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3,88

sur 1985 notes
Que l'on ait attribué à Jean Paul Dubois le Prix Fémina 2004 ne m'étonne pas du tout , il le mérite amplement . Les divers jury ont couronné de bien pires "choses" . Son bouquin est bien fait et surtout très bien écrit dans un style vif et journalistique . Dans cette longue narration de sa propre vie , Dubois nous tient parfaitement en haleine , de sorte qu'on ne lâche pas le bouquin . Fils d'un garagiste Simca assez prospère et d'une correctrice intransigeante et mitterrradienne , il démarre dans la vie avec le handicap de son frère aîné mort prématurément . Il passe ensuite sa vie , un peu comme un bouchon de liège gauchiste voguant au fil de l'eau . Il s'inscrit en fac de lettres , section sociologie , obtient son diplôme en ne faisant strictement rien , couche à droite et à gauche au gré de ses instincts , se marie avec une battante issue d'un milieu fortuné , se marie , a deux enfants et gagne sa vie , heureux homme , en faisant quelques photos pour deux albums qui ont un grand succès .
On nage dans la saga familiale style P.Roth , version cassoulet , avant que tout ne bascule dans le drame , la déchéance et le sordide. Comme si cet enfant gâté de la gauche caviar , plutôt obsédé par le sexe , était enfin rattrappé par un destin finalement malveillant .
Il ne s'agit bien sûr pas d'un roman , mais de la biographie désenchantée d'un individu qui ne croit ni à Dieu ni à Diable et qui ne sait finalement pas pourquoi il est venu sur cette terre .
Donc un nombrilisme un peu sinistre mais qui ne laisse pas indifférent car nous avons tous un peu de ce Paul Blick... quelque part .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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La toile de fond du roman de Dubois, c'est en premier lieu celle de la France de la 5ème république à travers Paul Blick le personnage central du roman. Il épouse Anne la fille de son patron, à qui il laisse le loisir de diriger l'entreprise familiale. Devenu papa poule, Paul va coucher ces souvenirs personnels Ssur papier avec en parallèle les espoirs et les désillutions d'une époque riche en évenements. de la tragique disparition de son jeune frère, de son adolescence insouciante, son intense activité sexuelle, puis plus tard la maladie de sa fille, l'amour éperdue pour son petit fils, sa passion pour les arbres etc...
On retrouve toujours avec plaisir l'univers tragi-comique de Jean-Paul Dubois qui par son talent de narrateur fait appel à nos propres souvenirs.
C'est drôle, mélancolique, tragique, touchant, cinglant, léger. En un mot brillant.
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Je n'avais jamais lu Jean-Paul Dubois. C'est chose faite. C'est facile à lire (comme on dit maintenant). Il y a quelques bonnes tirades.
Mais je n'ai pas trouvé un grand intérêt à ce roman. Je suis restée en retrait quant à la vie des personnages qui n'ont provoqué chez moi aucune émotion, ils sont restés désincarnés. Je me suis souvent ennuyée pendant ma lecture. Je n'ai rien découvert sur la nature humaine.
Comme l'auteur causait fréquemment de politique, j'aurais aimé une analyse plus complète de chaque période présidentielle et de ce qu'il leur reprochait. Quitte à balancer, autant le faire vraiment, le néophyte en matière politique que je suis aurait apprécié.
Finalement, notre Paul Blick est un sacré amant, nanti, privilégié, bien loin du petit peuple. Point barre.
Les dernières pages sont plus émouvantes. La course est finie, on regarde derrière soi, on vit avec ses morts et quand on a beaucoup de chance, on se crée un paradis de souvenirs dans un jardin accueillant.
J'aime quand on m'arrache les tripes ou le cerveau et là, franchement …
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Comme d'autres lecteurs, j'ai été déroutée..avec un début qui m'a semblé un peu plat si ce n'est l'intérêt de retracer notre histoire contemporaine..
Et au fil des pages, l' écriture magnifiée m'a emportée ! Que d'enfilades somptueuses, le verbe est si splendidement manié !
1er roman que je lis de JP Dubois et qui me donne tout simplement envie de lire les autres, et de retrouver cette si belle écriture !
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J'aime bien Jean-Paul Dubois mais sa vie française ne m'a pas passionné. On y trouve pourtant les ingrédients qui font la richesse et le succès de ses livres.
Roman très certainement en bonne part autobiographique. Il y a certes de bons passages mais, à mon goût, trop de clichés. On n'en retire pas grand-chose.
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L'été dernier, Michel Serres a publié un essai dans lequel il fustige le déclinisme ambiant en vogue actuellement et tous les ronchons qui veulent faire croire aux jeunes générations que ‘'C'était mieux avant'' (titre de l'essai). ‘'Une vie française'' apporte de l'eau à son moulin et montre à quel point le prétendu bon vieux temps n'était pas si rose !!

