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EAN : 9782226038876
Albin Michel (01/01/1984)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Bref recueil traduit du roumain par Alain Paruit.
Que lire après Mirage posthumeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce recueil d'une soixantaine de pages comporte principalement des poésies d'inspiration politique ou presque. Il ne reflète donc que partiellement l'oeuvre de Mircea Dinescu, qui s'est également exprimé dans une veine satirique, voire métaphysique. Dans l'ensemble, les poèmes sont brefs, directs, simples, presque populaires, et dirigés contre le régime communiste de l'époque. Dinescu a été assigné à résidence suite à leur publication et l'on comprend assez bien pourquoi. C'était en 1989, publié chez Albin-Michel, avec un avant-propos d'Eugène Ionesco, deux postfaces, traduction d'Alain Paruit. Comme tout ceci paraît éloigné… En lire pourtant les citations !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Fais attention

Fais attention à ne pas exploser aussi
(de l'ange il ne subsiste pas le moindre bout)
marche doucement sur les peupliers debout
ne renverse pas ta gamelle d'ambroisie.

Il est des dieux abandonnés tels des chatons
qui miaulent de soif à travers les trous célestes,
des architectes du Seigneur ce sont les restes,
léchant sur Ses pas la traînée des rogatons.

Toi le voyageur de tous les états de transe
fais bien attention à l'asile des vieillards,
dis-leur qu'ils étaient bons et qu'ils étaient gaillards
et que tout en bas ils ont encore une chance.

(p. 17)
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Aujourd'hui, le moment de la grande confrontation est arrivé. L'art de Mircea Dinescu, non seulement insoumis, mais révolté, n'est plus accepté par le pouvoir. Le poète avait à choisir : encenser le pouvoir ou se taire. Il a choisi l'inéluctable : le combat, et se retrouve maintenant coupé du monde.

Le modèle cosmique qui illustrerait le mieux la situation régnant actuellement dans le pays du poète –la Roumanie– serait celui que les astrophysiciens appellent trou noir, où les énergies se perdent, contractées en une masse infiniment dense, incontrôlable, invisible. L'entropie vue de l'autre côté du miroir, si vous voulez. L'engourdissement de la vie par effondrement sur elle-même.

Résistera-t-il, Mircea Dinescu ? La question est inutile. Le cœur serré, j'en pose une autre : survivra-t-il, Mircea Dinescu ?
(Alexandre Papilian, "Dinescu, le citoyen", postface)
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La mort dans la rue lit le journal à l'envers
sur le visage de la mendiante morte
la mort dans la taverne se remplit un verre
la mort est aux champs la mort est devant la porte.

Brosse ses vêtements et lèche lui les bottes
sois son valet de luxe pour toute une vie
et que de Sainte-Sophie la jaune calotte
ne cesse de briller dans ton sang à l'envi.

Ô toi la mort secoue les chaînes de ta danse
esclave musicale ou heureux instrument…
Dans notre chair coule et déambule Byzance
et c'est tantôt l'Europe et tantôt l'Orient

(extrait de "Danse")
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À Dieu ne plaise

L'Histoire semble nous porter dans ses entrailles
elle a sans doute oublié de nous mettre au monde
mais tous les bienheureux à la vue courte braillent
et ils lapent le dogme qui pleut à la ronde
en ôtant révérencieusement leur chapeau
car qui peut savoir quel évêque dort ou non
dans la marmite ou la corbeille à oripeaux
dans la gueule ouverte de ces tristes canons
là où le Fou consacre son assassinat
et s'il nous massacre c'est parce qu'il nous aime
et quand nous avons froid il incarcère le climat
arrêtez donc l'Histoire – moi je descends là
arrêtez en gare d' À Dieu ne plaise.

(p. 33)
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L'Histoire fait de la lévitation. Ville avortée.
Le maire change les noms des choses d'un trait de plume.
Pouchkine en pantalon blanc sera déporté
dans la Sibérie des lettres, dans les posthumes.
(...)
Tire le rideau Ézéchiel. C'en est fini.
La guerre est perdue. L'ange renvoyé dans ses foyers.
L'expérience n'a pas réussi.
L'homme est un chien. Même s'il ne peut aboyer.

(Extrait de "Lettre à M. Mikhaïl Boulgakov")
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