Avec Vuzz,
Druillet s'essaie au comique, et c'est très réussi. Très particulier aussi, ça reste quand même
Druillet. Même si on ne l'imagine pas a priori se lancer dans ce genre de pochade.
Pas de grandes planches décoratives ici, une mise en cases plutôt traditionnelle, des dessins qui ont l'air de crayonnés rapides, bien que ce ne soit pas tout à fait le cas : certaines planches ont quand même dû être longues à dessiner.
Druillet s'essaie aux gags visuels. Il dit d'ailleurs fièrement que la première histoire de Vuzz, sans paroles, est antérieure au Arzak de Moebius à qui l'on attribue habituellement la primeur, avant de reconnaître qu'il y avait un précédent de
Raymond Poïvet.
Côté genre d'humour, ce n'est pas à mettre entre toutes les mains : ça tue énormément, ça viole beaucoup, plus un peu scato et un peu homophobe pour faire bon genre. Bref c'est l'éclate à condition de ne pas être trop regardant. Par exemple, je ne me souviens pas y avoir vu un personnage féminin qui ne se faisait pas violer.
Là où
Druillet est bon, c'est non seulement dans les dessins, mais aussi par la façon qu'il a de se payer son héros à la moindre occasion. Lequel s'en prend plein la poire, autant qu'il en commet.
Et tout ça pour dire quoi ?
Rien. Aucune justification, aucun message, juste une bonne grosse rigolade pas fine.
(Et bonne chance à qui dessinerait ça aujourd'hui et chercherait un éditeur).