Les chapitres de ce roman correspondent aux présidences qui se sont succédées en France, de Charles de Gaulle (1958) à Jacques Chirac (2e septennat). Je me suis demandé si les propos virulents du narrateur sur chacun des présidents et sur la classe politique en général sont le reflet des opinions de l'auteur ou celui de l'opinion générale des français de cette époque ; bien que de la même génération que Jean-Paul Dubois, je ne me souviens plus précisément de cet aspect de l'époque.

Paul Blick, le narrateur, représente le baby-boomer type, une génération composée en grande partie d'idéalistes et d'égocentriques, selon certains sociologues, responsables de la crise vécue par les générations suivantes, selon d'autres sociologues (je leur laisse la responsabilité de leurs propos !). Les trente premières années de cette seconde moitié du 20e siècle sont caractérisées par les Quatre P, «Paix, Prospérité, Plein-emploi, Progrès» ; puis les baby-boomers sont rattrapés par les crises qui débutent au début des années 70.

L'impression la plus marquante que j'ai retiré du roman : l'immense solitude du narrateur. Il vit comme étranger à sa famille et à son entourage… C'est à la cinquantaine qu'il mesure cette solitude et ses conséquences ; il essaie d'y remédier… mais n'est-il pas trop tard ?

La pesanteur de cette solitude est contrebalancée par des passages humoristiques : par ex, la visite de conscription, préalable à l'incorporation dans le cadre du service militaire obligatoire à cette époque, etc…

Je n'ai éprouvé ni sympathie ni antipathie pour ce personnage qui se laisse porter par les évènements et subit les aléas dus à son apathie sans chercher à réagir… talent et rêves, mais aussi lâcheté et compromissions.

