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Résumé :
"Et des choses que j’ai vues dans les différents voyages que j’ai faits depuis l’année 1768 jusqu’à 1775, avec des ob-servations sur les pays, royaumes, villes, provinces, lacs, fleuves, rivières, nations, mœurs et religions. Par moi P. FRÉDÉRIC DROZ du Locle."

Récit fidèle de mes aventures : En 1768, Frédéric Droz, jeune horloger de 19 ans, décide de voyager et quitte Le Locle dans le Jura neuchâtelois pour Paris, puis pour Londres et la Hollande et,... >Voir plus
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XI. Les églises que j’ai vues sont les Augustins, Notre-Dame, où il y a deux tours jointes par le bas, plates au sommet d’où on voit Paris à découvert et plus de trois lieues de campagne à la ronde. L’église St. Sulpis si belle pour sa façade et ses grandes colonnes de pierre. St. André des Arts, je ne me rap-pelle pas d’y avoir vu quelque chose plus qu’à une église ordinaire. Les Invalides sont remarquables par rapport au dôme de son église qui a un magnifique pavé de marbre de toutes sortes de couleurs naturelles avec plusieurs morceaux de marbre joints si exactement ensemble qu’on ne voit pas les joints, forment toutes fortes de fleurs, de couronnes, de dessins et au milieu il y a une grande étoile colorée, qui peut bien avoir entre quatre-vingts ou cent pieds de circonférence, les rayons se terminent en pointes très fines, tout ce pavé étant si luisant à cause que le marbre est poli, qu’il éblouit la vue si on le regarde longtemps, et autour du grand dôme il y en a quatre autres plus petits qu’on appelle les chapelles ; d’ailleurs les colonnes jointes aux murs sont des mieux sculptées, il y en a des rondes comme si elles avaient été tournées, des autres qui sont carrées avec de belles cannelures, le haut de chaque dôme sont des voûtes d’un rond concave là où l’on voit en peinture toutes sortes de hiéroglyphes, en un mot c’est une des plus belles curiosités de cette capitale. – 11 –
St. Eustache, est encore une église fort remarquable pour sa grandeur, elle est au bout de la rue des Prouvaires. St. Roc est aussi une belle église située dans la rué St. Honnoré.
XII. Les Quinze-vingts, sont un grand nombre de maisons où il y a une cour au milieu, y ayant un grand bâtiment joint aux précédents dans lequel on peut faire le circuit dans chaque étage y ayant une allée et à chaque côté une infinité de chambres différentes où sont plusieurs sortes d’artisans à cause que ce quartier est franc, il donne d’un côté sur la rue St. Honnoré.
XIII. Les petites maisons qui font une grande cour où est plantée une pépinière d’ormes pour s’y promener, il y a aussi une infirmerie et des loges avec des grillages de fer pour les in-sensés.
XIV. L’hôtel de ville est une grande place où il y a le bâti-ment où l’on y reçoit les rentes, où les négociants font tirer leurs comptes.
L’hôtel de Soubise c’est une grande cour avec un assez grand bâtiment.
XV. Le Palais royal situé dans la rue St. Honoré ou plutôt celui du Duc d’Orléans, premier Prince du sang Royal ; c’est un beau bâtiment qui joint l’opéra, cet édifice avait brûlé et celui dont je parle à présent est le nouveau qu’on a rebâti depuis peu, puisqu’en mon premier voyage que je fis en cette ville il n’était pas encore achevé, mais dans mon quatrième il était fini.
XVI. L’Observatoire est un grand édifice au haut duquel on voit Paris à découvert ; il y a une ouverture ronde qui se prend au bas en allant jusqu’au haut qui sert aux astronomes à lire dans les astres avec leur télescope. Sous ce bâtiment il y a des caves et chemins souterrains qui vont quelques lieues sous cette ville, où il n’y a aucune lumière.
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Description des principaux endroits de Paris, Places et Bâtiments que j’y ai vus.
J’AI cru pour satisfaire quelques-uns, de m’étendre un peu sur la ville de Paris, quoique ce soit un endroit fort connu de chacun, cependant plusieurs y vont sans faire attention à de certaines choses qu’il y a qui sont fort curieuses et qu’on ne voit pas ailleurs.
I. Le Louvre est un bâtiment fort long, avec un bel ordre d’architecture, mais aujourd’hui il est presque abandonné, c’est la retraite de quelques seigneurs étrangers et autre noblesse.
