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Jessica Blandy tome 24 sur 24
EAN : 9782800136592
56 pages
Dupuis (31/05/2006)
3.33/5   9 notes
Résumé :

La petite Miss Lizzie est revenue du royaume des morts où elle a cultivé son goût et sa fascination pour les cadavres et le sang. Les Gardiens ont échoué. Ils n’ont pas pu contrer sa réapparition. De moins en moins nombreux, ils sont toujours l’objectif principal de l’enfant-démon qui veut les anéantir. Et c’est un par un qu’elle les fait liquider, par une femme, Edie Cox, qui sent bien qu’elle ne pèsera plus lourd une fois sa mission accomplie...
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les anges morts ne me font pas peur.
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Ce tome fait suite à Jessica Blandy, tome 23 : La chambre 27 (2004) qu'il est indispensable d'avoir lu avant, car c'est la deuxième partie de l'histoire débutée dans le tome précédent. Cette histoire a été publiée pour la première fois en 2006, écrite par Jean Dufaux, dessinée, encrée et mise en couleurs par Renaud (Renaud Denauw). Elle compte 54 planches. Elle a été rééditée dans Jessica Blandy - L'intégrale - tome 7 qui contient les tomes 21 à 24. Ce tome est le dernier de la série. Cette dernière a connu un épilogue en 3 tomes intitulé La route Jessica, réalisé par les mêmes auteurs, à commencer par La route Jessica, tome 1 : Daddy !.

Dans la baie de new York, un cadavre flotte bloqué par un pilotis de bois, celui de Peter Lamax, un des cinq gardiens. À l'embarcadère du ferry, Edie Cox, une belle rousse élancée, attend assise sur un banc. le ferry accoste, et les passagers descendent. Elle se mêle à la foule, avec une seringue à la main. Elle s'approche par derrière de l'un des passagers et le pique à l'omoplate, à travers ses habits. Il a brusquement un saignement de nez, et il s'écoule par terre. Edie Cox jette la seringue dans une corbeille de rue, et elle s'éloigne tranquillement, les mains dans les poches de son imperméable, la satisfaction d'un travail bien fait. Ailleurs, dans sa petite maison, Jessica Blandy a sorti une chaise sur la terrasse et elle regarde la mer, assise, tout en armant un pistolet : elle se méfie. Elle se lève : elle n'attend plus, elle a décidé de passer à l'action. Dans un petit café de New York, les trois autres gardiens encore vivants sont réunis pour faire le point : Knive, Samuel Horton, Victoria Charman. Ils commencent par évoquer le décès de Peter Lamax et de Ron Taylor. Ils n'ont plus de mission à proprement parle puisque leur commanditaire est décédé, et la résurrection de Missie Lizzie qu'ils devaient empêcher est advenue. Charman et Horton se rendent compte qu'ils ont tous les deux la même chanson en tête : Surf's up (1971) des Beach Boys.

Une fois la discussion terminée, Victoria Charman rentre chez elle à pied, et elle se rend compte qu'elle se retrouve dans une partie de la ville qu'elle ne connaît pas. Elle est prise à partie par trois voyous qui s'en prennent à elle, bien décidés à la violer avant de l'assassiner. Jessica Blandy intervient, pistolet à la main, car elle suivait Victoria depuis trois jours. Dans l'ombre, Edie Cox observe l'échauffourée, constatant que les agresseurs ne sont que des amateurs. Les deux femmes vont prendre un verre pour se remettre, et rencontrer Gus Bomby. Ce dernier se moque d'elles et de leurs croyances dans le retour surnaturel de Missie Lizzie, et les autres billevesées concernant la chambre 27. Il finit par indiquer qu'il a retrouvé la personne que Jessica l'avait chargé de dénicher : Ada Torrenson, la mère de l'enfant. Elle est d'ailleurs revenue à New York : elle accepte de les recevoir, mais ne parlera que s'ils ont un code ou un mot de passe à lui présenter.

Dernier album de la série et deuxième moitié du récit, dont la première n'était pas entièrement convaincante pour elle-même. le lecteur attend donc des réponses satisfaisantes pour l'intrigue et une résolution convaincante. le scénariste s'y attèle avec rigueur. le lecteur peut donc rencontrer Missie Lizzie et assister à plusieurs de ses conversations. Les cinq gardiens lui sont présentés. Il est question de leur mission initiale, et de leur devenir, de la menace qu'ils représentent encore pour Missie Lizzie, de la résurrection de cette dernière, et des circonstances de sa mort, il y a de cela de nombreuses années. D'un côté, cet album ne vient pas mettre un terme aux aventures de l'héroïne, elle pourrait en avoir d'autres après ; de l'autre côté, le scénariste relie entre eux plusieurs éléments des tomes passés. Victoria Charman était apparue la fois précédente dans Jessica Blandy, tome 10 : Satan, ma déchirure (1994). le nervi Oggie évoque les événements de Jessica Blandy, tome 21 : La Frontière (2002). Razza refait une apparition avec son singe Damastra, vus pour la dernière fois dans Jessica Blandy, tome 18 : le contrat Jessica (2000), personnage récurrent des tomes 15 à 18. le mystérieux monsieur Chance fait également une apparition : c'est le commanditaire du tueur dans Jessica Blandy, tome 22 : Blue Harmonica (2003). Enfin, Dufaux assume totalement la dimension surnaturelle régulièrement présente, car cette histoire ne peut pas être rationnalisée par une maladie mentale, ou une forme d'hallucination collective.

