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Apostolis Monastirioty (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070124411
168 pages
Gallimard (26/03/2009)
4.32/5   22 notes
Résumé :

«Noiraude et chevelue, pareille à une bohémienne. La grosse natte soigneusement tressée. Le visage – ovale, très sérieux, aux grands yeux perçants, aux lèvres charnues – était toujours bien lavé, comme les mains, les jambes et les pieds.
Une orpheline... Venue depuis une année, Dieu sait d'où... Qui s'était toujours refusée à dire son nom et celui de ses parents...»
Tout le monde à Braïla l'appelle sacadgitza, la porteuse d'eau, mais Marco,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ceci n'est pas une critique car je ne saurais mieux faire que celles qui ont déjà été faites.
J'avais simplement envie de rappeler que Panaït ISTRATI "écrivain roumain par sa mère et grec par son père contrebandier" avec son écriture très particulière, sensible et imagée, mériterait d'être mieux reconnu que bien d'autres écrivains.
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Trois romans pour le prix d'un par un auteur roumain ami de Romain Rolland et Nikos Kazantzakis, chantre de la liberté et humaniste : ce livré chiné sur la chantante sonorité du nom de l'auteur avait tout pour me plaire.
Des romans courts mais riches, pleins de la belle oralité d'un conteur bourlingueur qui aime la terre et les hommes, en particulier les plus humbles. Ce sont d'ailleurs des noms que l'on retrouve dans chacun des titres:

"Nerrantsoula", belle, vive et audacieuse, fait vibrer le coeur du narrateur d'un amour douloureux, mais qui au moins a le mérite de le détourner de sa dure condition. Découpée en longues séquences comme autant de couplets d'une mélancolique chanson narrative, l'histoire fait descendre à notre héros, d'abord enfant puis homme éprouvé, toute la pente des déconvenues amoureuses, pendant que la belle Nerrantsoula descend la sienne avec une fierté farouche.

"Tsatsa-Minnka", une jeune femme bien différente qui donne son nom au deuxième roman. Celui-ci, dont l'atmosphère m'a vraiment embarquée, nous immerge (au sens propre!) dans le microcosme marécageux d'une embouchure du Danube, où survit une communauté paysanne attachée à cette terre dure à vivre. Arrachée à son amant pauvre, Tsatsa Minnka, mariée par son père au riche commerçant du coin, fait l'expérience de l'amour de raison et de celui du coeur, et de leurs désillusions respectives.

Enfin, c'est par "La famille Perlmutter" que Panait Istrati s'en vient brosser le portrait de la famille juive et plus particulièrement des écarts vertigineux d'appréhension de la vie d'une génération à l'autre. Quatre tableaux: les parents pauvres de Roumanie, voient avec désespoir les trois enfants s'envoler loin d'eux et par l'espace et par les idées; Isaac qui s'en va brûler sa vie à la poursuite d'un amour impossible; le tonitruant Schimke qui exprime par une forme de violence l'amertume d'une carrière de médecin avortée; et enfin Esther, belle et rebelle qui fuit jusqu'au Caire le carcan des traditions.

Trois romans dont les intrigues ainsi posées semblent assez plates, mais qui sous la plume d'Istrati prennent vie et couleurs comme dans les plus belles oeuvres, avec des personnages trempés dans le sel de la vie qui sortent littéralement des pages.
Une superbe découverte!

