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4,09

sur 198 notes
Trois roman magistraux pour décrire l'histoire de l'Amérique industrielle, le capitalisme en marche, la dépossession progressive des petites gens, des ouvriers, des itinérants, de ce qui fondait l'idéal Américain et avait pour nom liberté. Les personnages se croisent, certains deviennent puissants et riches, d'autres meurent, s'épuisent, s'abiment. A ces récits multiples s'ajoutent l'écho de voix qui resteront floues et anonymes, et des pages épiques et musicales qui dressent les portraits des grands de ce siècle, des chercheurs, hommes politiques, industriels qui ont marqué de leur empreinte l'histoire politique et sociale des Etats-Unis du XXe siècle.Le tout écrit dans un style épique et énergique, celui d'une tragédie moderne et implacable, qui reflète par son style même l'impossibilité de résister à la mise en marche de la machine implacable qui a pour nom modernité.
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Mac, Bill, Janey, J. Ward, Eleanor, Charley, six personnages en quête d'identité dans l'Amérique du début du vingtième siècle, en plein essor économique, que dopera bientôt l'entrée des États-Unis d'Amérique dans la Grande Guerre qui ravage l'Europe. L'essor n'est pas pour tout le monde, hélas, l'écart se creusant entre les déclassés (Mac, Bill, Charley) et ceux, plus malins, plus chanceux (?), qui vont s'en sortir par le haut, tel J. Ward Moorehouse, devenu un richissime homme d'affaires peu scrupuleux, qui va entraîner Janey et Eleanor dans son ascension sociale. Tous ces personnages, qui vont se rencontrer au hasard de leurs destins tourmentés, vivent comme rarement la littérature a su le faire, malgré quelques artifices littéraires dont l'auteur aurait pu se passer. L'époque (le roman a été écrit en 1930) est aux expériences, notamment picturales, et l'influence d'un Francis Picabia et des peintres cubistes n'est sans doute pas étrangère à la technique du "collage" que n'hésite pas à employer l'auteur. Insérant dans les parcours entrecroisés de nos héros des extraits de journaux de l'époque ("Actualités") et de courts textes qui semblent tirés de ses propres écrits ("Chambre noire"), John Dos Passos se veut "moderne" sur le plan du style, mais presqu'un siècle plus tard cette "modernité" semble bien désuète. On peut aisément sauter ces passages, qui n'apportent guère de matière au récit, n'en déplaise aux puristes que j'entends d'ici hurler au sacrilège…
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Réputé illisible, Dos Passos, parce qu'il envoie des morceaux d'histoires en une sorte de présent continu, s'arrêtant ici pour reprendre plus tard, y mêlant des courtes histoires, puis des extraits de vie, avant de reprendre le quotidien de ses héros qui ne font rien d'exceptionnel à par… vivre leur vie. J'ai un peu tâté son bouquin dans l'ordre des pages, puis j'ai fait mon choix : envie de connaître l'histoire de Max/Fainy d'une lecture suivie, puis celle de Ward Moorehouse (Ward comme un des héros de Ellroy), puis celle de Janey ou Eleanor. Oui ils se croisent, évoluent, font leur vie, le Mexique vient à leur rencontre, des couples se forment et se défont…
et du coup, en faisant comme ça, ça m'a bien plu. Ce système de longues nouvelles qui se croisent, c'est assez riche. Ensuite, à l'occasion, une courte nouvelle, la destinée des grands gagnants du début XXè, cette curieuse musique en contine pour célébrer leur accession au succès… avant de disparaître, à croire que souvent, la vie se finit quand on meurt, si, je te jure… Et parfois, comme on rajoute du sel ou des épices, ces flashes d'info pour rajouter du goût. Pas compris les mystères de la Chambre Noire, mais why not. En gros, cet écrivain a inventé le zapping !
Dos Passos est fils d'un riche portugais, c'est plutôt rare comme filiation aux Etats-Unis. Après de bonnes études, il s'est baladé, dans son pays puis en Europe, l'esprit curieux, la flamme de plus en plus gauchiste. Il a ainsi pris du recul sur son Amérique natale avec ses fables libérales, son foutoir/fourre-tout social, on n'est pas si loin de Gatsby ou d'autres héros de Scott Fitzgerald, le romantisme en moins. Mais j'ai plutôt suivi les aventures picaresques de ses héros comme celles du petit Augie March de Saul Bellow : ballotés par la vie, se débrouillant, avec des hauts et des bas… oui il y a une part de social, mais je leur laisse, je garde le suivi zigzaguant d'une péripétie à l'autre, les drôles de rencontres… Comme chez Saul Bellow il n'y a pas d'intenses méchants, de vrais pourris, il y a, en gros, des gens qui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont, et ça,
ça me plait bien.
