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Lorsqu'une tempête surgit sur le bateau emmenant Marc, Sarah et leurs deux enfants, Gaspard et Clémentine, les parents ne s'imaginent pas qu'ils sont au tournant de leur vie. Dans les abimes d'une mer déchaînée, la petite Clémentine, quatre ans trouve la mort. Dix ans plus tard, les démons, traumatismes, culpabilités et désespoir sont encore à vif. Marc et Sarah emménagent dans leur nouvel appartement. C'est là que tout bascule à nouveau quand Sarah fait la connaissance de la fille de ses voisines, Gabrielle. Même âge, même couleur d'yeux, Sarah replonge dans les souvenirs avec Clémentine. Et tout s'effondre à petit feu.

Un équilibre déjà très précaire, deux parents meurtris qui l'un comme l'autre joue avec les extrêmes pour frôler ce qui semble le plus palpable désormais : la mort.

Un thriller efficace sans temps mort qui tangue entre le deuil parental, le mal être adolescent, les dangers qui enserrent de toute part. Ma préférence va pour la petite Gabrielle que j'ai trouvée très touchante et d'une rare empathie pour son jeune âge. Elle citera « tous les enfants devraient être immortels ». C'est certainement le personnage le plus authentique de cette intrigue.
Une lecture réussie et entraînante de mon côté.
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Marc et Sarah ne se sont jamais remis de la perte de leur fille de dix ans, Clémentine, disparue en mer alors que leur voilier essuyait une tempête. Leur émotion est donc immense lorsque, quatre ans après la catastrophe, une adolescente ressemblant beaucoup à la défunte emménage avec ses deux mères dans leur luxueux immeuble des beaux quartiers de Paris. Entre Sarah et Gabrielle se noue très vite un lien affectif fort, qui ne va pas tarder à s'avérer déterminant quand la jeune fille se retrouvera dans de bien sales draps…


Le roman exploite le thème immensément sensible et dramatique de la perte d'un enfant, une tragédie encore plus difficile à surmonter quand, au chagrin, vient se mêler le sentiment de culpabilité d'avoir failli dans son rôle de parents. A ce premier désastre s'en ajoute ici un second : celui de la souffrance de la fratrie qui se sent à jamais supplantée, dans l'âme des parents, par l'enfant disparu. C'est cette facette de l'histoire, annoncée par la très juste citation d'Annie Erneaux en introduction - « Les parents d'un enfant mort ne savent pas ce que leur douleur fait à celui qui est vivant. » -, qui m'a semblé la plus intéressante et la plus touchante.


Car, pour le reste, l'auteur n'y va tellement pas avec le dos de la cuillère que l'émotion s'en trouve presque soufflée par une sorte de surenchère dans le sensationnel. Que ce soit pour Marc et Sarah, mais aussi pour cet autre personnage qui, – n'en jetez plus, la cour est pleine -, a vécu un drame similaire, la puissance du séisme est telle qu'elle les jette dans une série de paroxysmes bien plus à même de servir la dramaturgie que la crédibilité du roman.


Si la finesse de l'intrigue peut donc s'avérer décevante, le lecteur pourra néanmoins se laisser envahir par la montée d'une tension souvent explosive, jusqu'à la surprise d'un dénouement d'une tristesse infinie. Plus qu'un véritable suspense, c'est d'ailleurs la perception d'une situation constamment sur le point de dévisser qui entretient l'angoisse. le rythme est soutenu, le style efficace et l'évocation puissante, faisant de cette lecture un moment captivant et plaisant.


