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sur 492 notes
Photo de groupe au bord du fleuve est un récit puissant et perturbant. Dongala nous offre une plongée dans un Congo contemporain où cohabitent misère et luxe bling-bling, solidarité et dénonciation, au sein d'une organisation sociétale en quasi-caste où le mépris pour les pauvres et les femmes s'accompagne de violence mais aussi de combats rédempteurs. C'est d'une terrible actualité avec ce que vivent aujourd'hui les plus démunis de cette planète, migrants, paysans des pays en voie de développement, esclaves de l'industrie en passant par les injustices faites aux femmes partout dans le monde.

Le récit démarre par une très belle phrase qui donne le ton de tout l'ouvrage «tu te réveilles le matin et tu sais d'avance que c'est un jour déjà levé qui se lève ». C'est Méré qui se réveille et va préparer, comme chaque matin, ses trois enfants. On apprend très vite le plus jeune enfant, une petite fille est celle de sa soeur Tamara morte du sida peut-être contaminée par son mari et « c'est triste à dire, (en Afrique) il n'y a pas que le sida et la malaria qui tuent, le mariage aussi ».

Méré part vers son travail : casser des pierres au bord du fleuve pour en faire du gravier. Avec elle, une dizaine d'autres femmes. Pourquoi sont-elles là, comment ont-elles été amenées à faire ce travail de misère ? Qui sont-elles ? On le découvre au fil de leur lutte car toutes avec une solidarité indéfectible vont se lancer dans un combat pour la reconnaissance de leur travail et pour leur dignité. La vie et les épreuves de chacune seront racontées au cours du récit.

Au départ, il ne s'agit pas de grand chose, juste la demande d'une augmentation du prix de vente de leur sac de pierres. A partir de ce fait presque anodin, Dongala montre comment le dédain, l'arrogance et la bêtise des hommes entraînent ces femmes dans une spirale incontrôlable.

Si Dongala n'était pas un homme, on aurait taxé le livre de misandre car cet ouvrage est une charge contre le sexe masculin. Compromis par le pouvoir et l'argent, infidèles, ces hommes exploitent sans scrupules des femmes exténuées. Tous ceux qui occupent des fonctions officielles sont corrompus et plus encore s'ils approchent des hautes sphères de l'Etat. On sent que Dongala a souffert des conflits qui ont traversé et qui traversent toujours le Congo qu'il a du fuir en 1997. Sa description des politiques africains (hommes femmes confondus) est stupéfiante. Il dépeint des êtres totalement dépourvus de sens moral et de bonne foi, sans aucune intégrité et au final éminemment dangereux pour leur peuple et surtout pour les femmes qui sont les premières victimes des inégalités qu'elles soient coutumières ou modernes.

La narration faite à la deuxième personne du singulier (je crois n'avoir rien lu dans le genre) us met immédiatement dans une position active comme si c'était nous qui parlions à Méré.
Autre originalité remuante, les actualités radiophoniques que Méré écoute régulièrement et qui émaillent le récit. On soupçonne qu'elles doivent être issus du monde réel mais elles sont tellement ahurissantes que j'ai voulu vérifier mon intuition : hélas elles sont vraies !

