AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782361065010
187 pages
Editions Sciences Humaines (27/09/2018)
4/5   2 notes
Résumé :
À quoi sert vraiment la philosophie ? À mieux vivre ? Ou à mieux penser ? A-t-elle accès à des connaissances et des vérités d'un genre supérieur comme le croyaient Platon, Spinoza ou Hegel ? Est-elle juste une méthode pour « bien conduire sa raison » (Descartes), pour clarifier ses idées (Wittgenstein) ou bien encore pour créer une nouvelle science de l'esprit (Husserl) ? À moins qu'elle ne soit simplement une pensée critique : une machine infernale, qui ne produit ... >Voir plus
Que lire après De Socrate à Foucault. Les philosophes au banc d'essaiVoir plus
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Chapitre I. Socrate
Retour sur une trop belle légende

« Socrate, un saint et un martyr. » Tout comme le Messie auquel il est parfois comparé, Socrate est un fondateur et un martyr : il a enseigné une pensée nouvelle, mais sulfureuse, ce pour quoi il fut condamné à mort et devint le saint martyr de la philosophie.
Voilà pour la légende.
Mais quand on se penche avec un peu d’esprit critique sur cette histoire, une tout autre facette apparaît.
À son nom sont associés les principes élémentaires de la philosophie : toujours questionner les dogmes et les idées reçues. Aussi est-il mis en scène dans de nombreux dialogues en train d’interpeller les Athéniens, de les pousser dans leurs retranchements et de les mettre devant leurs propres contradictions. Pour le philosophe, admettre ses erreurs est en effet le premier pas pour atteindre à la vérité.Socrate lui-même ne professe aucune doctrine, aucun système. Il se présente comme un esprit libre, détaché de tout dogme. Il avoue même, avec humilité, ne rien savoir : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ». Ce constat d’ignorance serait la marque de la sagesse suprême.
Voilà donc Socrate tel qu’il nous est dépeint : Socrate le sage, Socrate le libre-penseur, Socrate le père de la philosophie… envoyé au trépas par une foule ignorante. Cette image fait partie des mythes que la philosophie a elle-même créés.
Commenter  J’apprécie          170
Chapitre VIII. Georg Hegel
En quête de l’esprit absolu

Georg Wilhelm Friedrich Hegel est à la philosophie ce que l’Everest est à l’alpinisme. Il est l’auteur qui assigne à la pensée le but le plus élevé : atteindre « l’esprit absolu », point culminant censé surplomber tous les savoirs qui l’ont précédé.
Ses livres sont d’une aridité déroutante, sa prose abstraite et souvent lourde. Hegel en avait d’ailleurs parfaitement conscience. Une légende raconte qu’au soir de sa mort (il a été emporté par le choléra en 1831), il aurait fait venir un de ses fidèles pour lui exprimer ses dernières volontés : « – Je veux que vous fassiez traduire mes œuvres. – Très bien, Maître, mais en quelle langue ? – En allemand. – Mais vos livres sont déjà en allemand ! »
On lui attribue aussi cette citation : « Il n’y a qu’une personne qui m’a vraiment compris, et encore ! Elle m’a mal compris. »
L’obscurité légendaire d’Hegel n’a d’égal que son ambition. L’esprit absolu qu’il se propose d’atteindre englobe la pensée de la nature, de l’histoire du monde et des idées. Car, pour Hegel, l’histoire des hommes et celle des idées sont une seule et même chose, même si elles se sont séparées. À terme, elles apparaîtront comme les deux faces d’une même réalité dont les contradictions doivent être dépassées. Loin d’être une marche paisible vers le progrès, l’histoire de l’esprit est une odyssée dramatique faite de conflits entre forces contraires qui doivent s’affronter et se déchirer, avant de finir par se réconcilier dans une synthèse qui marquera la fin de l’histoire
Commenter  J’apprécie          140
Chapitre XII. Karl Popper
Contre les systèmes clos

Karl Popper naît à Vienne, en 1902, à un moment où la capitale autrichienne est le centre culturel de l’Europe. Durant sa jeunesse, l’adolescent suit avec passion les débats intellectuels qui se nouent autour du marxisme, de la psychanalyse naissante, de la philosophie analytique du cercle de Vienne, de la théorie de la relativité du jeune Albert Einstein…
Très tôt, il est amené à s’interroger sur la scientificité de certaines de ces théories, notamment du marxisme auquel il adhérera un temps. Enseignant les mathématiques et la physique dans les collèges, il poursuit ses réflexions épistémologiques sur la nature de la science et publie en 1934 Logique de la découverte scientifique.
Né dans une famille juive protestante, l’arrivée du nazisme l’oblige à fuir en Nouvelle-Zélande. Après la guerre, il vient s’installer à Londres (grâce à l’intervention de son ami Friedrich von Hayek). Il y fera toute sa carrière comme enseignant de philosophie et de méthodologie scientifique à la célèbre London school of Economics, c’est là également qu’il publiera toute son œuvre.« À quelle(s) condition(s) une théorie est-elle scientifique ? » Telle est la question qui fonde toute l’œuvre de Popper. Son projet est de distinguer la véritable démarche scientifique des spéculations idéologiques ou métaphysiques.
Habituellement, on juge qu’une théorie est scientifique parce qu’elle est vérifiable. Or, pour Popper, ce qui définit la scientificité d’une proposition, ce n’est pas la vérification mais sa capacité à affronter des tests qui pourraient l’infirmer, la rendre fausse ou falsifiable.
Commenter  J’apprécie          130
Chapitre IV. Michel de Montaigne
Le savoir sceptique

