapitre XXXIII.
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— Ce que je veux dire, c'est qu'il faut que tu fasses comme moi : que tu contractes un beau mariage et que tu tires le meilleur parti de ta personne.
— Comme un vulgaire coureur de dot ! s'écria le fils avec indignation.
— Et que diantre voudrais-tu d'autre, Ned ! répliqua son père. Tous les hommes ne courent-ils pas après une dot ou une fortune ? Le barreau, l'église, la cour, l'armée… vois comme tout cela est encombré de chasseurs de fortune qui se bousculent dans l'ardeur de la poursuite. La Bourse, la chaire, le barreau du comptable, le salon du Roi, le Parlement… qui donc les emplit sinon des chasseurs de fortune ? Chasseur de fortune ! Oui. Tu en es un en effet ; et tu ne serais rien d'autre, mon cher Ned, si tu étais le plus grand de tous les courtisans, de tous les hommes de loi, de tous les législateurs, de tous les prélats ou de tous les négociants du monde. Si tu veux faire le scrupuleux et le moraliste, Ned, console-toi en te disant qu'en mettant les choses au pire, ta chasse à la fortune ne peut faire le malheur ou le désespoir que d'une seule personne. Combien de gens crois-tu que les autres catégories de chasseurs piétinent en poursuivant leur gibier… des centaines à chaque pas ? Ou des milliers ?

BARNABÉ RUDGE, Chapitre XV.
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Nous ne sommes pas ce que le monde appelle des amis ; mais nous n'en sommes pas moins d'aussi bons amis, des amis aussi sincères et aimants que les neuf dixièmes de ceux auxquels il accorde ce titre. Vous avez une nièce et moi un fils… brave garçon, Haredale, mais sot. Ils tombent amoureux l'un de l'autre et contractent ce que le même monde appelle un attachement réciproque ; cela désigne une sentiment imaginaire et trompeur comme tous les autres et qui, si on le laissait suivre librement son cours, crèverait comme n'importe quelle autre bulle. Mais il risque de ne pas suivre librement son cours… il ne le suivra pas, si on les laisse à eux-mêmes… et la question qui se pose est la suivante : allons-nous, vous et moi, parce que la société nous considère comme des ennemis, nous tenir à l'écart et les laisser se précipiter dans les bras l'un de l'autre, alors qu'en prenant contact raisonnablement, comme nous le faisons en ce moment, nous pouvons nous y opposer et les séparer ?

BARNABÉ RUDGE, Chapitre XII.
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Le lord, ce grand personnage qui faisait tant d'honneur au Mai, était de taille à peu près moyenne ; il était un peu frêle et avait le teint olivâtre, le nez aquilin, et de longs cheveux d'un brun roussâtre rabattus sur ses oreilles de façon absolument lisse et droite, et légèrement poudrés, mais sans la plus faible trace de la moindre ondulation. Il portait sous son manteau un costume noir dépourvu de tout ornement et de coupe fort sobre et rigoureuse. L'austérité de sa tenue, en même temps qu'une certaine maigreur des joues et qu'une certaine raideur de l'attitude, ajoutait près de dix années à son âge, mais sa silhouette était celle d'un homme de moins de trente ans. Tandis qu'il restait à méditer dans le rougeoiement de l'âtre, il était frappant de noter ses grands yeux très brillants qui trahissaient l'agitation de ses pensées et de ses desseins, en formant un contraste singulier avec le calme étudié et la sobriété de son maintien, ainsi qu'avec sa mise bizarre et mélancolique. Il n'y avait rien de dur ou de cruel dans le regard de ces yeux, ni dans son visage, qui était doux et décharné et avait un air de tristesse ; mais ils donnaient un peu l'impression d'un indéfinissable malaise, dont la contagion gagnait ceux qui le contemplaient et leur inspirait une manière de pitié pour cet homme ; et pourtant ils auraient été bien en peine d'expliquer pourquoi ils l'éprouvaient.

BARNABÉ RUDGE, Chapitre XXXV.
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La pauvreté a ses caprices et ses coquetteries tout comme la richesse. Certaines des cahutes avaient des tourelles, d'autres de fausses fenêtres peintes sur les murs pourris ; l'une avait même une imitation d'horloge sur une tour branlante de quatre pieds de haut qui en dissimulait la cheminée ; chacune avait un banc grossier ou une tonnelle dans son petit lopin de terre. La population faisait commerce d'os, de chiffons, de verre pilé, de vieilles roues, d'oiseaux et de chiens. Ces marchandises, emmagasinées chacune à sa manière, emplissaient les jardins ; et de même qu'elles répandaient dans l'air un parfum qui n'était pas des plus délicieux, elles emplissaient aussi les lieux de jappements, de piaillements et de hurlements.

BARNABÉ RUDGE, Chapitre XLIV.
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Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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