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EAN : 9782070364732
Flammarion (17/10/1973)
4.07/5   15 notes
Résumé :
Laurent Pasquier, Justin Weill et leurs camarades décident de « fausser compagnie aux hommes du XXe siècle » et de fuir les servitudes et les compromissions de la société dans une retraite où ils vivront librement en travaillant à ce qu'ils aiment ? poésie, musique, peinture. Le pain quotidien, ils le gagneront en se faisant imprimeurs. Ils ignorent tout du métier; qu'importe, ils l'apprendront.
C'est Justin qui déniche à Bièvres la maison idéale pour l'Impri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En abordant le désert de Bièvres, on s'éloigne un peu de la famille Pasquier rapprochée pour entrer dans un phalanstère. On y retrouve bien sûr Laurent entouré ici de ses amis dont Justin qui tient une place clef dans cet épisode. Il est en effet l'instigateur principal du projet, son chef d'orchestre et aussi l'homme prêt à tout faire pour le faire vivre. J'ai abordé le roman avec un peu de réticence: il y avait d'un coup trop de nouveaux personnages et il m'était difficile de cerner chacun… Cependant, le savoir-faire de Duhamel a fini par opérer; et les traits et surtout les travers de chacun se sont dégagés du magma initial. Dès les premières pages, le peu d'expérience des protagonistes est flagrant et l'échec final de l'entreprise n'est certes pas une surprise. Tout l'intérêt vient de la façon dont Duhamel nous conduit page après page à la déliquescence de la communauté, décrivant d'abord la maladresse et la paresse des amis, puis leurs chamailleries, leur égocentrisme et leur vanité en contradiction complète avec leur idéal fondateur. On sent que Laurent adhère au projet de son ami sans le prendre toutefois très à coeur. Il est un observateur en train de perdre, au fil des tomes, sa naïveté, en train de se soumettre avec résignation aux choses telles qu'elles sont… Ainsi en est-il, par exemple, du caractère fantasque de son père qu'il finit par accepter mais non sans en souffrir.
J'ai moins aimé ce roman que les précédents sans doute à cause du fait qu'il nous éloigne un peu du clan Pasquier. Il est possible aussi que je me lasse de la belle prose de Duhamel ou simplement que la misère de la condition humaine qu'il décrit si bien me plombe le moral… Il n'est pas question cependant que j'abandonne la lecture de cette chronique dont il me reste une bonne moitié à découvrir.
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En janvier 1907, Laurent et quelques-uns de ses amis artistes décident de se lancer dans un projet un peu utopique : créer un phalanstère, sorte de communauté hippie avant la lettre. Ils emménagent à Bièvres, non loin de Verrières, dans une vaste maison délabrée et installent une presse à imprimer dans une des salles communes. Ils s'appelleront « Les Solitaires », travailleront de leurs mains, cultiveront la terre et élèveront quelques animaux. Ainsi seront-ils libres et heureux et ne dépendront d'aucun système. Première concession : il leur faut trouver des mécènes désireux d'investir dans le projet et des clients prêts à leur passer commande pour que leur petite entreprise soit viable... Justin Weill, l'ami juif de Laurent est le plus enthousiaste. Il sera le plus gros contributeur, le premier installé et le dernier parti. Laurent mettra entre parenthèses ses études de médecine si brillamment commencées. Il recevra la Légion d'honneur pour s'être inoculé le vaccin antipneumococcique découvert par son patron Hermerel et pour avoir fait grandement avancer les connaissances médicales.
Ce cinquième tome de la Chronique des Pasquier est très différent du précédent. Beaucoup plus vivant, beaucoup plus pittoresque. Cette expérience de vie communautaire inspirée des idées libertaires et anarchistes de Fourier est absolument passionnante. S'y révèlent toutes sortes d'attitudes, de caractères et de fortes personnalités comme le musicien Testevel, le peintre Brénugat ou le poète Sénac. Tout ce petit monde, plein d'illusions et de générosité, prêt à toutes les concessions, découvre peu à peu les difficultés de la vie en groupe. Au bout du compte, le paradis rêvé se transforme en enfer, même pavé de bonnes intentions. Les mêmes causes entrainant les mêmes effets, les phalanstères du début du 20ème siècle n'eurent pas plus de réussite que ceux de la fin du XIXème ou du XXème. En moins d'un an, il se passe une foule de choses et c'est absolument passionnant de réalisme et de vécu. Pour l'instant, le meilleur tome de la série.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous avons décidé de nous retirer du monde, ce que je trouve très épatant ; mais, pour commencer, nous allons voir toutes sortes de gens du monde. Nous voulons vivre en ermites, en solitaires, ce qui est tout à fait à mon goût, et nous allons d'abord faire des risettes et des courbettes aux gens que nous voulons fuir justement parce qu'ils nous dégoûtent. C'est incompréhensible. Nous méprisons les politiques et nous prenons leur avis. Je demande qu'on m'explique ça. Un truc dans le genre du nôtre, pour être pur, il faudrait le réaliser dans l'ombre, dans le silence, dans le mépris de tout le reste. Et, quand on aurait réussi, quel enseignement ce serait pour les jeunesses futures ! Nous sommes des individualistes, et même des libertaires, et même des anarchistes, tout comme M.Barrès, seulement nous avons l'air, pour être ce que nous sommes, d'en demander l'autorisation à tous les snobs, à tous les paltoquets, à tous les pontifes du monde. Comprend pas.
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Nous ne voulons plus, comme les hommes vulgaires, nous occuper du jour, de l'heure et du mois. Seules nous intéressent les saisons et, seul, le rythme de la nature. Tout ce qui se passe en dehors d'ici nous est parfaitement égal. Nous ne lirons plus les journaux. (…) Un journaliste qui, mis en éveil par les gens que nous avions consultés, venait solliciter une interview. Il pensait la publier dans Paris-Journal dont il était un des rédacteurs.
Nous prîmes un air un peu froid, mais nous étions enchantés. Le journaliste bit du thé, visita l'imprimerie, admira la maison, couvrit plusieurs pages de notes et se répandit en effusions laudatives.
Pendant deux ou trois semaines, nous achetâmes, sans nous le dire, chacun de notre côté, le fameux Paris-Journal. L'article ne parut pas et nous en fûmes bien déçus. 
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C'est incompréhensible ! Quand nous vivions chacun de notre côté, nous avions tous de quoi manger et de quoi boire. Et maintenant que nous sommes réunis – l'union fait la force, je vois cela – nous sommes réduits à crever littéralement de faim. Dis-moi pourquoi Larseneur.
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Nous avons dit tout cela. Nous avons même expliqué avec une foule de détails, que nous étions tous pauvres, que nous vivions tous plus ou moins de petits métiers, que nous pensions assurer notre existence matérielle en donnant quelques heures par jour de travail manuel et que, le reste de notre temps, nous entendions le consacrer à la pensée, à l'art, à la philosophie, à tout ce qui peut embellir et même ennoblir la vie.
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Vidéo de Georges Duhamel
Première partie de la conférence sur Georges Duhamel donnée le 25 mai 2016 à l'Institut Henri Poincaré à l'occasion du Festival Quartier du Livre (Paris 5ème) par Philippe Castro.
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