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4,28

sur 486 notes
La photo représente quinze femmes qui cassent des pierres pour survivre. La plupart sont analphabètes et ont subi la misère, des violences sexuelles et domestiques, la guerre...
Parmi elles, Méréana fait ce travail pour reprendre ses études . Elle élève seule ses deux garçons et sa nièce depuis que sa soeur est morte du sida et qu'elle a quitté son mari infidèle. Dans cette société patriarcale et despotique, ce groupe de femmes va lutter pour obtenir un meilleur gain pour leurs sacs de pierres et un peu de considération.
L'histoire de chacune est bouleversante. Elle est entrecoupée d'informations entendues à la radio : partout corruption du pouvoir, fétichisme, violences faites aux femmes au nom de principes religieux, inégalités sociales révoltantes.
Vision d'une Afrique contemporaine vraiment ?
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Cette Photo de groupe au bord du fleuve est celle de ces femmes qui se rassemblent tous les jours au bord du fleuve. Mais elles ne se rassemblent pas pour parler, pour rêver, pour se baigner, pour échanger sur leur problèmes, même si cela fait partie du moment passé là, non, elles se rassemblent pour casser des cailloux et essayer de gagner un peu d'argent pour faire vivre tant bien que mal leur famille.
Méréana, le personnage principal de ce groupe n'aurait jamais dû se trouver là. Elle est instruite, chaque jour elle écoute la radio pour connaître les nouvelles du monde qui l'entoure. Elle s'indigne, se pose des questions, elle est consciente de la condition des femmes, dans son pays ou ailleurs. Et surtout consciente que cette condition est particulièrement difficile en Afrique.
Un jour, alors que jusqu'à présent elles n'ont rien dit et laissé faire, ces femmes décident qu'elles ne peuvent plus accepter de se laisser exploiter, et une rébellion s'installe, qui va être gérée dans le sang et les larmes
L'auteur utilise la formule d'un « tu » qui nous implique plus fort dans cette lutte, dans ces vies difficiles, de femmes exploitées, meurtries, mais toujours vaillantes et courageuses. Il dénonce la condition de la femme, le combat sans merci qu'elles doivent mener pour avoir un semblant de vie égalitaire et juste. Bien sûr, le personnage principal semble porter les réactions d'une multitude de femmes, être un peu leur porte-parole y compris dans le personnage décrit par l'auteur, peu crédible dans sa force et ses intentions, mais qu'importe, l'idée est intéressante et j'ai apprécié ce roman qui est au final porteur d'optimisme.



