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3,24

sur 164 notes
Bord de l'océan, petite ville côtière usée par les embruns et les tempêtes. L'hiver s'annonce par une bruine glacée et un ciel maussade.
Diana ne s'est jamais remise de la mort de Patrick son époux. Marc, son beau-frère, veille sur elle et à ce qu'elle ne tente pas de se suicider une fois encore. Il boit beaucoup et est addict au jeu.
Un matin que d'ordinaire il aurait passé à cuver, il sort sur la plage. Trois paquets de drogues sont échoués…
Ils auraient pu être le point de départ du drame qui allait les déchirer, eux, cette petite société d'amis d'enfance, mais ils portaient tous en eux, déjà, la tragédie qui allait se jouer, avant même le premier jour où ils se rencontrèrent.
« Les inéquitables » de Philippe Djian est un roman fort sur cette nature humaine, génétique, qui fait que l'on échappe pas à son destin. La seule équité entre les hommes est celle que l'on trouve dans le malheur ou devant la mort.
Editions Gallimard, Folio, 173 pages.
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«  Ils se passèrent le joint en discutant à propos de la trahison, de l'amitié , de la vengeance et du désir » .
Extrait de ce court roman lu d'une traite où l'amour et l'amitié côtoient la trahison et la violence.
Un ouvrage —- sorte de huit- clos familial explosif——- où l'auteur , selon son habitude cultive les ellipses à la perfection,( toujours savamment placées,) .
Il utilise une économie de moyens , nimbe ses personnages de mystère, d'ombre , de flou malgré la fraîcheur de l'océan tout proche, à l'aide de phrases courtes , sans chapitres, style brut , sans fioritures , écriture en flot continu, langue froide .
Il tire sur fil jusqu'à la fin: on aime ou on déteste , j'ai lu plusieurs de ses livres.
Meurtres , alcool, tromperies , eaux troubles, mensonges ,non - dits sont mis en scène : une galerie de couples , hommes et femmes plus ou moins proches de Diana , l'héroïne principale , abîmée ,après la mort de son mari il y a un an, les jambes pleines de cicatrices, qui vit avec Marc , son beau - frère réservé et flegmatique qui la protège, veille sur sa santé et sa sécurité , Joël , frère de Diana, Serge , son amant , fils du maire proche de la police, Charlotte son épouse, à la main arrachée , Brigitte qui se fera assassiner, tous ces personnages liés inextricablement .

Sans indication de temps ni de lieu , sauf la proximité de l'océan , le lecteur avance au sein d'un décor glaçant , une atmosphère glauque , en compagnie de femmes blessées au physique comme au moral :
Trafic de drogue , désirs exacerbés , drame, failles psychologiques ,,ambiance menaçante , délétère , relations vénéneuses , la violence arrive sans prévenir , sans que le lecteur l'aie vue venir..
Les couples mentent, se trahissent , l'amour flirte avec le meurtre , un vaste dérèglement , Il y a du burlesque, voire de l'absurde chez cet auteur qui pose un regard comme détaché sur la comédie humaine .
Le lecteur ne peut qu'imaginer les jeunes voyous arrêtés dans le cadre d'un trafic de drogue mais l'auteur nous laisse , à son habitude , imaginer cette scène .
Un roman fort , trépidant , noir qui laisse des ombres planer ....
DU DJIAN ! Quoi .
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Je suis toujours curieuse de découvrir un nouveau roman de Philippe Djian. Soit on aime, soit on n'aime pas les livres de cet auteur au style d'écriture si particulier. Moi, j'aime et j'adhère totalement à son univers qui me fait indéniablement penser à l'Amérique du peintre Edward hopper.
En lisant les inéquitables, j'avais sans cesse en tête Nightawks pour son atmosphère de lumière et d'ombre comme un soleil couchant sur l'océan et la fixité désenchantée de ses personnages qui semblent perdus au milieu du tableau. Un je ne sais quoi d'étrange et de profondément mélancolique.