Au final, c'est sur une impression mitigée que je referme ce livre. Certes addictif, enlevé et d'une construction maîtrisée, il m'a durablement gênée par l'impression d'une surenchère, un peu facile et sensationnelle, d'effets dramatiques nuisant à sa vraisemblance.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je n'ai pas été surprise par la fin qui est attendue, l'auteur a fait le choix de ne pas faire dans le sensationnel. Cela n'enlève cependant pas le plaisir que j'ai eu en lisant cette histoire de perte d'enfant même si une petite surprise finale aurait été bienvenue. François-Xavier Dillard a visiblement préféré travailler sur la psychologie des personnages et c'est totalement réussi.
Les réactions et ressentis des protagonistes sont tout à fait crédibles et c'est ainsi que nous sommes, nous lecteurs, embarqués pour suivre le drame de la perte d'un enfant. C'est tout de même un thriller psychologique, il y a donc une intrigue qui vient se greffer sur le drame vécu par Sarah et Marc.
C'est un roman plaisant à lire, pas de longueurs, pas de fausses notes, bien écrit et les personnages sont tous travaillés avec soin. Petit coup de coeur pour la jeune Clémentine et beaucoup de tendresse pour Gaspard, trop peu présent , à mon goût.
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Ce nouveau roman de François-Xavier Dillard s'est fait attendre puisque Réveille-toi ! remonte à deux ans désormais.
Et pour être honnête, le titre ne m'inspirait pas. Prendre un enfant par la main, quand on s'attend à "Le jour où j'ai tué ma mère", c'est un peu lisse.
A Lens, il y a un an et demi, l'auteur m'avait parlé avec enthousiasme de son futur livre au titre alléchant, qui serait très différent des précédents. Mais j'ai appris récemment que le projet avait été, si ce n'est abandonné, du moins mis entre parenthèses.
Ce qui explique probablement ce délai inhabituel entre deux parutions.
Prendre un enfant par la main a failli s'appeler "Sombre avec moi". Un autre joli titre bien noir comme je les aime.
" - Je ne peux pas te laisser sombrer, jamais ... "
Et après bien des dates de parution reportées, des changements d'intitulés, est paru le premier octobre cette nouveauté tant attendue, qui finalement n'aurait pas pu avoir de titre plus adapté que la chanson d'Yves Duteuil, pour bien des raisons que vous découvrirez.
"Les parents, eux, ils vous aiment par devoir. Ils vous prennent la main et parfois ils la serrent trop fort."
"On ne peut pas passer sa vie à tenir la main de ses enfants. C'est comme ça."

Comme dans les précédents romans de l'auteur, le thème de la famille et de la relation entre les parents et les enfants est au centre de l'intrigue.
Avec tout ce qu'elle peut comporter de beau et de sincère, avec toute l'ambiguïté, l'inquiétude et le désespoir inhérents à l'enfance et à la parentalité.

Le roman commence d'ailleurs avec de faux airs d'Amélie Antoine et de son superbe roman Sans Elle. Si vous avez eu le privilège de le lire, vous savez qu'il raconte la disparition d'une soeur jumelle, Jessica, et que la mère en particulier, noyée dans le chagrin de l'incertitude, en vient même à oublier qu'elle a une seconde fille, bien présente et bien en vie. Et le roman nous raconte les espoirs, les souffrances, la lente reconstruction de cette famille ravagée, chacun réagissant différemment.
Prendre un enfant par la main commence de la même façon : Par la disparition de Clémentine Cygnac. Une jeune fille qui disparaît en pleine mer alors que Marc, son père, avait insisté pour prendre la route malgré les signes annonciateurs de tempête. Aucune chance de la retrouver en vie, ni même de retrouver son corps.
Malgré la présence d'un petit frère ( Gaspard ) et d'une nouvelle petite fille ( Louise ), le couple ne se remettra jamais de cette perte. La disparue aura toujours davantage d'importance que leur deux autres enfants.
"Je n'ai plus de maman depuis que Clémentine est morte."
Marc va multiplier les relations extra-conjugales et se mettre à boire, à jouer de façon invétérée, habité par un désir de mort, comme pour échapper à sa culpabilité.
Sarah va trouver une alliée à qui se confier, une voisine de l'appartement parisien dans lequel ils ont emménagé. Mais la souffrance, des années plus tard, est toujours aussi présente.
"La douleur et la tristesse étaient encore là, évidemment, c'étaient des compagnes qui ne les quitteraient jamais."

La résilience viendra au travers des nouvelles voisines, Hélène et Leila, et surtout de la fille d'Hélène : Gabrielle.
Eh oui, vous avez bien lu, elle a deux mamans. Et François-Xavier Dillard ne se gêne pas pour tordre le cou à toutes les idées reçues sur les parents homosexuels.
"Enfin, des parents... Si tant est qu'un couple de femmes puisse ressembler de près ou de loin à de vrais parents." Ironise-t-il.
Qui non seulement présente de nombreuses similitudes physiques avec une Clémentine qui aurait eu quelques années de plus, mais qui en plus est née exactement le même jour.
Alors comment ne pas y voir un signe ? Comment ne pas considérer cette jeune adolescente comme leur fille disparue ?
"Perdre un enfant, ça doit être le truc le pire du monde, en vrai." se laisse aller à penser elle-même Gabrielle qui est consciente du rôle salvateur qu'elle pourrait jouer.
"Elle adore cette gamine, la considère comme sa fille."

