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4,39

sur 3209 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cela faisait longtemps que je repoussais la lecture des Rois Maudits, sans raison particulière d ailleurs. Après le lecture de ce premier tome, un constat clair et net: j ai beaucoup trop différé! Une plongee fantastique dans la France et l Europe du XIVeme siècle. J ai adoré le style de l écriture, le rythme du récit, les dialogues, les descriptions, les personnages. Bref un grand moment et plonge derechef dans le tome 2.
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Avant ma découverte des Rois maudits, j'étais sans fausse modestie ce qu'on appelle une véritable bille en Histoire. le XIVème siècle ? Période floue après Charlemagne et avant la découverte de l'Amérique, je ne pouvais en dire plus.
Mais après seulement quelques chapitres de ce livre, je connais la généalogie de la famille royale de France sur au moins trois générations oncles et cousins inclus, et j'ai un aperçu de la situation du royaume, des enjeux politiques majeurs de l'époque, du fonctionnement de l'économie, des problèmes de religion et autres contre-pouvoirs... Et cela sans aucun effort de mémoire, seulement grâce aux personnages qui marquent l'esprit et à l'intrigue captivante. La narration glisse subtilement toutes les informations dont on a besoin pour qu'on ne soit jamais perdu.

L'intrigue est incroyablement prenante. Les chapitres sont courts et il s'y passe à toujours beaucoup d'actions, de rebondissements et de révélations. Vraiment, cela faisait longtemps que je n'avais pas eu cet effet de ne pas pouvoir m'arrêter tellement je voulais connaître la suite !
Les transitions sont de plus super bien ficelées. J'admire la virtuosité avec laquelle l'auteur passe d'un narrateur à l'autre, afin de nous faire vivre toutes les histoires de cette époque à la fois. On suit les complots des grands de ce monde, puis parfois au détour d'une ruelle on s'immisce dans une bribe de pensée ou une sensation précise. L'auteur en profite pour intégrer à la narration des événements historiques récents (pour les personnages) qui impactent encore le quotidien, et on sent un véritable amour pour ce dont il nous parle.

Et parfois aussi, il brise le quatrième mur avec une puissance redoutable. Un événement tout à fait anecdotique se produit, et l'auteur nous fait remarquer que c'est à cet instant précis que l'avenir du plus grand royaume d'Europe s'est joué, sur quelques mots échangés ou un hasard malencontreux. Cette brusque prise de recul m'a fait ressentir physiquement un véritable vertige, littéraire et historique.
Et loin de couper du récit, ces prises de recul donnent d'autant plus de poids aux actions des personnages, car nous sommes alors conscients que la moindre d'entre elles peut entraîner des répercussions en chaîne que l'on ne conçoit même pas.

Les personnages sont une masterclass de caractérisation efficace : Philippe le Bel et sa froideur royale, Isabelle de France vertueuse dans son malheur, Robert d'Artois aussi fourbe que bourru, Charles de Valois le grand manipulateur, ou Louis de Navarre l'héritier au trône visiblement pas gâté par l'intelligence (je ne me lasse pas de ce « Louis, taisez-vous... » que lui adresse son père Philippe le Bel à chacune de ses prises de parole).
Et malgré tous leurs défauts qui ne sont pas des moindres, je me suis surprise à finir par les trouver attachants, notamment grâce à l'humour et au sens du rocambolesque.
Au point qu'il m'est difficile de savoir pour quel camp je suis ! Ils complotent tous, ils ont chacun leurs raisons, plus ou moins égoïstes ou guidés par des valeurs sincères. Lorsqu'on a suivi tour à tour leurs sentiments et leurs quotidiens, on comprend leurs motivations et on peut même y adhérer... Avant de comprendre ensuite celles de leurs ennemis.

Je suis impressionnée par le travail de reconstitution. L'ambiance de Paris du XIVème siècle est tellement immersive, on s'y croirait.
Et cela est de plus mis en valeur par un style remarquable. Un pur délice, et cela même lors de descriptions des environnements des plus glauques.
J'ai d'ailleurs remarqué que je ne lis pas ce livre de la même manière que je lis habituellement : j'adore tellement le style que je veille à ne rater aucun mot, alors que d'habitude je lis en diagonale dès qu'une description ou un dialogue est un peu trop long.

