AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 2017 notes
Je viens à l'instant de finir cette Vie française, roman (jusqu'à quel point?) qui m'a quelque peu chamboulée...
Sur la forme, le récit déroule, la vie d'un homme, le narrateur, depuis le jour où son frère aîné est décédé, encore enfant, jusqu'à l'age de cinquante ans environ. la chronologie est basée, de manière originale, selon les gouvernements alors en place en France.
Le style est fort agréable, à la fois érudit et plein d'humour (souvent noir), de cynisme aussi. J'ai beaucoup apprécié l'écriture de jean-Paul Dubois, sa sensibilité, son sens de la description, son art de mettre les mots qu'il faut sur un ressenti douloureux, tout en pudeur, ses descriptions de personnages, très visuelles, gentiment moqueuses...
Sur le fond, c'est une jolie histoire de vie, très réaliste, qui nous parle, car beaucoup d'éléments présents (événements, époque, style de vie,...) ont été vécus, ou racontés par des proches de ses lecteurs.
le narrateur est un homme de son temps, tout en étant l'homme universel et intemporel, avec ses questionnements, ses remises en question, ses ressentis, ses blessure de l'âme, ses petits travers, sa mémoire douloureuse...
J'ai été très émue par cette vie, qui, partie sur de tristes hospices, monte crescendo (en apparence), pour redescendre, impitoyablement.
Le livre fini, on se sent tout petit, dérisoire, un petit rien plein de questions, de doutes, de souvenirs, et de sentiments.
Très beau roman plein de pudeur, de psychologie, d'instants cocasses aussi.

Commenter  J’apprécie          411
J'adore ces livres qui une fois refermés laissent planer un doute sur les quelques jours qu'on vient de passer ensemble : est-ce que j'ai lu un livre ou vu un film ?
C'est beau, c'est bien écrit, c'est fluide, c'est attachant.

J'ai beaucoup aimé la profondeur des personnages, l'histoire de la France de la 2nde moitié du XXe siècle n'est qu'une trame de fond, des images sur un poste de télévision noir et blanc ; et tant mieux car j'avais pensé en lisant la 4eme que ce serait plus scolaire, plus chronologique.

Bref, un très bon roman pour un très bon moment.
Commenter  J’apprécie          411
La vie de Paul Blick est française certes, mais elle est surtout celle d'un homme désenchanté qui revient sur ses cinquante années d'existence. Ce roman primé par le Fémina 2004 « résume » en 400 pages, 5 présidents (De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac ) , un président par intérim (Poher) les enchaînements d'événements qui vont décider de la destinée d'un homme. C'est par la phrase « Et ma mère tomba à genoux », à partir d'un drame la mort de Vincent, son frère ainé, que Paul débute ses souvenirs. Cette disparition sera fondatrice de toutes celles, symboliques ou réelles, à venir. L'Absence ne s'effacera jamais de la vie de Paul et sa famille se fige dans la peine. Sa mère devient lointaine et son père s'investit dans sa concession de voiture simca. Les années soixantes sont là et dans leurs sillages les turbulences sexe-alcool-et-rock-and-roll, l'esprit de révolution de 68, la conquête des femmes. La vie de famille, les enfants et le succès succèdent aux années de coloc. mais le récit de Paul reste désabusé, distant. La morosité gagne du terrain car sa vie continue à charrier son flot de deuils, de tromperies, de folie, de regrets et parfois même de remords. Des familles arthritiques, des amantes de passage, une épouse occupée, des enfants distants tout concours à la dérive des sentiments. Au récit de la vie chaotique de cet homme se superpose les petitesses politiques de la France, peut-être parce qu'on a les gouvernants que l'on mérite ? S'il y a beaucoup d'humour dans ce roman, il y a peu de joie et encore moins de bonheur. Cependant l'écriture fluide de Jean-Paul Dubois nous donne quelques lueurs d'espoir, toutes réfugiées dans la nature, les enfants ou les vieux ; les adultes, eux semblent condamnés à l'enfer ! Paul conclut « La vie n'était rien d'autre que ce filament illusoire qui nous reliait aux autres et nous donnait à croire que, le temps d'une existence que nous pensions essentielle, nous étions simplement quelque chose plutôt que rien ». Par bribes ou par pans entiers cette histoire peut résonner chez chacun.
Commenter  J’apprécie          300
Une vie Française – Un Livre de Jean-Paul Dubois (Français, né en 1950), 400 pages – aux éditions « Seuil » - Sorti le 9 Septembre 2005

