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EAN : 9791091365512
100 pages
Le Realgar (03/11/2017)
2.42/5   6 notes
Résumé :
« Pour tenter d’atteindre ce qui lance sa tête à toute vitesse, Scanreigh met donc l’image au travail, il la rend aux déplacements qu’elle provoque en lui, à force de reprises, d’abord anxieuses puis de plus en plus jubilatoires, quand l’image s’éloigne doucement de son référent, qu’elle aborde des territoires étrangers à ce qu’elle était et qu’elle s’autonomise. Lorsqu’il s’empare d’une image, Scanreigh la presse, il la mâche, l’agace, l’étire, comme pour lui tirer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mauvaise rencontre d'un livre et de son lecteur...

Armand Dupuy nous parle de l'oeuvre de Scanreigh. La langue est riche, poétique, imagée mais elle sert un verbiage complexe.
Il nous parle du peintre en commentant Caravage et l'oeil prolongeant le doigt ou le doigt prolongeant l'oeil de son Saint-Thomas dans l'espoir, peut être, de donner une grandeur mystique à l'artiste.
Peu sensible à l'oeuvre de Scanreigh, J'ai le sentiment sans doute excessif d'un chevalier défendant un malheureux ; son langage est noble, brillant pour expliquer une oeuvre sombre qui me semble terne et sans finesse.
Toute cette complexité, ce discours qui s'écoute me donne cette impression désagréable qu'il trouble son eau claire pour la faire croire plus profonde.
Nous sommes typiquement dans cette attitude contemporaine qui veut que certains artistes cherchent, au-delà de faire original ou actuel, le récit édifiant et sociologiquement correct qui viendra donner du poids à leur production, nourrissant une tyrannie du texte indissociable de leur oeuvre.
Oui je m'oppose a ce genre de propos qui illustre le fait que nombre d'artistes contemporains ont besoin de se justifier ou dans ce cas de se faire justifier. Non une oeuvre ne bouleverse pas par son mode d'emploi, elle bouleverse par ce qu'elle produit dans nos tripes ; si rien ne trouble notre corps, notre esprit ou nos sens et que le mental doit être guidé pour éprouver, alors cette nécessaire notice n'est que nécrologique.
Mais je ne veux en aucun cas démonter le talent littéraire d'Armand Dupuy, qui est flagrant, ni douter de celui de Scanreigh que je ne comprends pas. Je doute seulement du bien fondé de ce genre de livret. Que l'émotion parle seule, comme une grande fille, sans qu'on éprouve le besoin de lui tenir la main.
L'auteur en a d'ailleurs bien conscience, qui nous rapporte la réflexion de Françoise Biver « qui lançait aux coupeurs de cheveux en quatre qu'ils sont » : « En quoi ça vous regarde sa machine ? »
Qu'Armand Dupuy utilise son talent en nobles causes et que Scanreigh ébranle l'amateur sauvagement, viscéralement mais, de grâce, cessez de forcer nos sentiments.
Bref ce n'est pas la forme de ces deux là qui me gène, c'est le fond.

De plus inséré au milieu se trouve un texte autobiographique beau et complexe qui fait de l'ouvrage un genre particulier : ni plus une simple notice assommante, ni pas encore un essai poétique et autobiographique et qui contribue à me jeter sans ce malaise déstabilisant.

Mes moqueuses capacités d'analyse n'auront vraiment trouvé qu'un ténu fil rouge dans tout ce labyrinthique fatras : le nez de l'auteur et le nez caractéristique des tableaux du peintre. Vraiment pas de quoi bâtir un texte.
Mais si quelqu'un veut me dire que je suis insensible voire inculte, je suis prêt à l'écouter mais certainement pas à l'entendre.
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J'ai reçu ce livre par la masse critique de Babelio.
Armand Dupuy, qui est passionné de peinture, revisite son passé en parcourant les "Squiggles" de Scanreigh. Les Squiggles sont les sous-mains qu'utilisaient les étudiants de Scanreigh aux Beaux Arts de Nîmes. Scanreigh les a récupérés et les a recyclés en y ajoutant des dessins et plein d'autres choses. Armand Dupuy fait aussi des parallèles avec Donald Winnicot, psychanalyste et pédiatre anglais qui le premier a inventé un "Squiggle Game" pour l'aider à soigner ses patients.
Le livre est agrémenté de beaucoup de Squiggles de Scanreigh que nous pouvons étudier nous-mêmes lors de notre lecture.
Cette lecture m'a fait découvrir les créations de Scanreigh au travers d'épisode de vie d'Armand Dupuy.

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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique et j'ai eu envie de l'aimer. J'ai eu envie d'y voir une grille de lecture de l'oeuvre d'un artiste pour moi inconnu.
Je me suis accrochée tant que j'ai pu mais je n'ai pas pu aller au bout du livre. J'y ai vu du verbiage, une porte close tant les codes étaient éloignés de ce que connaissais et très hermétique (à mon sens). Si vous vous intéressez déjà à l'oeuvre de cet artiste ou que vous êtes un féru d'art moderne alors peut-être avez-vous les codes pour percer cet ouvrage.
Je trouve qu'il est l'exemple de ce que l'on reproche le plus souvent à l'art moderne ou contemporain alors que j'avais une folle envie de dire le contraire... Je suis déçue mais rien ne vous empêche de tenter votre chance!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
(Il) craignait toujours que l’on puisse finir sa vie comme on l’a commencée, c'est-à-dire sans avoir existé.
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La fresque se refusait à toute vision d'ensemble. Lorsque je reculais de quelques pas, le plâtre cicatrisait aussitôt dans mes yeux, tout se trouvait lissé par le blanc sale et poudreux – il fallait se tenir près, dans le foisonnement des détails qui obligeait à ce déplacement latéral progressif, à cette vision toujours partielle, lacunaire, brouillée par la quantité. C'était un monde tracé en secret, un monde blanc jalousement caché dans le blanc par son auteur, un étalage que personne n’avait sans doute jamais soupçonné. Je contemplais longuement le cavalier et sa monture, comme s'ils venaient de s'extraire, l'un et l'autre – ou l'un dans l'autre – de la mêlée confuse, comme s'ils étaient à eux seuls le galop de la fresque, comme s'ils en étaient le moteur minuscule, l'immobile emballement. C'était un galop tassé, qui n'avait
jamais eu lieu, ce seul galop dans mes yeux, galop de la phrase désormais que je rumine et pousse. Galop de plâtre et de temps mêlés, qui n'avait jamais eu lieu, n'aurait plus jamais lieu.
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