Dès la première page, le lecteur plonge dans une ambiance particulière. Il retrouve bien sûr les dessins précis et méticuleux dont il a l'habitude. Au fil des pages, il peut ainsi admirer le panoramique sur les gratte-ciels de Manhattan vus depuis l'océan, le débarcadère et les bancs pour attendre, les rues désertes tard le soir avec ce passage sous une arche maçonnée, les différences d'aménagements entre les deux pubs, la circulation automobile avec les taxis Yellow Cab, les pièces monumentales avec la baie vitrée gigantesque de l'étage du gratte-ciel où se trouve Lizzie, un grand parc lors d'une promenade au coucher du soleil, une grande artère de New York de jour avec des étalages sur le trottoir, un hôtel de luxe avec sa décoration somptueuse. Il remarque également l'installation d'ambiances particulières, avec un travail personnel sur la couleur : les teinte rose orangée pour l'ouverture en extérieur, la lumière artificielle teintée de vert pour le second bar, le contraste entre ce rose en extérieur et ce vert en intérieur séparés par la baie vitrée dans le gratte-ciel où se trouve Lizzie, le retour du rose lors de la promenade dans le parc, des teintes dorées dans le palace, et une approche plus naturaliste dans la dernière séquence. Il n'y a que le dessin en pleine page de la planche 17 qi semble un peu fade : les ombres chinoises des gratte-ciels, contre le coucher de soleil, avec des rectangles lumineux pour les bureaux encore allumés.

Le lecteur retrouve toujours avec plaisir la silhouette élancée et élégante de l'héroïne, et aimerait bien la réconforter au lit comme le fait Victoria. le dessinateur reste du côté de l'érotisme discret, montrant la nudité, sans gros plan, mettant en avant la douceur et l'attention que se portent les deux amantes. Il retrouve également Gus Bomby et sa dégaine un peu crado. Il fait connaissance avec Missie Lizzie dont l'aura n'est pas si impressionnante que ça. Il observe les personnages secondaires et les figurants, Renaud soignant chaque individu, par exemple les bagues de l'un des agresseurs de Victoria, ainsi que le reste de ses vêtements, les quelques tenues de Jessica, toujours aussi élégante, le costume coûteux de l'oncle de Lizzie, etc. Il fait connaissance avec une nouvelle femme : Edie Cox, une belle rousse très mince. Elle exerce le métier de tueuse à gages. Renaud l'a affublée d'une chevelure bouclée, très ondulée, et bizarrement volumineuse. Dufaux développe sa personnalité pour en faire un personnage complexe. Elle n'est pas infaillible, elle sent bien qu'elle ne maîtrise pas la situation, et qu'elle n'a pas le dessus sur la jeune Lizzie. Elle évoque également son absence de relation sexuelle, les hommes sentant qu'elle n'aime pas s'abandonner, oublier, crier. Elle éprouve la sensation que son corps devient froid et que personne ne parvient à la réchauffer, pas même elle-même avec ses propres caresses. La couverture promet un baiser entre elle et Jessica : il a bien lieu. le lecteur perçoit bien la dimension métaphorique : Edie se réchauffe au contact de Jessica pleine de vie.

En fonction de sa sensibilité, le lecteur est plus ou moins intéressé par cette histoire de petite fille revenant comme une incarnation démoniaque. le scénariste ne ménage pas ses effets avec une assassin qui travaille avec des seringues emplies de poison, une agression de rue très malsaine, un meurtre au pistolet à bout portant, un mystérieux gugusse qui remet à Jessica Blandy, bien opportunément, un bouton et un bout de phrase (dont le scénariste a du mal à se souvenir car ce n'est pas le même qu'en page 12, quand elle le réutilise en page 31), et même un commando d'une dizaine de mercenaires dont un équipé d'un bazooka… dont il ne se sert pas finalement. Ça fait quand même un peu bizarre : un agrégat de trucs choquants et cools, mais très hétéroclites. Comme à son habitude, Dufaux intègre une chanson à cette histoire : Surf's up, des Beach Boys. Il laisse toute latitude au lecteur pour établir les liens pouvant exister entre elle et son histoire. Pourtant, sous cette surface de bric et de broc, il subsiste des comportements très malsains. Visiblement Edie Cox commence à porter le fardeau de son métier : mettre fin à des vies humaines. Jessica Blandy a conservé sa sérénité grâce aux trous dans sa mémoire provoqués dans le tome 22, et c'est sa capacité d'empathie qui lui permet d'avancer dans les épreuves. le thème de fond de la série, entre déviance mentale et chaleur humaine, reste bien présent, mais le lecteur doit faire l'effort de le considérer sous une intrigue clinquante.