Au coeur du roman c'est donc le thème du transfert d'affection qui est abordé.
Parce que, si vous êtes déjà familier de l'auteur, vous vous doutez bien que considérer comme sa propre fille une adolescente qui n'est pas la notre peut porter à certaines... confusions.

Mais j'ai trouvé ce transfert trop rapide justement, il aurait pu y avoir quelques chapitres supplémentaires pour montrer comment Gabrielle le vit de son côté, progressivement, au point de laisser jouer un véritable rôle à Sarah dans sa vie.
J'ai adoré la façon dont elle s'exprime dans les chapitres dont elle est la narratrice, avec son point de vue et son langage de jeune lycéenne, mais à nouveau j'ai eu cette impression que sa métamorphose, sa chute, allaient trop rapidement et qu'il manquait une étape ou deux pour la comprendre et la vivre avec elle.

Moins sanglant que le reste de sa bibliographie, Prendre un enfant par la main n'est pas non plus un long fleuve tranquille et quelques histoires en parallèle viennent maintenir une tension constante. Quelques passages retournent quand même bien l'estomac. le seul inconvénient, c'est qu'à nouveau quand on est dans la lecture de ces histoires annexes, le lecteur fait bien trop vite le lien avec l'histoire principale. C'était le petit défaut que je reprochais déjà aux précédents romans de l'auteur, et si j'avoue m'être tout de même laissé berner sur la fin, ça n'est pas suffisant en terme de rebondissements inattendus.

Cela étant, c'est encore une fois un livre quasiment impossible à lâcher. Même si on fait vite certains rapprochements, le plaisir de lecture est là. La multiplicité des narrateurs, la tension sous-jacente, les chapitres courts qui donnent du rythme au récit : Autant d'éléments qui font qu'on a envie de connaître la suite. Parce qu'on a beau relier facilement les pièces du puzzle ensemble, on ne sait pas quelle tournure vont prendre les évènements.
C'est un excellent page-turner avec lequel l'ennui ne pointera jamais le bout de son nez.

Et parmi les personnages dont je n'ai pas parlé encore, il y a la commissaire Jeanne Muller que j'aimerais beaucoup retrouver dans un futur roman.
Le livre tient davantage du suspense psychologique que du polar mais cette policière haute en couleur, malgré toute sa solitude, apporte beaucoup d'ironie mordante et d'humour, allégeant parfois la noirceur du roman. Avec Gabrielle, c'est vraiment elle que j'étais le plus ravi de retrouver au fur et à mesure des chapitres.

Difficile de conclure en sachant que l'auteur lit nos avis également. Et que d'autres lecteurs ont été davantage conquis. Mais à mon sens, il manque toujours ce petit quelque chose pour se démarquer totalement d'autres écrivains de suspense domestique, même s'il y a bien un style FX Dillard reconnaissable en quelques chapitres. Ca tient toujours à cette facilité pour le lecteur de relier les histoires entre elles alors que les surprises auraient pu nous impacter beaucoup plus. Et à cette impression de voir certains passages occultés alors qu'ils auraient pu approfondir notre connaissance des personnages et de leurs liens.
Mais c'était un excellent moment de lecture.
A défaut d'être une lecture aussi inoubliable que l'avait été Sans elle, sur un thème similaire.


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Cela fait plusieurs années que Marc et Sarah pleurent la disparition de leur fille Clémentine, emportée par une violente tempête lors d'une sortie en mer. Une perte dont ils ne semblent jamais pouvoir se remettre, jusqu'au jour où de nouvelles voisines emménagent dans leur appartement, accompagnées de leur fille Gabrielle…une adolescente qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Clémentine… et qui aurait de surcroît exactement le même âge qu'elle.

Dès les premières pages, François-Xavier Dillard prend ses lecteurs par la main et il ne faut même pas attendre la première vague pour être totalement immergé dans le récit. À l'image de Barbara Abel ou d'Amélie Antoine, il croque des personnages comme vous et moi, ancrés dans le réel, et explore habilement les failles et les souffrances des familles qu'il met en scène. Si parmi les personnages, la jeune Gabrielle, en pleine crise d'adolescence, est brossée avec grande justesse, j'ai particulièrement apprécié la commissaire Jeanne Muller et ses méthodes d'investigation plutôt expéditives.

