Un après-midi d'hiver, les Delaney sont réunis dans le salon de Farthings, la demeure de Maria Delaney et de son époux, Charles Wyndham.
Maria a terminé la lecture d'une pièce de théâtre, dans laquelle on lui propose de jouer. Niall, son demi-frère, s'apprête à jouer un petit air de sa composition au piano. Et Celia, la demi-soeur de Niall et Maria, reprise les chaussettes des enfants de Maria.
Et tout à coup, Charles explose. Dans une tirade qui laisse les Delaney abasourdis, il les traite de parasites...
Choqués par cette réaction, le frère et les deux soeurs décident de réfléchir à leurs agissements des années passées : ils reviennent sur leurs souvenirs d'enfance et sur leurs années d'apprentissage de leurs métiers respectifs afin de décider si Charles a tort ou raison.
Oh, comme je les aime, ces parasites !
Ils sont agaçants, certes, mais aussi tellement émouvants et attachants. Avec leur éducation peu banale, ces trois-là sont devenus des adultes pas vraiment comme les autres, mais peut-on pour cela les qualifier de parasites, comme le fait Charles ?
Je ne connaissais pas du tout ce titre de Daphné du Maurier avant de dénicher ce roman dans une vente de livres organisée au bénéfice de mon ancienne faculté (des travaux devaient être réalisés, et le doyen a donc décidé de les financer lui-même par ce biais). Et même si ce n'est pas le plus connu des romans de du Maurier, c'est un récit très agréable à lire.
L'auteure y mêle l'humour, la nostalgie, les traumatismes de l'enfance et de l'adolescence. Elle parvient à rendre ses personnages très humains, avec leurs abominables défauts et leurs merveilleuses qualités. Les Delaney et leur mode de vie un peu bohème deviennent très vite fascinants et, au contraire de Charles, on comprend très vite que l'éducation particulière des frère et soeurs par leurs parents (et par Truda) est responsable de leur comportement en tant qu'adulte (mais n'est-ce pas toujours le cas et pour chacun d'entre nous ?)
Le récit mêle la narration à la première personne du pluriel et la narration omnisciente, comme pour insister sur le fait que les trois Delaney ne font qu'un, qu'ils sont liés pour toujours, que cela plaise ou non à Charles ou aux autres personnes extérieures à leur cercle.
Et les liens sont forts entre Maria, Niall et Celia. Ces liens sont fait d'amour. de jalousie et de rancoeur aussi, parfois, mais l'amour l'emporte toujours et les réunit envers et contre tous.
The Parasites, pas facile à trouver en V.O., a été traduit en français il y a longtemps (voici ce qu'en dit Wikipedia : The Parasites (1949) - Publié en français sous le titre
Les Parasites, Paris, Albin Michel, 1951 ; réédition, Paris, le Club du Livre français, 1951 ; réédition, Lausanne, Éditions Rencontre, 1972) et cette traduction ne doit pas être facile à dénicher non plus... Mais si comme moi, vous êtes assez chanceux pour le trouver, que ce soit en librairie, en bouquinerie ou autre, n'hésitez pas une seule seconde : achetez-le et lisez-le tout de suite.
Et puis, une fois votre lecture terminée, pensez à moi et passez me dire ce que vous en avez pensé en commentaire !
Ce sont des romans comme celui-ci et des personnages comme les Delaney qui nous rappellent parfois que l'amour de la lecture est une chance.
Challenge Solidaire 2020 : 7/30