AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791091365628
79 pages
Le Realgar (15/05/2018)
3.33/5   3 notes
Résumé :
C’est une rue dans la ville, sans charme particulier, pavée à cette époque. Son attrait néanmoins venait de son pavement. Je l’aimais pour cela. D’un côté une enfilade de maisons, la plupart à étages, datant de la fin du dix-neuvième ; de l’autre le port, et séparé de lui par une allée d’arbres : un lieu de promenade appelé la petite Rabine en opposition à la grande Rabine, située sur l’autre rive. Large et longue, aux beaux jours les mères de famille s’y rencontra... >Voir plus
Que lire après Mais il y a la merVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Tout d'abord remerciements aux éditions le Réalgar et à Babelio de m'avoir adressé cet exemplaire. Lire ce récit fut un réel moment de plaisir et une belle découverte de l'auteur.

Michel Dugué écrivain breton vagabonde dans ses souvenirs, il voyage dans sa mémoire, laisse aller sa plume au gré des mots, des noms, qui ont été les terrains de jeux de son enfance : le golfe de Morbihan, la côte rocheuse de Plougrescant et Rennes. Il nous livre quatre textes qui déroulent de très beaux tableaux littéraires et poétiques mais aussi des scènes de vie :
La ballade des noms
Les anciens jours
Homère sur la touche, souvenir d'enfance de ses « actions » mémorables dans l'équipe de football !
Et Rennes, carte postale

"La ballade des noms" ce récit dégage beaucoup de nostalgie, il est vibrant de vie, sonore et lumineux. C'est un chant d'amour poétique à son terroir. C'est un tableau pictural, ou encore le chant du vent, de la mer, des mouettes, de la pluie, et le bruissement du feuillage…
Ecrire, c'est un peu peindre, surtout les paysages, Michel Dugué nous donne tous les éléments pour prendre le pinceau et se pencher sur la toile, enfin, c'est ce que je ressens ! Ainsi il écrit : « Il faudrait s'installer dans l'oeil du peintre. Recouvrir mentalement la toile de matières. Et du foyer ainsi dégagé d'où volumes et couleurs s'élancent vers l'équilibre incertain, tenter de tracer quelques mots qui à leur tour donneront le ton à la progression aventureuse de l'esprit ».
Dans cet hymne à la Bretagne, sa terre mère qui le nourrit et le vivifie, Michel Dugué saute d'un mot à l'autre évoquant vent, lumière, eaux, rochers, dans de courts paragraphes qui donnent du rythme au récit. Il nous distille ainsi sa passion pour la Bretagne ; « des noms font surface ; je ne peux tous les inscrire ; mon écriture ne les convoque pas. Ils sont là et parviennent mystérieusement à se glisser dans mon texte ».
Il crée ainsi de très beaux textes avec ces éléments :

- « la lumière violette ne me surprend plus …Cet instant lumineux où ce monde se révèle –je veux dire où les choses se redisposent dans leurs volumes et leurs couleurs – m'est précieux… »

- « La pluie accourt de l'ouest…Elle laisse sous elle une lumière pâle … L'eau rejoint l'eau. le visage est une rigole de larmes. Les pierres se dorent de rouille. La mer ne veut pas noircir. Les oiseaux crachent du blanc. »

Michel Dugué décrypte les paysages et, la Bretagne déploie sa beauté sauvage et variée ; nous sommes emportés par les images, les odeurs, les bruits du vent et de la mer. On ne peut que se laisser bercer par la poésie de certains passages : « Une mouette rieuse secoue son capuchon noir ».
Ces écrits résonnent parfois avec la fulgurance d'un haïku : « le monde ruisselle. Pas un bruit, si ce n'est celui d'un torrent ou du coeur. »

J'ai souvent visité la Bretagne, d'emblée j'ai été conquise ! La force de la nature pousse à la contemplation et à la réflexion : « de ces moments-là je tire un silence intérieur, et, imperceptiblement j'avance dans le silence » nous dit Michel Dugué. Ou encore « Elle vient de loin la lumière faudra-t-il nous satisfaire de sa fatigue en nous ? ». La lecture de ce récit est un réel plaisir !
Dans « les anciens jours » nous pénétrons dans le clair obscur d'un bar, autrefois débordant de vie où régnait une atmosphère amicale. Michel Dugué brosse un tableau réaliste de ces marins buveurs accrochés au zinc.
Ces textes magnifiques réveillent en nous le désir de retourner vers cette nature battue par les vents et les flots, où « le ciel déverse ses bleus, ses mauves, ses blancs » et où « les noms des lieux se répandent en des sonorités sèches. »
Commenter  J’apprécie          201
J'ai été très déroutée par ce livre. L'auteur m'a souvent perdue. le texte est beau, même un peu trop, parfois aux dépens du sens. Il y a beaucoup de poésie dans ces textes, c'est peut être pourquoi je me suis perdue (question de goût personnel). J'ai raccroché quand il parle des humains, je me voyais dans ce petit troquet de marins. C'est une belle balade en Bretagne, néanmoins.
Malgré mon avis un peu mitigé, c'est un livre à découvrir, vous adorerez peut-être.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ici, le vent est l’hôte. Je n’en finis pas de le voir rouler comme un tonneau dont les douves cerclées de fer couinent sur les pierres du chemin ...
Parfois le vent se calme. Léger tourbillon qui flotte sur l’herbe ou bourdonne, accroché aux branches, pareil à un essaim de guêpes. Tout est rumeur, mais comme assourdie dans les parages de la maison. La lande, les vagues indolentes, l’ombre du vieux mur me donnent l’image d’un temps singulièrement ralenti. Cette lenteur tranche sur les jours tempétueux, de sorte que se trame un équilibre tel que le sentiment d’éternité affleure. Sans doute renforcé par la pluie oblique et régulière dont la permanence, en certaines périodes, s’apparente à celle des pins maritimes, vaillants et décharnés…

Commenter  J’apprécie          140
La pluie ne s'occupe que d'elle même. Se possède toute entière, y compris dans ses marges. Rayonne à la manière d'une banquise ou le métal d'un outil. S'égrène sans volonté affichée, par distraction dirait-on. Mais peuple avec un soin maniaque le territoire qu'elle s'est choisi. Ainsi peut-on la comparer à la lumière. Non celle du sud, compacte, sans rupture, mais celle d'une forêt où elle se fragmente. Saute d'un relais à l'autre avec des variations d'intensité.
Commenter  J’apprécie          110
Le granit saigne le sentier de sillons blanchâtres. On dirait l'affleurement d'un ossuaire. Un papillon se replie. Sa confiance entamée. Brièvement car à nouveau il s'ouvre et glisse. L'eau s'est couverte d'un bleu-vert. Le ciel a atteint sa limite. On parle à voix basse comme s'il ne fallait pas déranger les énigmes, reconnaître ici leur domaine.
Commenter  J’apprécie          90
 
 
..... Mais la douleur s’avoue vivace lorsqu’un subtil
éclairage attendrit les eaux. Chaque pierre tressaille
comme au sortir d’un malaise ou d’une période de
mutisme. Le ciel déverse ses bleus, ses mauves, ses
blancs. Enrobe les rives, y met de l’air et des rumeurs.
C’est d’un retour qu’il s’agit où le regard se libère de
trop d’insistance. De celle qui, par exemple, nous fait
prendre une nappe de brume pour un linceul ou le
cri d’un goéland pour un funeste oracle.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}