Si je peux me permettre un seul reproche à faire à ce premier tome, c'est sa fin assez abrupte. Mais est-ce légitime de m'en plaindre ? Car déjà, la narration suit la véritable Histoire de France, qui a eu des périodes s'étant finies tout aussi brusquement.
Et d'autre part avec un peu de recul, je me rends compte que cela sert un propos : on a beau être un roi terrible et puissant, on finit tous par mourir. Dans la vraie vie, il est rare que la mort fournisse une conclusion narrative satisfaisante.
Et je dois être honnête avec moi-même, je n'aurais certainement aimé aucune fin tant j'aurais voulu que cette histoire se poursuive indéfiniment. Par bonheur, il me reste six autres tomes à découvrir, et l'intégralité des pages Wikipédia sur cette époque.

Autre défaut à soulever : les lectures qui passent après Les Rois maudits paraissent bien fades en comparaison.

Concluons.
J'adore.
Tout.
Le style, les personnages, l'action, l'ambiance, les faits historiques, les réflexions philo, l'humour... Oui, je suis complètement fan.

C'est une très chaude recommandation. En plus, chaque tome est assez court, 250 pages environ, ce qui à aucun moment ne donne l'impression de se lancer dans un pavé.
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Et oui ayant du temps devant moi pour lire et souhaitant continuer la lecture de cette saga je viens de relire le roi de fer
Le plaisir est toujours aussi grand et ce qui est agréable c est que j aime toujours autant les personnages
Quel plaisir de voyager ainsi dans le temps
Pour la génération qui ne connait pas cette saga un petit conseil lisez là
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Les Rois Maudits est l'une des fresques historiques les plus enthousiasmantes, les mieux écrites, que j'ai lues jusqu'ici, avec Fortune de France de Robert Merle ! le Roi de Fer, qui jette les bases de la saga, est un roman brillantissime, qui nous immerge totalement au temps du roi Philippe le Bel, durant la dernière année de son règne, en 1314, laquelle clôt sept années passées à abattre le puissant Ordre des Chevaliers du Temple, dernier pouvoir à lui tenir tête. Jacques de Molay, le Grand Maître, vient enfin d'avouer sous la torture toutes les infamies imputées à sa milice.
Maurice Druon prend pour point de départ à son heptalogie la légende selon laquelle Jacques de Molay aurait lancé une malédiction au moment de son exécution à l'encontre de ceux qui ont oeuvré à sa chute, ainsi qu'à l'encontre de leurs héritiers. On ne peut oublier la fameuse scène du bûcher d'où le vieil homme, possédé par une colère enragée, prononce à travers les flammes qui le ravagent ces paroles saisissantes :

”« Pape Clément !… Chevalier Guillaume !… Roi Philippe !… Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste jugement ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races ! »
(page 113)


Deux autres fils conducteurs viennent interagir avec l'intrigue principale, voire l'influencer : la rivalité pour la succession d'Artois entre Mahaut d'Artois et son neveu Robert d'Artois et l'idylle amoureuse entre le banquier Guccio Baglioni et la noble Marie de Cressay (même si pour l'instant, cette dernière intrigue ne semble pas interférer avec L Histoire, mais patience, les pièces du puzzle se mettent doucement en place !^^).

L'auteur réussit l'exploit de brosser toute une galerie de personnages historiques au caractère varié très crédibles : le roi Philippe, majestueux et implacable, son frère Valois vaniteux et brouillon, ses fils aînés et puînés fades et médiocres, les serviteurs de la Couronne Marigny et Nogaret loyaux mais plus royalistes que le roi lui-même, son cousin Artois truculent et revanchard, sa tante Artois calculatrice et autoritaire, Tolomei le banquier siennois rusé et opportuniste... D'ailleurs, peut-être que cette profusion de protagonistes pourra gêner au début le lecteur qui découvre seulement ce pan de notre histoire, et qu'il aura besoin d'un certain temps avant d'assimiler les identités et les intérêts privés de chacun. Car deux clans gravitent, complotent et intriguent autour du roi : d'un côté le parti des légistes et des tenants d'un état réformateur regroupant Marigny, Nogaret, Philippe de Poitiers, fils cadet du roi, Louis d'Evreux demi-frère du roi ; et de l'autre côté le parti des barons, favorables au retour d'un système politique traditionnel et féodal réuni autour de Charles de Valois, Louis de Navarre et Charles de Bigorre fils du roi, et Robert d'Artois.

