C'est bien la suite de "
Le Singe et la Sirène" mais bien des détails ont changé, comme l'ambiance du quartier.
Plongée dans l'"après", l'après de la tragédie. Quelques mois se sont écoulés et il n'y a plus que de l'amertume et de la tristesse. Museline se terre, et chacun se retrouve seul, face à ses manques.
Le drame commence à quelques kilomètres de Bacalan : une femme s'enfuit en pleurs au volant d'un bolide. Elle aura crevé les pneus de l'autre voiture pour ne pas être poursuivie mais elle finira à Bacalan, la voiture ayant embouti une pile du Pont d'Aquitaine. Elle sera soignée par un noyé ressorti des eaux de la Garonne, l'enfant dans la voiture explosée sera récupéré par Museline qui décidera que c'est son fils. Toujours les petites combines, mais c'est leur aspect miséreux qui dominent. Les dessins sont toujours aussi beaux ; il représentent avec exactitude les lieux, les visages se tordent de peine et de rage et de bêtises. Toujours le bel argot, langue fleurie du caniveau.
Museline c'était la reine des fleurs de bitume façon Bacalan, presque à l'abri sous le Pont d'Aquitaine, comme s'il pouvait encore exister une vie "normale" mais en face, à l'autre bout de la ville, côté de la gare, c'est un autre trafic, celui du proxénétisme international.
Par petites touches,
Nicolas Dumontheuil et
Eliane Angeli mettent en place la suite logique des petits événements. Et celle qui s'est inconsciemment fourvoyé en essayant d'échapper à son destin se retrouvera piégée par une malchance qui tel un crocodile refermant sur elle les crocs l'entrainera au fond de son marigot.
Les deux auteurs se croquent dans la BD ; au début, quand ils arrivent dans le bistrot de Marie-Ange et expliquent à la petite communauté, leur projet. Et ce sont eux d'une façon fortuite qui donneront la clé de l'énigme, en toute dernière page.
Excellente BD