L'histoire que je vous propose aujourd'hui : "
Alibaba" n'est pas le conte de fées d'origine persane "
Ali Baba et les Quarante Voleurs", très bien racontée en français par
Astrid Dantes ou
Marie Caillou, mais celle du plus riche chinois actuel, le milliardaire qui se fait appeler Jack Ma et qui en créant son énorme trust a dit au commerce planétaire : "Sésame, ouvres-toi !"
Pour relater ce presque conte de fées très moderne, je me suis basé sur 2 ouvrages : celui de Duncan Clark, ex-banquier et homme d'affaires britannique, spécialiste du commerce sur internet et qui vit depuis plus de 20 ans en Chine, "
Alibaba : L'incroyable histoire de Jack Ma, le milliardaire chinois" et celui de
Hans Moleman, écrivain et correspondant d'un grand quotidien hollandais à Shanghai de 2002 à 2008 "
De rode miljardair" - le milliardaire rouge - hélas, pas traduit en Français.
Jack Ma est né comme Ma Yum à Hangzhou en 1964. Détenteur d'un diplôme d'anglais à l'université de sa ville natale, qui se trouve à 200 km. au sud-ouest de Shanghai, le pauvre Yum (son réel prénom) a été 10 fois refusé à l'université américaine d'Harvard. Même Kentucky Fried Chicken, la méga chaîne de "fast food" ne voulait pas de lui. Mais inventif comme il est, le jeune homme perfectionna son anglais en offrant ses services de guide-traducteur,à titre bénévole, aux touristes anglophones, pour démarrer sa propre école d'interprétation peu après. Même Dump-Trump était impressionné par son anglais au cours d'une petite cérémonie de thé à la Maison-Blanche. Mais cela était évidemment bien plus tard.
Doué pour le commerce, ses premiers pas dans ce secteur eurent lieu en tricycle, comme livreur. Mais notre Yum était aussi un ambitieux et réussit à devenir prof à l'université polytechnique d'électronique d'Hangzhou, où il tomba amoureux de Zhang Ying, qui l'aida sur sa montée du Mont Everest commercial avec la fondation de la Société "
Alibaba".
Alibaba est une "success story" digne d'une super production hollywoodienne. Quelques chiffres, en vitesse, pour étayer mon affirmation.
À travers sa filiale AliExpress, son groupe a vendu, l'année dernière, 476 millions de paquets, pour une valeur de 16 milliards d'euros, totalisant un chiffre d'affaires net de 5,46 milliards de dollars, c'est-à-dire 4 fois plus que son grand concurrent américain Amazon. Un demi-million de clients utilise les facilités de paiement offertes par une autre filiale du groupe, Alipay. Et Jack reste optimiste, car il prévoit une croissance pour l'année prochaine de l'ordre de 49%.
Bien que le Groupe ait de temps en temps des démêlés avec les autorités, ces petits problèmes ne peuvent cacher l'appui dont il bénéficie en haut lieu et le renforcement du pouvoir de
Xi Jinping au 19e congrès du parti communiste chinois, en octobre dernier, ne lui causera sûrement pas de sérieux désavantages, au contraire. Sur le pouvoir colossal du Politburo chinois, je me permets de recommander un ouvrage fascinant du journaliste australien
Richard McGregor : "
The Party. The Secret World of China's Communist Rulers" - ou : le monde secret des dirigeants communistes chinois.
Plus d'un demi-milliard de consommateurs a recours mensuellement aux services d'
Alibaba, dont moi, mais seulement 1 unique fois, pour une commande d'un petit article électronique à un prix défiant toute concurrence et je dois reconnaître que tout (qualité, livraison, délais.. .) était correct.
Je termine par une citation du Financial Times " Big Brother existe, et c'est un capitaliste qui essaie de vous vendre des bluejeans."