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très beau livre en hommage à ses femmes prêtes à tout dans ce monde d'homme. Elles voulaient la liberté, la reconnaissance grâce à leur " chef" elles ont réussi malgré les obstacles...
Très beau livre sur ces femmes qui se battent dans la société et contre des lois traditionnelles et oppressantes .
Chapeau mesdames! Bravo! j'étais de tout coeur avec elles au fil des pages.
Un exemple et une philosophie de gagnante à prendre peut être comme exemple aujourd'hui.
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Un petit groupe de femmes casse des pierres au bord du fleuve. Pour un maigre salaire. le simple souhait d'un peu plus de justice va mettre le feu aux poudres. Et nous permettra de comprendre le chemin qui les a conduit jusqu'à ce chantier. C'est aussi l'occasion pour l'auteur de dresser un portrait sans complaisance de ce pays où être femme est une lutte de chaque jour. Beaucoup d'humour et une certaine gravité. La mise à distance créée par l'utilisation de la 2ème personne ajoute un effet de relief tout à fait agréable à cette histoire.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Très beau livre sur la condition des femmes africaines et la vie quotidienne dans l'Afrique actuelle. Contrairement à d'autres récits (comme les Impatientes) ce roman, bien que racontant une histoire de femmes, élargit l'angle de vue et nous décrit une société corrompue, inégalitaire sans misérabilisme. le message est clair "l'union fait la force", tous les hommes ne sont pas des salauds et l'espoir fait vivre. On est happé car l'histoire de ce groupe de femmes au bord du fleuve mais je trouve que la tension se relâche à la fin ; j'ai parfois eu l'impression que l'auteur, qui avait maintenu la tension sur les 3/4 du livre, ne savait plus trop comment conclure ! Il n'en reste pas moins que ce livre à la fois sensible, émouvant et politique est à lire pour qui veut comprendre la société africaine.
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Un livre sublime que je conserve précieusement en mémoire depuis de nombreuses années. L'utilisation de la seconde personne du singulier peu ordinaire peu parfois étonner, accrocher mais on s'y fait vite et cela donne une dimension peut être même plus intime au roman. Une superbe histoire d'émancipation. Une lecture qui m'accompagne.
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C'est en déambulant au hasard sur quelques listes de lecture de Babelio que je suis tombé sur ce roman écrit par un auteur africain. Intriguée par le résumé et encouragée par les critiques élogieuses, me voilà lancé dans cette lecture.
Ce récit, au-delà, du combat que mènent ces quinze femmes pour obtenir un meilleur prix pour leurs sacs de pierre, reflète les conditions de vie des femmes africaines. Dans ce récit, la plupart sont des femmes seules – veuves, célibataires ou séparées de leur mari – qui luttent au quotidien pour subsister, pour nourrir tant bien que mal leurs enfants et payer les charges fixes du quotidien. La plupart de ces femmes ont vécues une mauvaise expérience avec un homme : l'infidélité, les violences conjugales, la belle-famille qui les a spolié de tous leurs biens au décès de ce dernier, la famille qui marie une enfant à un vieillard, le viol lors des guerres civiles etc.
Leur revendication est légitime mais comment lutter contre les forces de l'ordre, prêtes à réprimer coûte que coûte ces demandes ? Comment faire entendre sa voix lorsqu'on est une femme dans un pays qui ne les accorde que très peu de considération ? Comment lutter contre la corruption et la politique gangrénée, prête à tout pour sauvegarder les apparences à l'approche d'une réunion de chefs d'Etat ?
Ce livre est criant de vérité, d'autant plus que maintenant je vis dans un pays en voie de développement. La réalité est telle que la décrit l'auteur, sans entrer ni dans le pathétique ni dans l'exagération. Il dénonce la pauvreté, la misère, les hôpitaux laissés à l'abandon, les inégalités flagrantes de richesse et de conditions sociales, la corruption, les conditions des femmes etc.
Je n'ai pas mis le cinquième coeur car le style d'écriture est déroutant. L'auteur utilise la 2ème personne du singulier, ce qui crée une forte distance avec le lecteur : malgré le caractère courageux de l'héroïne, je n'ai pas pu m'attacher plus à elle et je l'impute au style employé. La fin est assez naïve quand même et laisse des zones d'ombre.
C'est un très bon ouvrage qui dénonce les problèmes de l'Afrique contemporaine !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Publié en 2010, Photo de groupe au bord du fleuve est un roman du Congolais Emmanuel Dongala, déjà connu pour Johnny chien méchant ou le recueil de nouvelles Jazz et vin de palme. Se plaçant nettement dans la veine sociale, Photo de groupe au bord du fleuve est un roman résolument féministe, militant pour une dignité au quotidien pour ces femmes africaines.
Au bord du fleuve, dans un pays africain sans nom mais similaire à tant de pays de cet immense continent, un groupe de femmes casse des roches. Elles en font du gravier qui servira pour tous les chantiers du pays, et en particulier pour celui du nouvel aéroport international voulu par le président-dictateur, en place depuis 30 ans. Un matin, l'une de ces femmes, Méréana, entend à la radio que les prix des matières premières augmente, et notamment celui du gravier si précieux. le calcul est simple : puisque le gravier est vendu plus cher par les transporteurs, il est normal que les ouvrières, à l'origine de ces graviers, touchent également leur part. Rapidement, le groupe est convaincu, et Méréana se trouve propulsée porte-parole et même présidente. D'abord réprimé dans la violence, le petit mouvement fait preuve d'une témérité étonnante et déconcertante pour le pouvoir, qui change alors de stratégie. L'argent, au coeur de tout, devient alors un argument.

Dongala ne parle pas avec de grands mots et de grandes valeurs : liberté, égalité, solidarité … le combat de ces femmes a pour justification leur survie et celles de leurs enfants. Chacune de ces femmes a sa propre histoire, faite de hauts et de bas, de beaucoup de malchance aussi, d'horreur souvent.