II. Les Tuilleries c’est une grande et belle promenade avec un château, où les personnes de qualité tout comme le commun peuple vont pour s’y promener, il suffit pour y entrer d’avoir l’épée au côté : il y a pour ornement douze statues en marbre qui imitent en perfection le corps naturel de l’homme.
III. La place de Louis XV où l’on voit ce monarque représenté sur un cheval de bronze, les statues de marbre blanc y sont au nombre de quatorze.
IV. La place Vandôme ou la place de Louis XIV où est sa statue sur un cheval de bronze, élevé sur une grande base de marbre blanc.
V. La place de Victoire où Louis XIV y est encore mais à pied élevé sur un piédestal en marbre où un ange lui pose la guirlande ou couronne de victoire sur la tête ayant quatre na-tions enchaînées sous ses pieds, qui sont quatre hommes d’une taille gigantesque1 et tout de bronze, où chaque partie du corps y est tirée d’après nature, chaque veine, nerf jointure, trait y sont tirés exactement.
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VI. La place Royale, je n’y ai vu qu’une vaste barrière carrée en gros barreaux de fer et au milieu est Louis XIII sur un cheval de bronze comme les précédents.
VII. Dans le jardin de l’arsenal j’y ai remarqué quatorze mortiers à jeter les bombes d’une grandeur extraordinaire mais fort courts et sept autres longs à peu près comme des canons et ce jardin a plusieurs vastes promenades.
VIII. Dans le jardin du Roi il y a plusieurs sortes d’arbrisseaux, j’y ai même vu des palmiers qui sont chacun dans de grandes boîtes remplies de terre, où il y a aussi de belles haies droites carrées et des mieux fournies qui séparent les grandes allées, où il a un grand parterre mais négligé par rapport aux fleurs qui y sont ; entr’autre il y a un cabinet d’histoire naturelle.
IX. L’hôpital général où j’ai premièrement vu une chambre où il s’y trouve plus de 80 couturières, une autre remplie de brodeuses de tapisseries à l’aiguille, une autre chambre où sont des femmes et des filles malades, c’est ce qu’on appelle l’infirmerie, deux autres chambres de fileuses de laine à la roue, une autre chambre d’enfants trouvés où sont deux rangées de petits lits pour se coucher, dans un endroit de la cour où il y a plus de 30 ou 40 femmes folles qui demandent de l’argent ou
autre chose aux passants. Il y a aussi l’apothicairerie pour ces malades, enfin une cuisine élevée où sont six grandes chaudières carrées pour cuire soupe et viande pour tout l’hôpital : une de ces chaudières est profonde de manière qu’un homme peut y être caché en y restant debout ; à cause de la profondeur de ces vases l’on fait le feu dessous dans un appartement plus bas.
X. Les Gobelins sont un endroit où l’on fait la tapisserie de toute façon en or et en soie ; par l’arrangement des fils ces tapissiers forment toutes fortes de figures, des saints et même des animaux qui sont très bien tirés où les ombres y sont observées exactement ; au lieu de passer leurs ouvrages de plat comme font les drapiers ils les posent de haut en bas.
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je fus à Montréal pour la faire voir au public avec des récréations physiques, cette pièce était un petit carrosse qui marchait seul par le moyen d’un moteur élastique, quand je lui disait de s’ouvrir il s’ouvrait, alors on y voyait deux forgerons qui forgeaient, deux enfants qui se balançaient, le mathématicien qui était une petite figure qui apportait un calcul juste de la grandeur de la terre, dès aussitôt que je l’appelais, et un petit moment après il disparaissait ; il y avait aussi un homme qui dansait dans l’instant que je lui or-donnais de danser, et qui finissait pareillement quand je le lui commandais ; à côté de cette petite figure il y avait un oiseau de cuivre qui chantait. Quoique cette pièce fut grossièrement faite, elle ne laissa pas que de me faire gagner passé 15 louis après toutes dépenses faites dans un mois de temps.
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je fus pour voir un animal qu’on me dit être venu d’Amérique connu sous le nom de Muthusasa. Cette bête sauvage avait comme une couronne de poil sur la tête, avec deux cornes très courtes, la barbe du bouc, les naseaux du taureau, le devant ou poitrail du dromadaire, le cul de mulet, la queue de cochon, le poil de sa tête comme du crin de cheval, le poil sur le milieu du dos semblable à de la laine de brebis, et celui de son derrière fin comme du castor, il était beaucoup plus haut et plus gros sur le devant que sur le derrière. (Muthusasa, s. m.: monstre que je vis une fois à Paris : je crois que son nom est aussi nouveau que ce genre d’animal.
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