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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9782322432325
118 pages
BoD books on demand (29/09/2022)
5/5   3 notes
Résumé :
Le poésie comme marche sur les eaux tient lieu de cheminement à travers la vie et en s'y substituant revêt tous ses attributs. Elle est un état réel ou bien un état de rêverie. Les deux se nourrissent d'ailes d'ange. Plié dans un livre, le rêve de Gabriel Dinu l'accompagne dans le monde. Le retour du fils prodigue a commencé. C'est le temps des offrandes : un couple de colombes s'est envolé vers le Printemps d'Alors.
Clelia Ifrim

Gabriel Dinu o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
– Le poète est un lièvre
dans la ligne de mire de Dieu.
(XCVIIIe ÉVANGILE, Celui du lièvre)

Quand j'ai accepté (il y a déjà un an) de traduire les poèmes de Gabriel Dinu, une personne sérieuse et charmante par ailleurs, mais qui peut aussi exprimer pertinemment des révoltes, je ne m'attendais pas à éprouver une telle satisfaction en relisant ce deuxième recueil de lui.

Il n'est pas facile de se relire, une énième fois, dans le seul but de rédiger un billet à destination des lecteurs de babelio. Que dire donc ? Peu de choses finalement.

J'espère tout d'abord que ce livre trouvera quelques lecteurs bienveillants et curieux qui l'apprécieront à sa juste valeur.

Ensuite, je vous dirais que la poésie de Gabriel Dinu me plaît à cause de son humilité. Elle est humble dans son envie d'accéder à l'universalité tout en dénonçant quelques particularismes locaux roumains. À ce propos je dois dire, que c'est de manière délibérée et de commun accord avec le poète que je n'ai pas proposé des notes de bas de pages, comme une invitation à explorer l'actualité roumaine, qui ressemble, hélas, dans sa noirceur à celle d'autres pays.

Ces évangiles lyriques sont un dialogue entre un Dieu que le poète appelle de tous ses voeux (à vous de découvrir s'il existe !) et les hommes d'un monde en perdition, mais qui ne semblent pas avoir perdu encore tous leurs repères. Acte salutaire, s'il en est !

J'allume, avec Gabriel Dinu un cierge et je prie (littérairement surtout) pour que perdure la force de la poésie, sous toutes ses formes et que le soleil rentre dans vos bibliothèques au propre comme au figuré :

XCIXe ÉVANGILE
(Celui du soleil)

C'est alors qu'Il a dit :
– Il fera froid !
C'est en vain que vous demanderez :
« mais le soleil, le soleil,
où est-il ? »
Avec une main vous caresserez
ma mort et ma non-mort.
Avec l'autre, vous tiendrez
un cierge allumé.
Et vous pleurerez.
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Aujourd'hui je vous présente à nouveau un recueil de poésie roumaine ! La couverture indique « 100 + 1 évangile lyriques », de quoi faire pâlir les non-croyants, moi la première ! Mais, curiosité oblige, et étant incapable d'avoir un livre dans les mains sans l'ouvrir, j'ai débuté la lecture ; oui, avec réticence je l'avoue (que celui ou celle qui ne l'a jamais fait me jette la première pierre!).

Ô, stupéfaction ! J'ai lu un évangile, puis deux, puis trois, puis… bon ainsi de suite jusqu'à la fin !

Finalement, oubliez les évangiles, et ne conservez que la poésie ; et quelle merveille !

Gabriel DINU joue avec les mots et les métaphores et tous les sujets y passent, la nature, l'actualité, la politique, la vie, la mort, quelques personnages roumains ; et nous nous apercevons très vite que ce recueil est très contemporain.

L'auteur balance entre le passé, le présent et même le futur. Il mélange dans un texte, ce qui semble parfois des banalités de la vie, pour nous servir des nourritures terrestres et spirituelles.

Les textes sont ancrés dans le présent, ils sont très modernes ; on oscille entre tradition et modernité, culte et vie séculière.

Quelques mentions de personnages moins connus en France, tels que Nichita Stanescu, un écrivain roumain, et les Iele, sortes de nymphes de la mythologie roumaine.

Les poèmes de ce recueil sont particulièrement touchants, car il traitent des sujets assez récents, dont certains que nous avons vécus, tels que les masques et les confinements, mais il les traite parfois sous un autre angle. Les masques peuvent avoir d'autres significations…

En dehors de la lecture, il y a énormément de sujets à méditer ; donc à vous de choisir si vous voulez être un lecteur passif ou si vous voulez faire un peu travailler vos neurones du cerveau. Les miens se sont agités dans tous les sens, heureusement qu'ils ne sont pas trop nombreux !

En bref, un recueil de poésie captivant qui aborde de nombreux sujets de société, très moderne et qui jongle avec les mots pour notre plus grand plaisir ! Et encore une fois, n'hésitez pas à lire à voix haute !

À lire masqué(e), confortablement installé(e) dans un fauteuil près d'un guéridon en dégustant du Placinta Cu Mere (gâteau pommes/cannelle) accompagné d'un verre de Tarnaveni ou un thé (chai). Bonne lecture !



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Qui a dit que les évangiles n'étaient pas poétiques ? Celles de Gabriel Dinu scandent le réel d'un dire au ton sentencieux (presque à voix haute) cherchant la vérité quand il ne veut pas la faire et ne trouve que l'humain dans toute sa triste complexité.
Combat entre la vie et la mort, le vrai de la fable, la vie des mortels et celle de ceux qui les gouvernent, car les opposés coexistent, sont consubstantiels. Ainsi passe le temps, les saisons, l'hier et le lendemain se superposent...