Plus qu'une photographie au bord d'un fleuve, Dongala nous livre un film documentaire sur l'Afrique et les femmes. Lorsqu'un récit en cache un autre, qu'il vous livre en supplément une vision du monde, un éclairage social et historique avec en prime une belle histoire alors vous êtes sûr de passer un moment intense. C'est le cas de cette Photo, Un livre qui se développe encore dans ma tête une fois refermé.
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Magnifique, intelligent, sujet peu traité, A LIRE
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Dans ce pays africain, la vie de beaucoup de femmes est très dure. Victimes de violence familiale, de guerre, de misère, du manque de scolarisation, de vieilles coutumes qui leur sont défavorables ou encore d'un système politique corrompu, elles ne baissent pourtant pas la tête. le personnage principal, Mérénéa, est une mère courageuse et altruiste, elle accepte d'être le porte-parole d'un groupe de travailleuses cassant des cailloux pour survivre. le jour où elles décident de vendre les sacs de pierres plus chers, tout dérape, les acheteurs ne peuvent supporter que des femmes osent prendre des initiatives même si elles sont dans leur bon droit.
Très beau roman qui offre des portraits de femmes africaines pétris de douleurs mais aussi de tendresse pour leurs enfants, leurs amies et collègues..
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Un très beau livre sur le courage de ces femmes Africaines au Congo. Elles luttent pour leur survie, leur dignité, leur fierté, pour l'avenir de leurs enfants… de beaux portraits de femmes, leurs difficultés face aux hommes pour se libérer de leur emprise. Elles sont toutes casseuses de cailloux, elles viennent avec un lourd passé : femmes veuves rejetées par la belle famille, femmes violées, divorcée de force car elles n'ont pas donné d'enfants à leur mari…Elles vont se battre pour vendre leur sac de cailloux plus cher, une belle solidarité malgré les risques dans un pays qui ne fonctionne que par la corruption. Ce roman est une surprise car il est écrit à la deuxième personne du singulier. A lire absolument
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Ecrivain d'origine Congolaise qui vit aux Etats-Unis. C'est l'histoire de 15 femmes qui cassent des cailloux pour gagner leur vie. Elles veulent bénéficier de la hausse de leur matière première depuis que la création d'un nouvel aéroport est prévue et exigent le doublement du prix du sac de cailloux. Leur détermination, leur entraide et leur intelligence vont les unir et les amener à se surpasser dans leur combat. Un livre poignant qui décrit la condition féminine au Congo ainsi que la corruption et les agissements des hommes au pouvoir sans oublier une bonne dose d'humour. A lire de toute urgence !!!
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D'emblée ce qui surprend dans ce roman, c'est la narration à la 2ème personne du singulier ; procédé plutôt inhabituel mais original qui donne le sentiment d'être spectateur et qui créé tout de suite un lien entre le lecteur de l'héroïne, Méré. Et elle n'est pas banale cette héroïne, ni d'ailleurs ses comparses, pour lesquelles l'empathie est immédiate tant leurs vies à toutes sont difficiles et insupportables.
La suite...
Lien : http://lemondedesylvie.over-..
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très beau roman qui se lit vite et facilement grâce au style d'écriture vif, léger et aérer
on ne peut qu'être admirative face à ces femmes qui se battent au quotidien pour le quotidien
quelle belle leçon de vie
belle découverte aussi d'un pays et d'une société que je ne connaissais pas
un très bon moment de lecture qui ne laisse pas indifférent et qui nous fait "philosopher " sur nos petits bobos d'occidentaux gâtés !
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Chronique formidable, empreinte d'humour, tendresse, ironie, met en lumière la force et le courage de ces femmes africaines, livrant un combat sans merci contre l'excision, SIDA,répudiation
Dongala sait manier l'art du conte, de la narration, de la poésie africaine
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La volonté et la pugnacité des femmes. Lutter pour obtenir un petit minimum, de quoi vivre, de quoi garder sa dignité, être reconnue, mais surtout assurer coûte que coûte le quotidien et une vie décente à ses proches.
Une belle leçon on admire ces femmes qui cherchent juste un peu de respect et de reconnaissance.
Les mots sont justes.
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J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce livre magnifiquement écrit sur une histoire très bien construite, qui paraît réaliste, et qui se termine bien, heureusement, non sans passer par tout ce que les femmes peuvent endurer sur tous les plans...
Ces femmes qui ne plient pas devant leur sort, ni devant les hommes font mon admiration. Ce livre a été écrit par un homme, et j'ai regretté les détails qu'il a donnés sur des viols, jamais une auteur femme n'aurait raconté cela, mesdames, sautez ce passage, sinon, vous ferez des cauchemars...
Ce livre est tout à fait représentatif des éditions Acte Sud qui savent dénicher des pépites.
Merci à l'auteur, et merci à toutes ces femmes qui se battent et sont des exemples pour nous.
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