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Deux garçons vont découvrir ce qu'est être amoureux. le problème est qu'ils le sont de la même fille, la jolie porteuse d'eau. Et elle ? elle les aime tous les deux, pareil. L'histoire peut paraître banale mais si l'on pense qu'elle est racontée par Panaït Istrati, l'auteur roumain, la donne est changée. Ils vont grandir, et entre temps, des drames, des joies, des cerfs-volants, l'arrivée d'eau (nous sommes début 1900) comment l'eau du Danube peut-elle monter dans les maisons en tournant seulement une robinette ?
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« Il était écrit sur le front de Nerrantsoula, sur celui d'Epaminonda et sur le mien de nous entendre dans la violence et de nous entre-détruire dans l'amour. »
Cette phrase de la page 46 résume à elle seule l'histoire de ce trio d'adolescents amoureux à une époque où se rencontrer était se confronter. Loin de notre époque où la vision de l'autre est toujours médiatisée.
Marco, le narrateur, vient vivre avec ses parents dans le quartier juif de la ville de Braïla, au bord du Danube en Roumanie. Il supporte les avanies que subissent les habitants du quartier, en s'isolant.
Sa voisine, « Noiraude et chevelue, pareille à une bohémienne. », est Sacagidtza, la porteuse d'eau en Roumain. Elle semble aussi seule que lui, réduite par les habitants à son statut d'orpheline et de porteuse d'eau.
Un événement imprévu les rapproche. Elle lui avoue son amour, mais lui fait part de celui qu'elle porte aussi à Epaminonda, un jeune Grec qui vit Oulitza Kalimeresque, le nom donné par les Roumains au quartier Grec de la ville.
Là, Marco apprends que Nerrantsoula, le sobriquet dont les Grecs affublent Sacagidtza vient d'une chanson grecque Nerrantsoula foundoti, le bigaradier touffu.
Pour séduire Nerrantsoula, Marco, poussé en cela par Epaminonda, accepte un duel de cerfs-volants contre Miou réputé pour son habileté à embrouiller les cerfs-volants de ses adversaires.
Ecrit en 1927, ce roman évoque le thème de la relation entre une femme et deux hommes telle qu'elle a été reprise par François Truffaut dans l'adaptation de Jules et Jim le roman écrit par Henri-Pierre Roché et publié en 1953.
Hymne à la vie, à l'amour, à la nature, aux humains, Nerrantsoulla est un manifeste pour des relations différentes entre hommes et femmes.
« Ô homme ! Quand la femme peut être pour toi un ami, elle est plus grande que la meilleure des épouses, plus complète que la plus voluptueuse des amantes, et elle dépasse de mille coudées la plus entière amitié que l'homme peut avoir pour l'homme, car la femme est complexe et variée comme la terre qui nous charme et nous nourrit. »
Un livre à découvrir.
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Pour le résumé éditeur, moi je veux bien m'enfin dans le livre que j'ai, il n'y a que le roman "Nerrantsoula" ET RIEN D'AUTRE ! La présentation de Gallimard est d'ailleurs assez bizarre : le livre a été imprimé en 2009, avec un dépôt légal en mars 2009, collection L'imaginaire, Istrati est décédé en 1935, donc ses oeuvres sont en principe dans le domaine public depuis 2006 et en page de copyright, on trouve Gallimard 1984...
Un roman d'amour avec au centre Nerrantsoula, une femme fatale. On retrouve la Roumanie et la Grèce, même la Turquie et l'Egypte. Puis le rythme alerte (150 pages environ), la danse, la nostalgie de l'enfance, celle où l'on aime encore passionnément, à la vie à la mort, et l'argent, la pauvreté, ce qui fait que l'on s'installe et qu'on oublie ses anciennes amours, à moins que...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Un homme et un artiste! En voit-on souvent dans la vie, de ces animaux-là?
D'abord il est si difficile de rester bon et honnête au milieu d'un monde où tout est corruption. Je le dis sans haine. Je sais que personne ne peut sauter plus haut que le bord de son chapeau.
Ensuite, qu'est-ce qu'un artiste ? C'est le favorisé du hasard, qui le fit naître doué du pouvoir d'extérioriser ses sentiments, comme le rossignol qui sort du nid pour aller chanter sur la branche. Je ne vois là aucun mérite. Le mérite, ce serait de faire, de ses propres mains et sans en avoir jamais vu faire, une paire de bottines aussi parfaites que celles qui sortent des mains d'un bon bottier après trente ans d'expérience.
Non ; nous sommes tous de pauvres diables plus ou moins vains.
Mais là où nous commençons à être des hommes et des artistes, c'est quand nous souffrons de toute la souffrance humaine, quand nous l'exprimons selon nos moyens et combattons le mal causé au monde par notre égoïsme : l'Art, c'est une guerre à notre imperfection.
Et il y a là, pour notre cœur, un baume qui dépasse toutes les joies terrestres, car rien ne fait supporter la vie mieux que la générosité.
Hélas! Là encore, il faut être venu au monde ainsi, car nos capacités nous permettant aujourd'hui d'accaparer la terre, seule la Bonté peut réfréner notre violence, jusqu'au jour où la Justice la réfrénera, elle, mieux et définitivement.
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Constanza est un petit Stamboul roumain, mollement couché sur cet antique promontoire de la mer Noire qui est sanctifié par l'exil d'Ovide, le poète malheureux, dont la statue songeuse orne la place qui porte son nom, et fait battre dans les cœurs des Roumains tout l'orgueil de la race latine. Turcs, Juifs, Bulgare, Arméniens, Grecs, Tartares se coudoient ici dans une pittoresque promiscuité, débattent les affaires les plus variées et font entendre aux Roumains tous les dialectes du Proche Orient. Ici, le voyageur cosmopolite se sent chez lui : il y trouve les mets préparés à son goût, la compagnie qu'il aime et les habitudes qui lui vont.
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Et maintenant, oubliez moi. De moi, il ne sera plus ici question. Ecoutez cette histoire qui s'est passée dans des coins de la terre que la plupart de vous ignorent.
C'est l'histoire racontée par l'homme que j'ai découvert sur une terrasse à Ramich d'Alexandrie, un homme que j'aimais sans savoir pourquoi, et qui me creva souvent le cœur avec cette alerte chanson grecque dont la première strophe se traduit à peu près ainsi :

Au bord de la mer, sur la grève,
Nerrantsoula foundoti !
Une vierge rinçait sa jupe,
Nerrantsoula foundoti 1 !



1 Petit bigaradier (oranger d'oranges amères) touffu.
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….. et quand nous arrivâmes sur la rive où une foule désespérée nous attendait pour nous recueillir, trois âmes vaillantes, sur sept, étaient déjà en route vers le trône du Seigneur.
Cela se passait dans la première semaine de septembre, quand les mûres retardataires sont la gourmandise la plus convoitée des enfants courageux de Braïla. Ils vont tous, sans penser à la mort, mais parfois on les repêche dans le Danube, le museau encore noirci jusqu'aux oreilles par ce fatidique fruit de ronces destiné aux seules bêtes sauvages.
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L’enfance et surtout le début de l’adolescence sont des étapes de la vie que nul ne comprend. On a beau les avoir vécues, les parents, les époux ne le comprennent pas plus que les célibataires, et c’est très bien qu’il en soit ainsi, sinon la vie serait atrocement uniforme : l’enfance, l’adolescence, la maturité et la vieillesse sont quatre vies, quatre façons d’exister ; vouloir couler l’une dans le moule de l’autre, c’est les tuer toutes.
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