Outre la justesse et le réalisme de ce thriller psychologique, il faut également saluer la plume fluide de cet auteur que je découvre ici, ainsi que sa capacité à insuffler énormément de rythme à ce livre quasiment impossible à lâcher avant la fin. C'est assez étonnant, surtout que la plupart des rebondissements sont assez prévisibles et que les différentes histoires développées en parallèle se regroupent également sans véritable surprise. Comme quoi, il ne faut pas forcément faire dans l'abracadabrantesque pour parvenir à tenir les lecteurs en haleine.

Mon premier Dillard mais certainement pas mon dernier !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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J'ai l'impression d'avoir vu passer ce livre sur les blogs il y a des années. En fait il est sorti en 2020. Mais il ne me faisait pas du tout envie : le titre et l'image sont trop « racoleurs » à mon goût, et emmênent votre esprit vers des contrées d' « histoires d'enfants abusés par des pédophiles », et ça, non merci. Mais à force, j'ai regardé le résumé et je me suis prise à le commander, ne serait-ce parce que je n'ai jamais lu cet auteur. Et parfois on a envie de thrillers vite lus, vite oubliés. Alors je me dépèche de faire une toute petite chronique avant de l'oublier.

Marc et Sarah ont deux enfants, Clémentine et Gaspard. Clémentine, 10 ans a disparu en mer alors qu'ils étaient sortis en mer sur leur bateau malgré les mises en garde de la météo, annonçant un temps agité, voire une tempête.

Quatre ans plus tard, Marc et Sarah ont donné une petite seur à Gaspard, mais Sarah est inconsolable. Elle s'avoue même qu'elle a du mal à aimer qui que ce soit à part sa fille morte. le jour où deux femmes s'installent avec leur fille Gabrielle dans l'appartement en face du leur rouvre cette plaie non cicatrisée. En effet, Gabrielle ressemble étrangement à Clémentine, elle a l'âge que Clémentine aurait si elle avait vécu, c'est un véritable tremblement de terre psychique pour Sarah.

Dans le même immeuble, il y a Marie, la soixantaine, veuve sans enfants, qui est devenue la bouée de sauvetage de Sarah : elle l'écoute et la réconforte depuis la mort de la petite Clémentine… Elle ne l'a jamais dit à personne, mais Marie a aussi perdu une fillette de 10 ans, en Allemagne de l'Est, avant la chute du Mur de Berlin. Dans un affreux accident de la circulation.

Sarah finalement fait la révélation de la perte de sa fille à ses nouvelles voisines, grâce à Marc qui décide d'expliquer pourquoi sa femme a l'air de se trouver mal à chaque fois qu'elle voit Gabrielle. L'adolescente, qui devient baby sitter pour les deux enfants de Marc et Sarah, prend cette mère, cette troisième mère, pour confidente. Des liens se nouent.

Un jour, Gabrielle disparaît. C'est la panique pour toutes les familles.

C'est un thriller distrayant, facile à lire, mais je dois le dire, pas très captivant. Les indices sont plaqués comme des éléphants dans la savane, les personnages principaux sont peu décrits….. Quant à la police…. la femme chargée de l'enquête est outrageusement mal embouchée, c'est ridicule ce personnage caricaturé à l'extrême, qui méprise tout le monde, c'est une horreur. Et je ne parlerai pas de l'avocat « Duviaduc-Viletti » qui cache très mal un « Dupont-Moretti ». En fait, ce n'est pas très « addictif » ce polar. C'est même un peu simpliste.

Si l'on saute les passages de la policière, le bouquin passe bien, et s'oublie vite.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Grâce au salon du polar Seille de crime, j'ai pu faire la rencontre de François-Xavier Dillard avec qui j'ai pris plaisir à échanger. Ne connaissant rien à ses romans, je lui ai demandé de me présenter « son livre le plus abordable pour la majorité des lecteurs » (celui-ci) ainsi que le plus difficile / sombre / glauque (il s'agirait de « Fais-le pour maman » que je suis en train de lire !). Aimant y aller crescendo, j'ai donc commencé avec « Prendre un enfant par la main ».

Effectivement, on ne m'a pas menti ! le style est très fluide et on rentre directement dans le récit. Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que le début m'a horrifiée : alors qu'ils voyagent en bateau, un couple perd leur adolescente lors d'une tempête en pleine mer… En tant que jeune maman, j'avais une boule au ventre en suivant Sarah, cette génitrice complètement anéantie et incapable de surmonter ses peines malgré la présence de son mari et de ses deux autres bambins. Cela dit, mon empathie n'a pas vraiment duré… En effet, très vite, j'ai réalisé que cette mère endeuillée avait un comportement ambigu, voire dérangeant vis-à-vis de ses propres enfants et de ses nouvelles voisines. Alors, à défaut de m'attacher à elle ou de la plaindre, j'ai ressenti énormément d'intérêt pour son comportement complexe, déroutant et malsain. Moi qui adore les héroïnes borderline, j'ai été servie !