Michel de Montaigne a 38 ans lorsqu’il décide d’abandonner ses charges publiques et de se retirer dans son château. Il va pouvoir enfin se consacrer à ses Essais. Nous sommes en 1571.
Assis à son bureau, au sommet du pigeonnier qu’il a fait aménager en bibliothèque, il songe à sa jeunesse. Il se revoit enfant courant dans la cour du château familial. Son père avait voulu – selon des principes d’éducation très modernes – que l’enfant apprenne le latin sans effort, comme une langue vivante : précepteur et gens du château, tous sont contraints à ne parler qu’en latin devant l’enfant. Il se souvient de la surprise des autres élèves à son arrivée au collège de Bordeaux face à un garçon qui ne parlait que la langue de Cicéron !
Puis il y eut ses études de droit, ses débuts de magistrat au parlement de Bordeaux, sa rencontre avec son ami Étienne de la Boétie mort à l’âge de 33 ans, son mariage avec Françoise de La Chassaigne, ses six filles, toutes mortes en bas âge sauf sa petite Éléonore. Il songe à son père disparu l’année précédente.
Tous ces fantômes sont là lorsqu’il commence l’écriture des Essais.Toute l’entreprise des Essais repose sur ce principe inaugural : Montaigne sera l’objet de son livre. Oser parler de soi est une révolution mentale. Cette posture marque la naissance de l’humanisme (mettre l’homme et non Dieu au centre de l’univers).
Commenter  J’apprécie          150
Chapitre XI. Science et Philosophie
Une histoire d’amour en cinq actes

Cela commence par une histoire d’amour très fusionnelle entre philosophie et science. Mais le couple va bientôt se brouiller jusqu’au divorce. Depuis peu, les anciens amants se sont retrouvés et amorcent un timide dialogue.
La science et la philosophie sont nées dans le même berceau. Thalès, le fondateur de l’école de Milet, fut tout à la fois philosophe, astronome et mathématicien (découvreur du fameux théorème qui porte son nom). On peut en dire de même pour Pythagore (lui aussi a son théorème), Démocrite ou Aristote. Tous appartiennent à l’histoire des sciences autant qu’à celle de la philosophie pour une raison simple : dans l’Antiquité grecque, philosophie et science sont presque indissociables.
Dans la plupart des écoles philosophiques grecques (à l’Académie de Platon, au Lycée d’Aristote, mais aussi chez les stoïciens, épicuriens, pythagoriciens, éléates), on enseignait tout à la fois les mathématiques et l’astronomie autant que la rhétorique ou l’éthique (sans parler de la gymnastique et de la musique). Le philosophe est alors une sorte de décathlonien de la pensée. Cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas distinction entre les sphères du savoir. Aristote par exemple s’attache à différencier les savoirs sur la nature (qui incluent la connaissance des astres, des éléments, des animaux) et les sciences de l’action (éthique, politique). Ces savoirs spécialisés sont considérés selon lui comme « seconds » par rapport à la « philosophie première », que l’un de ses élèves rebaptisera « métaphysique ».
Commenter  J’apprécie          120

Video de Jean-François Dortier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-François Dortier
Carte blanche à Sciences humaines
Avec Héloïse Lhérété, Jean-François Dortier
Il y a 600 millions d'années, l'un de nos très lointains ancêtres ressemblait à une salamandre sortie des eaux. Mais la sortie des eaux ne fut que relative. Les humains, comme les autres espèces terrestres, sont restées entièrement tributaires du milieu aquatique, ne serait-ce que parce que leur corps est constitué de 65% d'eau. Incapables de stocker l'eau dans leur organisme, ils doivent en permanence rechercher des apports hydriques pour rester en vie. Des chasseurs-cueilleurs à aujourd'hui, la dépendance à l'eau a ainsi structuré toute leur histoire, et reste aujourd'hui un enjeu économique, écologique, géopolitique majeur. Dans cette conférence, il sera question des oasis paradisiaques et de la déesse Thalassa, d'empires hydrauliques, d'imaginaire marin, de sécheresse, de déluges, d'eaux minérales et de guerres de l'eau.
+ Lire la suite
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}