L'Afrique contemporaine que décrit Dongala est une Afrique très contrastée. Les femmes y sont victimes quotidiennement d'atrocités et de situations intolérables, pratiquées par les hommes et acceptées par la société : ainsi les femmes lapidées car elles se sont plaintes du viol qu'elles ont subi ou encore ces journalistes mises à nues et promenées ainsi dans les rues pour avoir dénoncé les pratiques odieuses de certains groupes masculins à l'égard des femmes. La démocratie n'existe pas, même sous sa plus simple apparence, et l'avantage des décisions revient à celui qui connait les personnalités les plus haut placées. Cependant, l'Afrique demeure une terre de possibles. Qui n'a pas de travail peut créer le sien propre. Les violences commises sont aussitôt connues par un formidable réseau de bouche à oreille qui permet des mobilisations quasi immédiates. Enfin, l'apparence étant, comme partout dans le monde, l'apanage du monde politique, les femmes du groupe du bord du fleuve peuvent compter sur la réunion des premières dames d'Afrique pour faire entendre leur combat.

Loin de dénigrer les hommes, Emmanuel Dongala indique surtout que les femmes ne doivent pas attendre des droits que des hommes ou des autorités politiques pourraient leur donner, car ce qui est donné peut être repris. Au contraire, c'est par le combat que ces femmes, arrachant ainsi ces droits fondamentaux, pourront les conserver.
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Elles sont une quinzaine de « casseuses de cailloux » à travailler au bord d'un fleuve africain. D'un commun accord, elles augmentent le prix du sac de gravier. Va alors débuter une véritable lutte : pour leur survie d'une part, et pour leurs convictions d'autre part. Méréana va être hissée par ses comparses à la tête du mouvement. C'est un combat pour la dignité dans lequel elles s'engagent : dans ce pays où tout est sous le joug de la corruption, la femme ne possède aucun statut. Accusées de « faire de la politique » et d'être « contre le Président », elles se heurtent à un monde dont la violence n'a pas de limite, mais découvrent également une vie où le partage et l'entraide sont possibles, une vie qui les soulage.

Dans ce roman à la deuxième personne, Emmanuel Dongala mêle avec brio horreur et optimisme. L'argent, celui qui corrompt mais également celui qui permet de réaliser ses rêves, est omniprésent. En inventant l'histoire de ces femmes, l'auteur dénonce tout un mode de fonctionnement. Elles survivent toutes en cassant la pierre, mais possèdent chacune une histoire marquée par la guerre, la violence des hommes et l'injustice de certaines traditions. Et l'espoir réside dans l'union de ces forces féminines…
Lien : http://auxlivresdemesruches...
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bravo à Emmanuel Dongala d'avoir écrit ce beau livre sur une lutte de femmes.

Le sujet est superbe une lutte de femmes qui cassent des pierres et qui exigent d'être un peu mieux payées.

Le style est réussi, l'héroïne se parle à elle-même et en se secouant avec un « tu » qui rend son discours accessible immédiatement.

Chacune de ces dix femmes est, en quelque sorte, représentante d'un des problèmes de l'asservissement des femmes en Afrique : les femmes réduite à la mendicité par leur belle famille dès leur veuvage, celles qui ont été défigurées par une première épouse jalouse, celles qui ont failli brûler vives parce que leur propre famille les pensent sorcières, celles qui ont été violées par la soldatesque en furie, celles qui sont rejetées parce qu'elles n'ont pas donné d'enfant à leur mari ….

Et les autres drames des femmes dans le monde sont évoqués grâce aux informations de la radio qu'écoute tous les matins Méréana. Vraiment les hommes ont beaucoup d'imagination quand ils ont le pouvoir d'assouvir tous leurs bas instincts au détriment d'être sans défense !

Comme cette enfant de13 ans en Somalie qui a été lapidée pour avoir été violée et jugée comme adultère. Ses bourreaux s'y sont repris à trois fois, trois fois ils l'ont déterrée et malgré ses supplications ses bourreaux ont fini par l'achever à coups de pierre !!



La lutte permet de décrire des personnalités complexes, ce ne sont ni des saintes ni des militantes mais des femmes qui sont confrontées à la survie des leurs.
Ce n'est pas un roman triste même si la tragédie est présente, la force de vie des femmes africaines est extraordinairement bien rendue.
Les hommes ne sont pas tous mauvais mais le pouvoir corrompt tout et tout le monde. On sent quand même que la ministre des « femmes et des handicapés » (oui, les deux sont réunis sous le même ministère je ne sais pas i ce détail est vrai mais c'est savoureux !), est un peu moins corrompue que le Ministre de l'intérieur.

La fin se termine par un happy-end qui fait du bien même si on n'y croit pas beaucoup, et on espère de toutes ses forces qu'un jour le Congo sera à la hauteur de ses écrivains.
Lien : http://luocine.over-blog.com/
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