J'ai un rapport particulier avec
Jean-Paul Dubois : je lis tous ses romans, bien que peu m'aient finalement touchée. J'ai été, comme énormément de lecteurs, emballée par
Une vie française. Mais en faisant une balade sur mon blog, je réalise que j'ai lu ces dernières années
Kennedy et moi puis
La Succession de lui, sans en avoir, pour être honnête, le moindre souvenir, zéro. D'ailleurs, en lisant mes critiques, les souvenirs ne sont pas plus remontés, ce qui me fait dire qu'elles étaient mauvaises… Bref !
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon est un magnifique titre, je trouve, qui ressemble bien à l'auteur. Je n'ai pas beaucoup aimé ce roman en tant que tel, dans le sens où je n'ai pas pris du plaisir à découvrir l'histoire, ni même ce personnage principal un peu insaisissable. Comme souvent chez Dubois, le héros principal s'appelle Paul. Et comme souvent chez Dubois, il a grandi à Toulouse (j'adore tous ces rituels chez l'auteur, ça contribue énormément à l'admiration que je lui porte). Paul est le fils d'un pasteur danois et d'une directrice de cinéma toulousaine. Comme souvent chez Dubois (!), l'épouse est rustre et dominante, le mari et père de famille sympa et solitaire (j'ignore ce que cet homme a vécu mais manifestement ce schéma-ci l'a profondément marqué). Et comme toujours chez Dubois, les héritages familiaux sont chargés, omniprésents, chevillés au corps.
Paul finit par quitter Toulouse pour Montréal, où l'action s'y déroule au présent. Il y fera un métier atypique de gardien de résidence, ce qui lui apportera quelques gros déboires. Je n'en dis pas plus car ici se joue la narration du livre.
Au risque de me répéter, je n'ai pas trouvé l'histoire prenante. Et le personnage principal est comme souvent chez Dubois un homme nébuleux dont nous saisissons des bribes mais pour qui rien n'est franchement explicite. C'est finalement cela que l'on vient chercher quand on lit un
Jean-Paul Dubois : cette capacité à retracer une humanité dans les relations et les histoires, une sorte de « vérité » (si tant est qu'il y en est une…), dans laquelle on ne peut que se reconnaître, sans pour autant comprendre vraiment de quoi il s'agit puisque rien n'est clair sur la psychologie du personnage principal.
Beaucoup de critiques ont dit que c'était l'un des romans les plus aboutis de l'auteur, ce que je n'approuve pas du tout. Pour moi, Dubois a une force inégalée dans la narration des relations humaines chaotiques et blindées d'incompréhension et il n'est pas allé au bout de ce qu'il a écrit. Autant l'enfance de Paul jusqu'à sa majorité est magnifiquement écrite, autant la partie canadienne m'a semblé un peu ennuyeuse.
A débattre, évidemment
Jo la Frite
PS : pour tous les fans de Dubois, le fameux « dentiste » était bien au rdv
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