Le titre est en adéquation parfaite avec le contenu du livre : «roman d'une génération», «chronique d'une vie banale» ou «trajectoire fourvoyée d'un gauchiste soixante-huitard» comme l'ont écrit des critiques ; «génération désenchantée», ajouterais-je. A ce titre, ce roman mérite d'être lu.
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Au début, le personnage principal et narrateur, m'a particulièrement agacé. Sa façon égocentrique et réductrice de voir le monde, sa contestation facile et superficielle, ses petites provocations sexuelles, son survol des périodes politiques, calquées sur celles des présidents de la république; tout m'annonçait une lecture poussive. Et puis, au long des pages, le personnage a un peu muri, et le tour dramatique pris par sa vie m'a retenu. Finalement je suis allé jusqu'au bout sans trop de mal et garde un souvenir amusé de ce gauchiste devenu rentier. Je dois cependant avouer qu'il ne me reste pas grand chose de consistant de cette lecture, sinon un magma confus de tant de choses qu'aucune ne ressort vraiment.
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« Et il pleuvra des roses » : c'est quand j'ai entendu Jean-Paul Dubois prononcer ces mots un matin à la radio que j'ai eu envie de le découvrir. Un timbre chaleureux et musical, tantôt enjoué tantôt grave, des silences émus, un doux pessimisme d'où jaillissent régulièrement des étincelles d'humour et d'audace pour mieux y survivre. J'adorerais le rencontrer.
Voilà, j'ai terminé Une vie française en même temps que 2019 et je suis ravie de ma lecture. J'ai retrouvé Paul, l'anti-héros solitaire et incompris au coeur tendre, qui nous fait traverser 50 ans de son intimité inscrits dans l'Histoire, depuis une enfance marquée par la mort de son frère, dont il demeure inconsolable, jusqu'à son plus grand âge, en passant par mille étapes et mille rencontres qui le construisent, à la fois désopilantes et affreusement tristes. Mais c'est toujours l'énergie de vivre et l'humour qui triomphent, ainsi que la beauté de chaque détail et de chaque instant.
Je n'en ai pas terminé avec Jean-Paul qui fait désormais partie de mes auteurs fétiches.
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Paul Blick est, d'après son auteur, un enfant de la Ve République. Il a huit ans en 1958 quand la nouvelle constitution est adoptée et il décide d'en finir avec la vie en 2002, donnant ainsi une mort symbolique à notre régime politique qu'il juge sans doute usé jusqu'à la corde. La vie de Paul Blick se confondrait avec l'histoire de la France, une vie morose, rageuse, ennuyante et, sur la fin, dépressive. On nous prévient en 4ème de couverture, une vraie série noire attend notre non-héros. Comme chaque changement politique est désastreux, qu'il soit de gauche ou de droite, chaque événement est calamiteux dans la vie de Blick.
Jean-Paul Dubois réussirait la prouesse de faire revivre notre histoire au travers de la vie de son personnage. Hélas, ne surnagent dans cette fresque historique que des clichés qui finissent par nous donner une image caricaturale du demi-siècle écoulé. Les années 60 : « une 403 bleu marine ou grise, intérieur en velours ras, De Gaulle au volant, les deux mains sur le cercle, Yvonne à ses côtés ». Mai 68 : « le bordel pour le bordel ». La présidence de Georges Pompidou : « le natif de Montboudif avait remis le pays au pli et la nation au travail ». le giscardisme : « en plein XXe siècle on est gouvernés par un président de la République, et j'insiste sur le mot République, qui s'est marié avec une femme du nom de Anne-Aymone de Brantes et a appelé ses deux filles Valérie-Anne et Jacinthe ? ». François Mitterrand, un « socialiste en poulaines élevé chez les maristes, ancien membre des Volontaires nationaux et oscillant tout au long de sa carrière au gré de ses intérêts personnels, entre une gauche amollie et des droites opportunistes ». Bref, un « social-traître ». Jacques Chirac « qui n'était pas grand chose » incarne l'une des « deux formes de bassesse et d'indignité » que la France choisira pour la gouverner (l'autre étant le Pen ). Finalement Paul Blick qui se vante de n'avoir jamais cédé à la tentation du vote, reproche aux Français de s'être laissés berner par une bande de détrousseurs de grand chemin alors que lui-même s'enfermait dans son laboratoire de photos, dans un repli presque infantile.
Paul Blick serait-il une allégorie de la mollesse des Français, de leur caractère velléitaire, de leur incapacité à changer ? Ou, au contraire, incarne-t-il le rejet des compromissions, des petits arrangements, de l'argent ? Les deux sans doute, mais Jean-Paul Dubois construit son personnage avec un tel manichéisme qu'on ne s'y retrouve pas. Qui est Paul Blick ? le jouisseur qui, entre deux biberons, lorgne sur sa belle-mère et culbute la meilleure amie du couple ou l'ermite qui s'enfuit dans les forêts profondes ? le quadragénaire qui roule en cabriolet MG ou le fils qui nourrit sa mère à la petite cuillère ? Jean-Paul Dubois ne nous donne pas la clé de son personnage à force de brouiller les pistes. C'est peut-être la mère de Paul Blick qui nous donne la réponse en disant à son fils qu'il est un enfant gâté.
Jean-Paul Dubois atteint cependant une sorte de justesse et de profondeur quand il accepte de mettre de côté les atermoiements de son personnage pour le confronter à ce qui fait de la vie une redoutable épreuve : la perte de ceux qu'on aime. Là, son écriture se fait simple, émouvante et directe, enfin débarrassée des stéréotypes qui nous ont tant pesé.
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Révision des présidents de la 5ème république : c'est par ici
Roman qui retrace une vie au rythme des présidents de la 5ème république.
C'est une manière originale de chapitrer une existence, et de lui donner une tonalité qui colle à son époque.
Les plus anciens y retrouveront des saveurs qu'ils ont connu. Les plus jeunes auront un aperçu de cette époque lointaine sans téléphone portable ni ordinateur.
Je sais, les années 60 et 70 sont considérées comme l'époque de l'avènement de la liberté sexuelle. C'est un fait. Bouffée de liberté entre les années 50 coincées et les années 80 découvrant le SIDA.
Cela dit je trouve que l'auteur c'est un peu trop attardé sur les activités sexuelles du personnage principal. Loin de moi d'être choquée par le sexe, mais honnêtement, trop de sexe tue le sexe. Je ne crois pourtant pas que l'auteur ait fait exprès pour attirer le chalant, mais du coup c'est un peu lourd.
Outre ce penchant pour ce qui se passe sous la ceinture, notre Paul Blick est un peu mou (n'y voyez aucun mauvais jeu de mots...), un peu tiède. Il se laisse tranquillement vivre et porter par les événements. On a quand même envie de le secouer. du coup j'ai eu un peu de mal à faire preuve d'empathie.

Faut-il le lire ? Eh bien je dirais plutôt oui, mais sans grande conviction. Un oui un peu tiède. Un peu mou.
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