Ce thriller psychologique possède un rythme montant progressivement. Les similitudes entre Gabrielle, la fille des nouvelles voisines, et Clémentine, l'adolescente disparue m'ont directement embarquée. Cela dit, ce n'était pas tout à fait ce à quoi je m'attendais… En effet, à la lecture du résumé, je me demandais s'il s'agissait ou non de la même jeune fille… Toutefois, il n'a jamais été question de ça ! L'auteur a proposé un autre scénario. C'est bien une inconnue. Justement, ce que désire Sarah, c'est que Gabrielle remplace ou soit sa propre fille ! Ce choix m'a séduite, car j'ai apprécié découvrir ce lien étrange, révoltant et glauque naître entre les deux narratrices. Grâce à une narration plurielle, François-Xavier Dillard nous permet de connaître le point de vue des autres membres de la famille ou de Jeanne, une policière chargée de plusieurs enquêtes en parallèle. Avec habileté, l'auteur jongle avec les nuances de ses personnages. Ces derniers ne sont jamais totalement droits. Souvent, ils ont l'air « parfaits » et bienveillants… Parfois, ils agiront de façon discutable… Entre Gabrielle qui prendra un mauvais chemin, ses deux mères peu attentives, la flic qui ne semble pas être une adepte des procédures, la démente Sarah, son mari adepte de jeux dangereux, la voisine un peu trop affectueuse pour être totalement honnête, … il y a de quoi faire !

La narration alternée m'a parfois légèrement déroutée. Néanmoins, une fois que j'ai appris à cerner tout ce petit monde, ça allait mieux. Avec fascination et attention, je me suis rapidement forgé ma propre idée sur le dénouement et le/la coupable d'un acte survenant vers la moitié sur roman. C'est un peu dommage, parce que j'ai facilement repéré les éléments permettant de tout comprendre. Cela dit, je n'ai pas boudé pour autant mon plaisir ! Ce fut un polar saisissant et sans temps-morts qui joue avec le vrai et le faux, tout en voguant sur des sujets sensibles comme la résilience, la parentalité, la mort, le deuil parental, la dépression, l'adolescence, la drogue, la confiance, etc.

Pour que cette lecture soit un coup de coeur, j'aurais souhaité que l'on développe un peu plus la relation entre Sarah et ses enfants encore en vie. J'aurais également désiré que l'on assiste davantage au rapprochement entre elle et Gabrielle. À mon sens, Sarah fait un peu trop vite un transfert, tandis que l'adolescente lui fait aveuglément confiance en quelques pages. Bien qu'on utilise les ellipses, on reste flou sur la durée de cette approche. de ce fait, j'ai eu l'impression que c'était trop rapide pour que j'y croie… Malgré ces regrets, j'ai passé un très bon moment. Voilà une intrigue dévorée en deux jours ! Je suis curieuse de voir si « Fais-le pour maman » me ravira autant…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Alors qu'ils sont en train de naviguer avec leurs deux enfants, Marc et Sarah vont devoir faire face à une tempête terrifiante. Sarah demande à sa petite Clémentine de prendre soin de son petit frère Gaspard. Lorsque la petite fille disparaît tragiquement en mer, la culpabilité va alors ronger ce couple qui partira à la dérive. Pourtant, quelques années plus tard, lorsque de nouvelles voisines et leur fille Gabrielle viennent emménager dans l'immeuble, Sarah reprend peu à peu espoir. Gabrielle ressemble de manière troublante à Clémentine.

J'ai tout simplement été conquise par ce thriller qui est purement psychologique. L'auteur a su dépeindre une galerie de personnages qui sont tous fragiles et avec leurs blessures respectives, et cela donne un roman fort, bouleversant.

Ici, ce sont davantage les caractères des personnages qui prennent place dans cette intrigue. J'ai senti tout au fil des pages que chacun d'eux pouvait craquer à tout moment. C'est une lecture presque anxiogène et qui sort des sentiers battus. J'ai craint tout au long du roman pour toutes ces personnalités malmenées par des événements tragiques.