Dernier tome de la série : les créateurs tiennent plusieurs de leurs promesses. La narration visuelle est toujours aussi immédiatement accessible, et discrètement sophistiquée. L'intrigue entamée dans le tome précédent arrive à son terme, en répondant à toutes les questions. le scénariste a décidé d'assumer franchement les éléments surnaturels, qui ne peuvent plus être interprétés par des phénomènes psychologiques, ce qui peut plus ou moins plaire au lecteur, certains événements étant trop beaux pour être vrais, comme l'aide apporté par monsieur Chance.
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Suite et fin de ce diptyque qui clôture cette série après bientôt vingt ans.

Missie Lizzie, la petite fille défenestrée de la chambre 27, est revenue à la vie et est bien décidée à mettre fin aux jours des gardiens qui ont tenté de l'empêcher de revenir de l'enfer. Mais Jessica Blandy a déjà affronté le Mal et franchi la frontière trop souvent et va étaler dans ce dernier tome de la série toute son expérience, qu'elle soit humaine ou paranormale.

On retrouve une Jessica Blandy moins fragile et moins tourmentée qu'auparavant, déterminée à ne plus se laisser bousculer par les forces obscures et bien décidée d'en découdre avec les forces du Mal et d'en finir avec cette série. Alors que Jessica Blandy avait entamé cette série avec joie de vivre, fougue et poussée par le goût de l'aventure, les nombreuses aventures l'ont rendu plus pessimiste, sombre et ironique. Souvent frôlant la rupture, sa psychologie a fortement évolué, de la joie de vivre au désir de la mort, pour finalement avoir juste envie de survivre et de faire un trait sur les aventures et son passé.

Pour ce dernier tome, le fantastique est omniprésent, comme dans la plupart des derniers tomes de cette série. Tout comme dans la plupart des tomes, on retrouve également certains amis de Jessica et certains de ses démons, mais également un fond musical, question de nous mettre dans la bonne ambiance.

Les dessins de Renaud se sont améliorés au fil des ans, en restant toujours réalistes et sans surprises, mais malheureusement pourvus d'une colorisation parfois douteuse.

Une des grandes forces de cette série se situe dans l'évolution de la psychologie et de la relation des personnages qui vont et viennent au gré des tomes. Et si Jessica Blandy tire ici sa révérence, en guise d'épilogue, trois personnages viendront témoigner et nous en apprendre plus sur Jessica Blandy et sur sa nouvelle vie. Un cycle séparé, une approche différente et un dernier regard sur notre héroïne, dont le premier album devrait paraître en juin 2009.

Imaginez quelques derniers mots échangés, le ronronnement d'un moteur qui ne demande qu'à s'emballer, la fraîcheur d'un rire, les armes déposées. Et puis, c'est fini, il y a comme un froissement dans l'air, le pli d'une jupe qui retombe, vous vous retrouvez seul...
Jessica Blandy est partie.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Edie Cox, depuis combien de temps n'as-tu pas eu d'homme dans ton lit ? tu aimais faire l'amour pourtant. Tu ne t'y prenais pas trop mal. Oui, mais il y a longtemps de ça. Et depuis tu as choisi d'autres voies. Tu te méfies. Tu n'aimes pas t'abandonner, oublier, crier. Et ils le sentent tous. Ils le sentent que tu ne peux plus aimer, ni même désirer. Et ton corps devient froid. Plus personne ne parvient à le réchauffer, pas mêmes tes propres caresses.
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Les anges morts ne me font pas peur. Je connais le goût de leurs ailes. Cependant, je ne parvenais pas à me détendre. Je n'avais jamais rencontré cette Missie Lizzie qu'on me décrivait comme redoutable, une des pires garces de la ville. Mais elle payait bien et ne s'inquiétait guère des méthodes employées. On pouvait donc s'entendre, régler certaines clauses du contrat. Mais il restait du travail, des âmes à effacer de l'ardoise.
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La balle a traversé le temps pour atteindre Lizzie, pour lui redonner une chance. L'enfant n'était qu'une apparence voulue par Razza.
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Jamais je n'aurais dû accepter de venir dans cette ville. Elle est trop haute. Elle passe au-dessus des pensées. Elle les aspire.
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Mais auparavant, offrons-nous une petite gâterie. Vous avez déjà bu de la Sarienta, le sang des morts ?
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