J'aime les livres de Philippe Djian pour ses beaux portraits de femmes blessées, fragiles et fortes à la fois comme Marlène que j'avais adoré. Ici, c'est Diana qui a perdu son époux dans des circonstances mystérieuses dont la disparition brutale lui a fait commettre plusieurs tentatives de suicide. C'est le frère de son défunt mari, Marc qui veille sur elle comme un ange gardien jusqu'au jour où il trouve sur la plage deux paquets blancs qui annoncent le drame.
Rentre alors en scène une galerie de couples, des hommes et des femmes plus ou moins proches de Diana, plus ou moins aimés et violemment haïs mais inextricablement liés les uns aux autres.
C'est cette relation vénéneuse entre eux ou profondément solidaire qui porte le roman avec en figure de proue non seulement Diana mais aussi Marc, réservé et flegmatique, qui écrit sans arrêt des notes sur un carnet dont la teneur reste un mystère.

A mon tour, je suis entrée dans l'atmosphère trouble et opaque en compagnie pas vraiment rassurante de personnages à la dérive. Il n'y a pas d'indication de temps et de lieu, l'océan tout proche et les lumières de la ville font le décor d'un scénario terrible et glaçant, cyniquement dans l'air du temps lorsque l'auteur parle des drogues bio. J'ai avancé à petit pas dans ce drame psychologique et meurtrier à la tension constante accentuée par la densité du texte, très peu aéré, où les dialogues enchâssés m'a demandé un effort de concentration. Mais j'aime tout cela.
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C'est sûr, je redeviens, depuis trois années, une inconditionnelle de Djian. Je l'avais laissé tomber suite à « Doggy Bag » et depuis « Marlène », il a su me reconquérir. Il y a probablement un côté « bad person » chez moi qui se trouve happé par l'atmosphère glauque de cet auteur, dont les personnages ont toujours de près ou de loin une relation particulière avec l'alcool, la drogue et le sexe. C'est bien évidemment le cas ici, la phrase « Marc se sert un verre » doit bien être écrite trente fois !
Marc, donc, est le beau-frère de Diana, l'héroïne, si l'on peut dire, de ce roman. Celle-ci a perdu son mari, Patrick, lors d'une attaque terroriste sur la plage jouxtant leur propriété, l'année d'avant. Marc, de vingt ans son cadet, vit avec elle depuis ses tentatives de suicide. Il est là pour veiller sur elle.
Un jour, alors qu'il se balade sur la plage, il découvre trois paquets d'héroïne rejetés mystérieusement par l'océan. Ayant des liens avec le frère de Diana, qui connaît des acheteurs potentiels, ces deux-là vont tenter de s'enrichir en revendant la marchandise. C'est alors parti pour une série d'ennuis…
Un roman trépidant qui se lit d'une traite. J'ai toutefois regretté que certains passages ne soient pas davantage approfondis : comme j'aurais aimé être à côté des protagonistes, derrière le miroir sans tain de la Police, pour voir les jeunes voyous arrêtés dans le cadre du trafic de drogue ! Mais Djian a préféré laisser le lecteur imaginer cette scène…
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Un bail que je n'avais pas lu un Djian, une fidèle à ses débuts, je me suis lassée avec le temps, comme un goût de réchauffé à chaque nouveauté, mais ça fait plaisir de le retrouver malgré tout, car seul Djian nous concocte un roman aux atmosphères particulières, on se demande bien comment tout ça va se terminer. Toujours surprenant, et à la fois inévitable.
J'ai bien apprécié cette histoire une fois encore, il nous surprend, mais ça ne restera pas dans ma mémoire de lectrice autant 37,2 le matin m'avait marquée autant ce dernier sera vite oublié.
Ma fois je lirai bien les précédents tout ce que j'ai loupé depuis tant d'années, ça fait du pain sur la planche.