Un reportage, en quelque sorte, sur ce coin d'Amérique en début de siècle, traversant la première guerre mondiale au loin, et les révolutions mexicaines de franchement plus près. Et tout ça, ça fait… d'excellents Ricains… d'excellents soldats… qui marchent au pas - ou pas. Et tout foutraque, piégeux, fougueux, injuste, naïf qu'il est, ce pays, par sa plume notamment, décidément, je l'aime bien, avec ses vrais morceaux de gens dedans.
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J'ai refermé ce livre avec un sentiment d'inachevé. L'auteur s'est essayé à un nouveau genre littéraire en mêlant plusieurs histoires entre elles et en y intercalant des titres et articles de journaux (souvent sans ponctuation) ainsi que des tranches de vies d'inconnus, censées refléter leur époque. Je n'ai pas non plus été passionnée par le conflit entre patronat et ouvriers qui est la trame de fond des différents récits. Je ne me souviens même plus de ce que deviennent les différents personnages principaux, mais sans doute n'est-ce pas l'objectif du roman. L'auteur a surtout cherché à dresser le portrait de la société américaine des années 40. du talent, néanmoins, mais je n'ai pas accroché.
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Une très belle chronique des USA du début du 20em siècle. À cette époque, les États-Unis ne sont pas encore la grande puissance actuelle mais sont déjà en passe de le devenir. C'est une société en pleine mutation, dynamique mais aussi rude pour la plupart de ses habitants. Dos Passos imagine différents personnages et par leurs biais, nous présente cette époque. C'est la grande force de ce roman. Une galerie de portraits rendant ce livre très humain. Une façon habile de mêler la grande histoire avec le destin de quelques héros ordinaires qu'on prend plaisir à suivre jusqu'à première guerre mondiale. Passionnant !
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42 ÈME PARALLÈLE DE JOHN DOS PASSOS
Résumer un tel livre est une mission presque impossible tant les histoires foisonnent, les références abondent et les extraits de journaux parsèment ce roman. C'est l'histoire des états unis tout simplement entre 1900 et la fin de la première guerre mondiale, Dos Passos va la faire vivre avec quelques personnages issus de milieux simples voir très pauvres qui vont de façon chaotique et chacun différemment évoluer dans cette Amérique en pleine effervescence. Il y a Mac, investi dans le syndicalisme ouvrier, malheureux en amour, Ward, qui deviendra un riche publicitaire, Eleanore, Charley ou encore Janey qui rêve d'amour. Tous on va les suivre en discontinu car la grande innovation qu'introduit Dos Passos dans ce roman, ce sont ces sortes de collages qui coupent les aventures des héros, ces très courtes biographies d'hommes célèbres ou des faits divers, le tout souvent sans ponctuation ou lien évident.
Dans les grands écrivains américains de ce début de 20 ème siècle, c'est sûrement celui qui parle le plus du social et de la politique dans les grandes villes, des luttes pour la survie, de la difficulté d'être tout simplement car il y aussi l'amour, omniprésent. Gigantesque fresque qui se poursuivra avec 1919( l'an premier du siècle )et La Grosse Galette, on y retrouvera certains héros mais une fois encore, leur histoire reste secondaire dans cette fresque lyrique, assez difficile à lire mais incontournable pour appréhender l'Amérique.
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Quand je lisais ce livre, je pensais à Citizen Kane, l'insertion d'extraits de journaux dans la narration. Sauf qu'ici c'est pour ne me donne qu'un vague air de fond, ou un air de vague de fond, ou vague fond d'air. Je ne sais pas.
Je suis perplexe. Ce livre tant vanté ne m'a pas particulièrement touché, ni le style, ni les personnages. Je ne peux pas reconnaître plein de qualités, mais elle ne m'ont pas servi, elles n'ont pas servi ce que l'auteur veut me raconter. Ou je n'ai pas assez bien écouté. Ou je n'en suis juste pas encore capable.
