Quand les dieux buvaient, tome 1 : Blanche Neige et les lance-missiles

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Nestiveqnen pour m'avoir fait parvenir ce livre.
J'ai re-découvert ce livre avec beaucoup de plaisir, parce que je me suis rendu compte que je l'avais lu il y a bien 25 ans maintenant (Aïe, ça fait mal). Prêté par un ami, j'avais gardé un très bon souvenir de certains personnages (Vareuse-tagueule!) mais assez peu de l'histoire.
Adepte de fantasy et d'histoires complètement barrées, bienvenue. Dans ce livre, les contes de fées se sont telescopés, les marraines-fées sabotent les histoires, les anges et les démons s'y incrustent en toute impunité, le monde tel que les princesses Disney le connaissent part en sucette.
Par une succession de petits détails que l'auteur s'ingénue à nous livrer dans un désordre pas si aléatoire qu'il n'y paraît, la belle au bois dormant et peau d'âne se retrouvent sans prince et tentent de reprendre le contrôle de leur histoire, c'est sans compter sur une gamine casse-c... en vareuse rouille et un nain exilé, sur une Blanche-Neige tyrannique, un magicien/druide/ex-prince charmant, ni sur une généalogie compliqué et un affrontement entre l'enfer et le paradis qui conduit à la création du purgatoire.
Bref, c'est impossible à raconter mais jubilatoire tant les classiques de la littérature et la religion sont malmenés.

Cette nouvelle parution chez Nestiveqnen Editions ne concerne que le premier tome "Blanche Neige et les lance-missiles" de la série "Quand les dieux buvaient" de Catherine Dufour.
Alors, que dire ? Déjà, que Catherine Dufour a son style bien à elle. C'est parodique, féroce, humoristique, de plus ou moins bon goût, rempli de jeux de mots que je n'ai sûrement pas tous relevés ni compris. Ça part dans tous les sens, c'est speed, ça s'attaque aux contes pour nenfants revus et relus par Disney, au catholicisme (le Bien, le Mal, tout ça quoi), le communisme, le totalitarisme.
Le problème que j'ai rencontré est que c'est tellement barré, il se passe tellement de choses, il y a tellement de personnages que lors de (longs) passages je me suis perdu, je n'ai pas tout saisi. C'est le genre de bouquin dans lequel si tu loupes une phrase t'es mort, tu ne comprends plus rien. Et quand tu reprends ta lecture après une longue journée de labeur, t'es perdu, tu dois revenir en arrière pour tout te remémorer.

Comme la note moyenne sur Babelio de l'intégrale comprenant les deux premiers tomes n'est que de 3.07 (avec 154 votes), je suppose qu'il y a eu plus de sceptiques que de franchement convaincus par ce style particulier. Peut-être vaut-il mieux le découvrir avec les 240 pages de ce premier épisode plutôt que de s'attaquer à l'intégrale de 600 pages qui risque d'être trèèès longue si on n'y adhère pas.

Dans l'ensemble, je suis assez partagé. Disons que c'est top, si vous êtes dans le coeur de cible :)

Prérequis 1 de mon côté : j'aime à peu près tout ce qu'écrit Catherine Dufour. C'est pas toujours distrayant, ou à même de remonter le moral, mais c'est toujours passionnant, super bien écrit, et bien construit. Et entrainant. Bref, j'aime bien :)

Prérequis 2 de mon côté : je ne suis pas très littérature humoristique. Exemple le plus frappant : alors que j'ai lu un bon paquet de livres en SF et Fantasy, je n'ai toujours pas réussi à me mettre à Terry Pratchett.

Et du coup ? Et bien ici, on a un Catherine Dufour, sans doute dans la veine de Terry Pratchett. Donc c'est un Catherine Dufour, et ça présente donc toutes les qualités déjà évoquées. Mais c'est dans un style humoristique, décalé, et parfois du coup dur à suivre pour moi. Faut avoir envie de s'amuser, de se laisser entrainer, et de partir dans un univers un peu fou.

Donc j'en reviens à la synthèse : c'est top (je vous ai déjà dit que j'aimais Catherine Dufour ?), mais faut être dans le coeur de cible :)