J'ai du me tromper d'auteur, il me semblait être celui qui avait signé un préface d'une grande qualité ! Allons, des Dubois, des Oliviers il y en a des tas ;-p … (Surtout quand on pratique la Lecture Rapide).

« Personne ne nous appartient, excepté dans nos souvenirs. »
C'est vrai que cela est bien. Une fois les choses « digérées » par notre psyché on peut se refaire le film comme on veut dans la tête.

Intrigues politiques d'envergure et « la petite histoire » qui passe juste à côté de la grande. le style « piquant » prend le dessus et brrr ce qu'on peut faire avec un Rotti… Un président est-il forcément un «magouilleur » ? Quelle est cette ambition « tordue » de gouverner un pays….

C'est un peu le récit du battement d'ailes du papillon qui créé la tornade
Quelque part au loin…

« Jolie petite histoire » de Louis Bertignac (j'ai pensé à cette chanson !).

Déso ! Autant parfois je suis bavard autant là je n'ai pas grand-chose à en dire…

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
Commenter  J’apprécie          292
Un des romans de littérature française moderne que j'ai préféré, tant il regorge de qualités: un style maîtrisé et agréable, un ton, des personnages attachants et réalistes, des réflexions existentielles, beaucoup d'humour, quelques sarcasmes, du sexe, des émotions... bref, c'est un sans faute, pour moi. Ce livre est exactement ce que j'attends d'un roman: une belle histoire qui fait écho à nos vies et nous fait réfléchir tout en nous divertissant.
Commenter  J’apprécie          280
Une lecture riche en faits et émotions qui m'a plongée dans la vie de Paul Blick contée avec un grand talent par Jean Paul Dubois, auteur que je découvre grâce à Babelio.

Un de ces livres qu'on a envie de relire, une fois la dernière page tournée. Un personnage attachant, de l'humour, beaucoup d'émotion, un style fluide, des propos parfois poignants mais justes, tous les ingrédients qui font que ce voyage dans le temps sous la Vème république est un pur bonheur.

Un véritable cours d'histoire récente, très apprécié par une étrangère comme moi qui débarque en France pendant le septennat de Chirac et pour qui l'OAS, Ben Barka ou Bokassa sont des noms peu ou pas connus.