François-Xavier a réussi à instaurer beaucoup de réalisme dans son récit et à retranscrire les émotions avec beaucoup de justesse. Ce n'est pas un thriller conventionnel, dans le sens où les actions ne vont pas à toute vitesse. Ici, l'auteur prendra le temps d'instaurer un suspense qui monte crescendo.

Plusieurs histoires vont s'entrecroiser. L'auteur a su les décrire à la perfection. Lorsqu'un événement se produit vers la moitié du roman, j'avoue avoir soupçonné à peu près tout le monde et c'est ce qui fait pour moi un excellent thriller. Je ne vous dirai pas de quel événement il s'agit afin de ne rien vous spoiler.

La plume de l'auteur est d'une grande fluidité et les pages ont défilé. À l'aide de petits chapitres, le rythme est soutenu et j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman. J'ai trouvé judicieux le changement de narration dont fait usage l'auteur lorsque les chapitres concernent Gabrielle. En effet, nous passons à une narration à la première personne et c'est interessant.

Un excellent thriller dans lequel l'auteur a su décortiquer les émotions des personnages, afin de faire monter le suspense. Je ne peux que vous recommander de découvrir ce roman, qu'il vous sera très difficile de lâcher.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Un roman, vous l'aurez compris, qui touche à ce qui est de plus précieux, la perte d'un enfant est souvent utilisée comme thème dans les romans, en sachant qu'ici nous sommes sur du roman noir, il était à craindre que l'auteur abuse des scènes et passages difficiles pour une maman que je suis et c'est souvent ce qui rebute et inquiète certains lecteurs, ce n'est pas du tout le cas. En effet, c'est un roman à l'ambiance certes sombre mais l'auteur n'utilise pas les clichés et abus qui courent souvent avec ce type de lecture, il va droit au but en suivant la trame qu'il s'est fixé et cela fonctionne à merveille. Sans aucun effet de manche outrancier cette lecture m'a passionné d'un bout à l'autre, le rythme est bon, la plume est fluide et les personnages bien qu'en souffrance sont attachants et sonnent justes. J'ai particulièrement aimé la jeune Gabrielle, jeune fille de 15 ans qui va être au centre d'une attention quelque peu malsaine alors qu'elle est en pleine crise d'adolescence et subit les doutes et les souffrances qui vont avec. J'ai eu très souvent l'envie de prendre la main de cette jeune fille un peu perdue, mais aussi celle de Sarah cette maman dont la détresse est parfaitement palpable et compréhensible.
Lien : https://livresque78.com/2020..
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La disparition d'un enfant est un sujet tellement coutumier dans le roman noir qu'il peut en devenir une indigeste tarte à la crème.

FX Dillard évite grandement les pièges et s'en sort avec les honneurs. Ses secrets ? Ne pas tomber dans l'excès de retournements de situations improbables, et s'approcher au plus près de la psychologie des personnages. Et la petite patte perso.

A l'image de sa consoeur de chez Belfond, Barbara Abel, l'auteur a compris que pour qu'une telle histoire fonctionne dans l'imaginaire du lecteur, il faut de la crédibilité et surtout des protagonistes qui sonnent juste. Ceux dont on a envie de s'attacher à leurs histoires, ceux qui pourraient être nos voisins.

Sauf que leurs vies se retrouvent chamboulées par des événements qui sortent de l'ordinaire, qui les sortent de leurs rails, d'autant plus qu'ils avaient tous une voie bien tracée.

Lorsque de terribles événements touchent une famille, un couple, et qu'en plus le hasard vient vous narguer, les relations se compliquent, les réactions s'enchaînent et se déchaînent.

La culpabilité, les non-dits, la dépression, les comportements à risque polluent les rapports humains et peuvent rendre fous.

C'est un vrai point fort de cette histoire, cette crédibilité dans les réactions des personnages face à leur détresse.

A coups de chapitres courts, Dillard donne ainsi le rythme sans pour autant surjouer l'improbable. L'histoire vire peu à peu du récit psychologique au thriller tout aussi psychologique.

Rien de bien original en somme, mais l'écrivain a aussi ce petit quelque chose qui fait la différence, cette liberté de ton. Cette écriture directe, franche, instinctive qui rend cette histoire touchante.

Prendre un enfant par la main est un thriller psychologique de facture classique, mais avec des valeurs et un ton qui le font sonner vrai. François-Xavier Dillard a la manière pour attraper le lecteur friand de ce genre de récit et de ce style de frissons qui ressemblent à du vécu.
Lien : https://gruznamur.com/2020/1..
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