On sent que Maurice Druon s'est beaucoup documenté, non seulement sur la situation géopolitique de la France médiévale mais également sur la vie quotidienne de ses habitants (armement, nourriture, hygiène, vêtements, éclairage, système de chauffage...), si bien que l'on se sent complètement immergé dans l'histoire. Cette documentation n'est jamais pesante mais se fond au contraire très naturellement au récit dans lequel aucun détail n'est négligé, jusqu'au vocabulaire de vieux français.

Malgré les drames humains qui se jouent (la chute des Templiers, la chute des trois brus du roi provoquée par Robert d'Artois pour récupérer son comté, les malheurs conjugaux de la reine d'Angleterre), certaines scènes et certains dialogues sont vraiment très drôles : par exemple, la scène du conseil où le roi ne cesse de rabrouer son héritier d'un sec «Taisez-vous, Louis !» suite à ses interventions toutes plus idiotes les unes que les autres ou la scène entre Mahaut et Robert d'Artois, accouru lui annoncer l'arrestation de ses filles et de sa nièce.

”- ... je veux qu'elle aide à sa ruine en allant braire devant le roi, et je veux qu'elle en crève de dépit.
Lormet baîlla un bon coup.
- Elle crèvera, Monseigneur, elle crèvera, soyez-en sûr, vous faites bien tout ce qu'il faut pour cela, dit-il.
(page 201)


Chaque phrase, chaque mot fait mouche. L'auteur sait comme personne renvoyer ses personnages vers la médiocrité, la vanité ou la solitude de leur vie en une formule définitive.
Les portraits qu'il brosse sont criants de vérité. Ainsi, Philippe le Bel est décrit comme un roi dur et majestueux, insensible à l'amour, même filial ; et pourtant, il souffre parfois de cette distance qu'il a lui-même instaurée. Mais pour la grandeur de l'Etat, il a renoncé à tout bonheur personnel !
Les personnages échappent à tout manichéisme, et même parmi les plus cruels ou les plus retors, il y a quelque chose e eux qui nous touche ou nous empêche de totalement les vouer aux gémonies.
Ainsi, Marguerite de Navarre, qui tondue et revêtue de sa robe de bure, trouve encore la force de répondre crânement à sa belle-soeur :

”«Moi, si je n'ai pas eu le bonheur, au moins j'ai eu le plaisir, qui vaut toutes les couronnes du monde, et je ne regrette rien !»
(page 226)

On ressent toutes les émotions, tous les doutes, toutes les envies rentrées ou sursauts d'orgueil des personnages, tant les mots utilisés par l'auteur sont justes et précis.
Bref, un véritable régal !

En bref :
Les + : un contexte historique extrêmement bien resitué et exploité ; des personnages réalistes et captivants ; un style efficace et des dialogues savoureux
Les - : aucun à mes yeux

Lien : https://parthenia27.blogspot..
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La saga des Rois maudits a toujours figuré bien en vue dans ma bibliothèque. Ma maman me l'avait offerte pour mes 16 ans et espérait que je me lance immédiatement dans la lecture de cette oeuvre. Mais, à l'époque, les couvertures des romans ne m'attiraient pas vraiment et j'avais déjà une tonne de lectures imposées par mes professeurs. Les Rois maudits ont donc pris la poussière et ma maman a cru que je n'appréciais pas son cadeau.
Puis, un jour, un professeur de sociologie a parlé des Rois maudits durant l'un de ses cours, nous conseillant de lire cette fresque qui résumait l'être humain à elle seule. Curieuse de me rendre compte par moi-même de ce qu'il voulait dire, j'ai enfin entamé la lecture de ce premier tome.
A ce jour, c'est encore mon préféré de la saga: le grand moment de la malédiction lancée par Jacques de Molay et le duo que forment Robert et Mahaut d'Artois n'y sont pas étrangers.
Effectivement, les Rois maudits résument parfaitement les qualités et les défauts qui peuvent (co)exister chez chacun de nous : les personnages de Maurice Druon sont courageux, lâches, généreux, jaloux, calculateurs, égoïstes, manipulateurs, naïfs, ...
Bref, depuis cette première lecture, je suis totalement "accro" aux Rois maudits. J'ai déjà relu les six premiers tomes 3 fois et je compte bien me lancer dans une petite relecture dès que je serai en vacances. Et tant pis si je finis par connaître l'histoire par coeur : c'est toujours un plaisir de se replonger dans ces romans !
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Excellent roman d'une écriture fluide remarquable, avec un vocabulaire d'époque bien plaisant et facile à assimiler avec l'aide des notes de l'auteur. L'histoire de France de cette époque de Philippe le Bel et de Robert III d'Artois nous est contée de façon attrayante valant bien des thrillers actuels. La toile de fond comme beaucoup de grandes histoires est l'appât du gain, de la richesse, de la renommée et les intrigues amoureuses et familiales des grands personnages.
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J'ai lu il y a pas mal d'années cette saga. Lorsque j'ai vu que Nelcie organisait une LC je n'ai pas hésité un seul instant. J'aime l'Histoire, j'aime les Rois de France.