Un roman à déguster.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
Commenter  J’apprécie          261
Un avis très mitigé concernant ce roman,J'avais déjà lu deux romans de cet ecrivain: - le cas Sneïjder et - si ce livre pouvait me rapprocher de toi, j'avais aimé ( voir mes critiques).
Peut-être est-ce dû à mon âge ? Je suis de la génération d'après, et l'analyse de la société faite par l'auteur au travers la vie de Paul Blick ,ne m'a pas parlé. Ce roman m'a déstabilisé pourquoi? Je pense trop de clichés ,trop de scènes érotiques qui gâchent ce que l'auteur à voulu faire " passer" et est-ce que cette histoire reflète vraiment France de 1958 à 2002?
Là construction est originale ,chaque chapitre correspond à un président.
L'histoire commence le 8 janvier 1958 sous la présidence de Charles de Gaulle et se termine le 5 mai 2002 sous Jacques Chirac.
Le style est bon ,mais je n'ai pas été transportée .Pour moi,malgré tous les rebondissements : malheurs/bonheurs,c'est trop parfait ,trop lisse ,quelque peu surjoué ,quelque chose m'a mise mal à l'aise dans cette histoire ,que je n'arrive pas à expliquer! Mais tout cela pour vous dire que j'ai préféré de loin ses deux autres romans cités plus haut.⭐⭐⭐
Commenter  J’apprécie          250
"Perdre un enfant,ne serait-ce que par fragments,est une ordalie"
De la perte de son frère à l'âge de 8 ans à la mort psychique de sa fille, Paul Blick, 54 ans, confie (confesse) Une vie française,sa vie ponctuée de traumatismes et mise en parallèle (d'où l'originalité de ce roman, prix FNAC et prix Fémina 2004)avec la vie politique française.
Une grand-mère Blick revêche qu'il croit mariée à De Gaulle, des Noëls houleux lorsque l'oncle Hubert(ancien milicien) évoque la guerre d'Algérie,une adolescence aux éjaculations impromptues entre De Gaulle et Pompidou, une attirance pour "le bordel" en mai 68, l'amour avec l'assistante d'un "dentiste désaxé" face au LEM télévisé, le mariage avec une "fille de droite d'une famille de droite" qui aime "le monde réel des affaires" alors que "la crise" va sévir avec pertes et fracas de Mitterand à Chirac...jusqu'aux "écarts du monde et à sa brutalité": voilà Une vie française qui mène au succés Paul Blick, surnommé l' "homme-tronc" photographe des arbres, puis le balaie d'un coup de vent comme une simple feuille.
Un langage imagé,percutant,parfois cru qui touche car nimbé d'émotions.Un talent inné pour créer une ambiance qui sonne juste,raconter le couple, l'érotisme, la conception du bonheur, le tout venant même dramatique en maniant toujours une bonne dose d'humour(quitte à choquer).
Une vie française de Jean-Paul Dubois(romancier émérite et journaliste-reporter) est à lire car elle pourrait-être une vie (avec ses hauts et ses bas)parmi tant d'autres ce qui permet une bonne identification du lecteur!
Commenter  J’apprécie          250
La lecture de ce roman a été pour moi une demi-déception, un plaisir en demi-teintes.

J'ai détesté la première moitié (j'ai d'ailleurs failli abandonner). J'ai mieux apprécié la seconde.

Le narrateur, le tout jeune Paul Blick, est superficiel et caricatural. Désabusé comme s'il avait déjà tout vu et tout vécu, il s'enlise avec pessimisme dans ses jugements à l'emporte-pièce. Il m'a collé le bourdon !

Heureusement, il bonifie avec l'âge et adopte au fil des pages des positions un peu plus nuancées.

Il n'en reste pas moins un personnage assez passif qui semble regarder sa vie défiler sans vraiment y participer.
La manière dont il relate les événements laisse entendre que son existence est vide et commune, alors que ce n'est pas le cas.

Jean-Paul Dubois manie ici un humour amer qui s'apparente plus au cynisme qu'à la nostalgie. Du coup, on s'implique peu et, comme le personnage principal, on s'abandonne à l'ennui.

Je trouve l'ensemble moyen : une succession d'anecdotes, traversée tout de même par quelques belles éclaircies, comme la description des prises photographiques des arbres.
Commenter  J’apprécie          230
Chronique douce amère de l'Histoire de la Cinquième République à travers la vie d' un homme presque ordinaire.Chaque chapitre porte le nom du président de la République de l'époque
Nous nous embarquons donc pour un long récit où la vie personnelle de notre héros croise l'histoire politique, sociologique et économique aux cours de ces décennies où la France a profondément changé.Jean Paul Dubois sait écrire ,c'est une évidence. Habile dans les analyses psychologiques ou politiques, il sait aussi manier l'humour. D'un sujet a priori pas folichon , il arrive à faire un livre témoignage tout à fait passionnant.Ceux qui, comme moi, ont vécu ces années s'y retrouveront facilement.Pour les plus jeunes, c'est un livre facile à lire et bien écrit qui permet une approche quasi historique sans la lourdeur d'un livre classique d'histoire
Commenter  J’apprécie          230




Lecteurs (5152) Voir plus



Quiz Voir plus

Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

Paul Hansen, le personnage principal du roman, a été incarcéré à la Prison de Bordeaux à Montréal ...?...

Le jour de l'élection de Barack Obama
La jour de l'élection de Donald Trump

12 questions
124 lecteurs ont répondu
Thème : Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul DuboisCréer un quiz sur ce livre

{* *}