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En comptant les 6 tomes de la série Doggy Bag, Philippe Djian en est aujourd'hui à 30 romans publiés, alors qu'il s'apprête à fêter son soixante-dixième anniversaire, en juin prochain. Ceci pour dire que l'auteur d'Impardonnables n'a plus rien à prouver et que ceux qui l'apprécient continueront de l'aimer avec Les inéquitables tandis que les autres peuvent s'abstenir de (re)tenter l'expérience avec cet écrivain à l'univers et au style bien définis, mais certainement pas destiné à plaire à tout le monde. Les personnages de Les inéquitables sont très imparfaits, traînant des failles psychologiques, et même physiques, irréparables. C'est à peu près une constante chez Djian qui, comme à l'accoutumée, ne distille les informations qu'avec parcimonie et tant pis si le lecteur doit faire fonctionner son imagination pour combler quelques trous. L'essentiel est ailleurs, dans la création d'une ambiance menaçante, au bord de l'océan et parfois dans la tempête. Les sentiments affleurent et la violence arrive sans prévenir, abruptement, au détour d'une phrase. La manière Djian, ce sont des tournures de phrase étonnantes, une ponctuation épurée mais aussi une succession chronique d'événements dramatiques qui font basculer les vies dans une sorte de farandole tragique. Voire burlesque dans l'absurde car il y a toujours dans les romans noirs de Djian ce regard narquois sur la comédie humaine avec, en particulier, les satanés liens du sang, dans toutes les acceptions de l'expression. On a beau connaître par coeur tous les ingrédients habituels de ses romans, on est sans cesse estourbi dans Les inéquitables par les coups de théâtre et le funambulisme narratif de Djian. Ses romans se ressemblent beaucoup mais parviennent le plus souvent à renouveler l'intérêt et à captiver. C'est le cas de ces Inéquitables, le millésime 2019, fort gouleyant, ma foi.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Philippe Djian reste fidèle à ce qu'il sait faire : une écriture sans fioritures, des personnages ambigus (une femme fatale, un cogneur crédule et quelques crapules) et une ambiance nébuleuse pour un polar court et efficace. Ce n'est pas son meilleur roman mais on se laisse prendre aux méandres du récit et on s'attache à ses personnages imparfaits. Un texte plaisant.
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En fidèle de Djian, j'ai pris mon temps pour déguster son dernier (court) roman.
Comme dans le précédent, on est encore dans une espèce de soap-opera, où un jeune homme veille sur sa belle-soeur dentiste, trouve des paquets de drogue sur la plage, contribue à se débarrasser d'un cadavre, est confronté à des délinquants adolescents etc.
Le récit, serré-condensé, tient en moins de 200 pages, puisqu'il y a encore de nombreuses ellipses qui nous laissent le soin d'imaginer ce qui s'est dit ou passé. Les personnages ne sont pas voués à être aimés, ils sont juste là, avec leur caractère, leurs zones d'ombre et leurs goûts de luxe (ah ! ce fichu name-dropping qui me fait me sentir plouc à chaque fois !).
Heureusement, il reste le "style Djian", cette écriture magnifique, puissamment ciselée et pesée, parfaitement maîtrisée, avec le mot juste, toujours posé au bon endroit. du grand Art. Et toujours sans points d'interrogation.
Néanmoins, l'ensemble me laisse l'impression d'un tableau inachevé, encore partiellement esquissé, mais réalisé d'une main de maître. Ce qui me frustre un peu.
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Un bon djian pour les amateurs parfois déçu souvent emballé et cette fois encore plus ..
Le Grand djian et son univers sont de retour
Roman qui se lit d'une traite et efficace dans l émotion et la psychologie des personnages..
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En commençant ce Djian, j'ai craint un « encore même livre coké et désabusé de losers à la dérive », sorte de pâle imitation de Bret Easton Ellis dans ses mauvais jours… Et pourtant, très bonne surprise !

Djian prend son temps dans ce petit roman noir pour installer la déprime et ose la surprise et rebat (au sens propre et figuré) les protagonistes dans une peinture noire digne d'un Soulages dépressif.

Et s'il manque des éléments que l'auteur a dû probablement sacrifier au bénéfice du rythme, c'est tant mieux. Glauque et incisif
Lien : https://www.noid.ch/les-ineq..
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