Pour ce premier tome, nous découvrons Philippe IV le Bel. Roi de Fer d'un contrôle total, sans pitié concernant la loi. Il n'avait pas besoin de parler pour qu'on le respecte et surtout pour qu'on le craigne. Une de ses belles-filles est la célèbre Marguerite que vous connaissez certainement sous le nom " La Reine Margo".

On y découvre aussi la "fin" des Templiers. Par des manigances de son entourage, comme toujours dans la royauté, le Roi va mettre un terme à cette organisation qui pourtant lui a toujours été fidèle. Mais Jacques de Molay, le Grand-Maître des Templiers après mille tortures, jettera une malédiction lorsqu'il brûlera sur le bûcher: "Pape Clément... Chevalier Guillaume... Roi Philippe... Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races!"

Intrigue, manigance, poison ... telle est la vie des Rois de France. Une magnifique saga historique écrite subliment par Maurice Druon. Il a su démontrer la vie pauvre et cruelle du peuple de France. Il a su narrer la vie de ses Rois et des alliances avec d'autres Royaumes comme l'Angleterre dans ce cas-ci.

J'ai vraiment hâte de relire la suite, notre histoire de France est sublime. Il est impératif que nos jeunes s'en souviennent!
Lien : http://chezcookies.blogspot...
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C'est parti pour une longue lecture de cette portion d'histoire de la France avec ses plus de 1700 pages en 7 tomes. Histoire de société et je découvre avec beaucoup de plaisir le premier, très dense, avec de nombreux de faits et personnages. C'est tellement bien écrit et judiceusement mis en place qu'on s'y voit, le récit capte toute mon attention. Tout est bien mis en avant, suspense, amours, luxure, trahison, torture, règne, châteaux, prisons, un roi froid et dur mais beau, tromperie, abus de pouvoir et j'en passe. Ce qui me ravit est le fait que ce soit bien romancé car le côté historique pourrait être lourd. Les notes historiques ont leur importance à l'occasion. Elles permettent de restituer certains moments qui nous échappent à la lecture. Ayant lu quelques livres de ce genre, j'attendais quelque chose de bien, mais c'est beaucoup plus que cela. Un vrai régal et vivement la suite.
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Tout d'abord c'est la plume de Maurice Druon qui subjugue. Cette façon d'écrire que n'aurait pas renié un Dumas ou un Zola.
Une plume complétement immersive dans une époque pourtant pas si facile à comprendre. Je reconnais que pour ma part ce n'est pas la partie de notre Histoire que je connais le mieux, très loin de là! Et pourtant aucune difficulté de compréhension, les nombreuses notes regroupées en fin d'ouvrage sont un précieux complément.
Les dialogues sont vivants, les personnages (bien que nombreux) sont nuancés, Maurice Druon ne prends pas partie : il raconte.
Il nous raconte le procès des Templiers, l'histoire des princesses adultères, la vie de ce monarque aussi beau qu'impitoyable…
Et c'est un plaisir de se laisser entrainer par ses mots, ses phrases…📖
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Fluide, passionnant, instructif : si vous aimez les romans historiques ou les livres d'histoire, une étape indispensable à franchir. J'ai adoré et aujourd'hui, je me demande comment j'ai pu attendre si longtemps avant de me lancer dans cette belle saga. Un bijou littéraire.
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