Parfois je ne comprends rien à ce que je lis, mais je suis ébloui. Ce n'est pas le cas ici : je pense avoir compris, essentiellement, et je ne suis pas particulièrement ébloui.
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42ème Parallèle est le premier volume de la trilogie de Dos Passos, son grand oeuvre, intitulée U. S. A. L'édition que je tiens en main est celle éditée par Gallimard dans la collection Quarto regroupant les trois tomes, agrémentée d'un appareil critique très précieux. L'oeuvre couvre deux décennies de l'histoire de l'Amérique, entre 1910 et 1930, marquant la cristallisation sociale du pays et asseyant sa domination dans le concert des nations. Dès l'abord la technique narrative vous frappe par sa singularité. Quatre registres sont à l'oeuvre. L'histoire de personnages imaginaires mais représentatifs d'un milieu social, de milliers de destinées. S'intercalent des courtes réminiscences autobiographiques, allusives, sans ponctuation. Puis l'auteur emploie la technique du collage en se servant de gros titres, d'extraits de véritables articles de journaux nationaux, de rengaines populaires, de chroniques de feuilles de choux locales. Pour finir, de loin en loin, il nous est proposé la courte biographie d'hommes célèbres, hommes d'affaires, syndicalistes, politiciens, scientifiques... incarnant le légendaire rêve américain. L'ensemble créé une matière narrative dense, s'allimentant de ces différents registres. La petite histoire, s'inscrit dans la grande, les personnages luttent, espèrent et sont aussi les jouets d'une histoire en marche.

On découvre dans ce premier opus une Amérique qui nous est peu connue. le pays est le théâtre de vives revendications sociales, le capitalisme doit encore composer avec le syndicalisme, l'immigration européenne prédominante est porteuse d'idéologies de partage équitable des profits, le socialisme n'est pas encore un terme péjoratif, on débraye pour de meilleurs salaires, les sociétés par actions sont en formations mais ne dominent pas encore l'économie. Bref tout est possible, rien n'est encore figé. L'entrée en guerre tardive des États-Unis dans la Première Guerre mondiale signera le glas de toutes ces aspirations.

Ce premier volet du tryprique est passionnant, l'évidence s'impose très vite à vous, vous êtes en face d'un monument de la littérature américaine, sinon mondiale, du XXème siècle. C'est une somme, un monde cohérent, foisonnant, qui porte en lui tout ce que le roman-fleuve a d'hypnotisant, de jubilatoire. Immergez-vous.
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Premier roman de la trilogie U.S.A., publié en 1930, c'est l'occasion pour John Dos Passos de brosser un portrait de l'Amérique des premières décennies du XXe siècle. Il suit le destin de personnages issus de diverses classes sociales, récits qui sont entrecoupés par des extraits de journaux, des biographies de personnages célèbres ou encore des paroles de chants. Avec en fonds toujours la question de la lutte des classes.
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Un incroyable exercice de style par le biais duquel l'auteur exprime une pensée pessimiste quant à la société américaine. Il multiplie les points de vue sur une époque et varie les rythmes, dans un jeu de temporalité. Si l'ensemble peut dérouter de prime abord, on se laisse vite emporter par Dos Passos, dont le récit m'a résolument charmée. Moderne et captivant !
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1er tome que j'ai eu du mal à terminer d'une trilogie de la littérature classique américaine.
L'auteur nous raconte l'histoire de plusieurs personnes, sans rapport entre elles et le texte est entrecoupé de récits autobiographiques mais aussi des coupures de presse sur toutes sortes de sujet, permettant de bien situer le contexte social, économique et politique de l'époque.
Les personnages ne sont décrits que par ce qu'ils font et disent, l'auteur ne donne pas ou peu d'éléments sur la personne en elle-même. Par contre, DOS SANTOS réussit malgré cela à nous immerger dans l'atmosphère bouillonnante de la fin du 19ème et le début du 20ème.
Cette fresque sociale aborde notamment le développement du socialisme dans les classes populaires à travers la vie de Mac, celle qui m'a le plus plu.
Le style est assez particulier avec des phrases courtes qui donnent l'impression qu'il n'y a pas d'action. J'ai du mal à adhérer à ce type de narration qui m'a fait revoir mes ambitions à la baisse, je ne poursuivrai pas la lecture des 2 autres tomes.
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