"LXVE ÉVANGILE
(Celui du jour précédent)
C'est lors qu'Il a dit :
– Hier est déjà devenu aujourd'hui.
Comme le ciel dégagé
sont la vie et la mort !
Respirer, inspirer, expirer
l'air de ce monde,
délimité par une éternité
en deux :
ceux qui comptent les rêves
et ceux qui ne comptent rien."

Il s'agit pourtant d'une poésie du vécu où se mêlent politique, pandémie, quotidien, petits drames et joies éphémères. On y retrouve cet humour grinçant, parfois acerbe dont font preuve ces contrées de l'Est de l'Europe ayant survécu au rideau de fer:
"Ici nous votons, mais n'élisons pas !
Ici, tu es sans être !"

Un humour révélateur de cette présence incessante de la mort dans la vie et qui donne aux supercheries, aux traîtrises de leurs gouvernements, à la lâcheté partout répandue une importance tellement relative.

"XXE ÉVANGILE
(Celui du rire et des pleurs)
C'est alors que je leur ai dit :
– Souvent nous rions
ou pleurons,
en direct
ou en replay.
Pour Pâques, pour Noël,
pour les anniversaires,
pour les fêtes.
Pour Nouvel An,
ancien calendrier,
et pour la précédente année,
nouveau calendrier.
Mais surtout nous sommes pétrifiés
à chaque fois
que Dieu
se confesse
au Diable."

Dieu, en effet, est omniprésent (rien de moins pour des Évangiles, fussent-ils de notre siècle) mais reste spectateur. Pas sûr qu'Il soit totalement innocent dans cette affaire qu'on appelle la vie !
Ce qui subsiste, résiste, transcende, c'est cette poésie, directe, intense, salvatrice mais dénuée de toute fioriture (très habilement traduite par Gabrielle Danoux) promesse de vie pour cet humain depuis toujours marqué par la mort.
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Je connais personnellement l'auteur Gabriel Dinu.Un tres talenteux ecrivain.
Les Évangiles de Gabriel Dinu offrent aux lecteurs des repères monumentaux grâce aux messages véhiculés dans les poèmes par l'originalité incontestable de l'ouvrage tant en termes de volume que de contenu.Felicitationes.

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
VIE ÉVANGILE
(Celui de l’eau)

C’est alors que je leur ai dit :
– Nous nous sommes abreuvés en eau
dans toutes les villes de la patrie !
Nous avons bu l’eau la plus pure,
l’eau la plus impure,
l’eau la plus saumâtre
et l’eau avec le meilleur goût.
Parfois l’eau était si goûteuse
que nos yeux brillaient
comme après le plus formidable des cognacs,
ou comme après la plus terrible des vodkas.
Jadis on marchait tous
sous les tables dans les églises
pendant le Vendredi saint,
jour de la Passion de notre Sauveur
Jésus Christ !
Mais jamais la foule
n’a marché sous
aucune table
des grands de l’époque.
Qu’ils soient maires,
Présidents des Conseils Départementaux
Directeurs, Inspecteurs
ou d’autres comme eux.
Et jamais nous n’y passerons,
AMEN !
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XXIIE ÉVANGILE
(Celui du maire)

Toute ressemblance avec quelque maire
est purement aléatoire et réelle.
(L’Auteur)

C’est alors que je leur ai dit :
– Pour vous le bonheur
revêt la forme d’un poulailler.
C’est là-bas que votre maire
transforme des œufs en
poussins
et les multiplie
encore et encore.
Ensuite il vous appelle pour que vous alliez
les lui acheter.
Et vous y allez,
car les poussins sont
petits et mignons
et le maire, maire.
Mais une fois achetés,
quand vous lui réclamez la facture,
le bon de livraison, quelque chose…
pour la déduction fiscale,
il perd patience
et vous reproche
d’être du parti d’opposition,
et que c’est pour ça que le pays manque d’autoroutes,
d’écoles et d’hôpitaux !
C’est pour cela que ce n’est pas vous
qui êtes les plus heureux,
mais ceux qui, quand ils le voient, le saluent
avec cette double pensée :
– Mes hommages monsieur le maire !
Et
– Que le diable t’emporte sale sécuriste !
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XXVIE ÉVANGILE
(Celui des civils)

C’est alors que je leur ai dit :
– Ils étaient des civils,
mais sous la doublure
de leurs habits ils avaient cousu des épaulettes.
C’étaient des épaulettes de toutes les époques
et de tous les régimes politiques.
Les épaulettes de leurs grands-parents,
les épaulettes de leurs parents
et leurs propres épaulettes.
Ils étaient des civils
et souvent évoquaient
la patrie, le pays et le peuple.
Ensuite ils introduisaient leur carte bancaire
dans le GAB d’une banque quelconque.
Pendant ce temps, nous les autres,
nous gardions le silence le plus absolu.
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XXE ÉVANGILE
(Celui du rire et des pleurs)
C’est alors que je leur ai dit :
– Souvent nous rions
ou pleurons,
en direct
ou en replay.
Pour Pâques, pour Noël,
pour les anniversaires,
pour les fêtes.
Pour Nouvel An,
ancien calendrier,
et pour la précédente année,
nouveau calendrier.
Mais surtout nous sommes pétrifiés
à chaque fois
que Dieu
se confesse
au Diable.
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LXXIIE ÉVANGILE
(Celui du dessin)
C’est alors qu’Il m’a dit :
– De même que tu dessines
avec la craie sur le tableau noir,
avec le crayon sur la feuille de papier,
avec le pinceau sur le chevalet,
de même, un jour,
une nuit,
dans un murmure,
tu dessineras
avec l’âme par-dessus l’âme.
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Video de Gabriel Dinu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gabriel Dinu
Poème de Gabriel DINU traduit du roumain par Gabrielle DANOUX https://www.bod.fr/librairie/le-iv-e-reich-gabriel-dinu-9782322460397 www.thierrymoral.fr
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