Babelio classe ce livre avec les manuels de préparation aux concours. Ce livre sur la peinture est plus que cela. C'est effectivement un ouvrage de culture générale dans la mesure où les auteurs font de nombreux liens entre les différentes sciences humaines. L'art ne peut se comprendre qu'en faisant ces liens. C'est ce qui en fait, à mon avis, un livre passionnant, à parcourir quand on souhaite faire une pause et se replonger dans la peinture.
Si on prend le chapitre sur "Saturne dévorant ses enfants" de Goya, l'auteur commence par rappeler le mythe grec de Chronos en passant, par le mythe d'oedipe, les exactions de l'Etat, de l'Eglise, la guerre et la misère qui sévissaient à son époque en Espagne. "Saturne dévore sa propre chair comme l'humanité se détruit sous les yeux impuissants de Goya". L'expressionisme allemand n'est pas tres loin nous dit l'auteur, en citant otto Dix.
C'est un ouvrage dense mais très accessible. Seul point faible, les reproductions auraient peut-être mérité plus de place et une meilleure qualité.
Un ouvrage à recommander à tous ceux qui aiment la peinture (même si on ne prépare pas de concours).
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L'intimité de soi à soi nous fait peur, parce que nous la confondons, à tord d'ailleurs, avec la solitude. Nous préférons nous distraire en allant vers les autres plutôt que de descendre au fond de nous-mêmes. Cette tendance, déjà dénoncée par Pascal, est devenue la règle. La lecture silencieuse, la méditation paraissent des pratiques austères dans notre société du spectacle où beaucoup sont prêts à s'exhiber, à sacrifier leur propre intimité pour pouvoir faire intrusion dans celle des autres.
La France de Louis XIV, nous dit un historien, c'est deux cent mille privilégiés couverts d'or et vingt millions de gueux couverts de vermine...