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EAN : 9782011307538
538 pages
Hachette Bnf (01/05/2016)
3/5   1 notes
Résumé :
Ce roman d'aventures se déroule au Canada en 1759, pendant le conflit opposant Anglais et Français.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Petite curiosité pour les amateurs d'escarmourches sur la Frontière et de guerre de conquête entre la France et l'Angleterre, le Supplicié vivant est un roman d'aventure publié en 1880 par un auteur belge, Paul Adolphe van Cleemputte (1837-1916) alias Pierre Durandal, plus catholique que le Pape, ou plus Français que les Français, qui livre ici une véritable oraison funèbre sur la perte de la Nouvelle-France.

Après la bataille des Plaines d'Abraham en septembre 1759 qui a vu triompher l'armée britannique et mourir les deux généraux commandant la bataille, Montcalm et Wolfe, un homme tente de renverser la donne et de remettre le territoire dans le giron de la France.
Cet homme, c'est le comte de Rochetonnerre, alias le Supplicié vivant, qui a enduré les tortures des Iroquois alliés à des hommes de sac et de corde et a survécu au scalp, dont il porte les stigmates. Assoiffé de vengeance contre ceux qui l'ont laissé pour mort, contre les Britanniques, et rempli d'amertume vis-à-vis des messieurs de la Cour qui ont failli à leur devoir pour défendre la colonie, il poursuit le combat, participe à la bataille de Sainte-Foy, et résiste au sein des Compagnons du Devoir, société secrète qui regroupe les Canadiens Français et les Français désireux de combattre les Anglais.

Le Supplicié vivant, qui s'ouvre symboliquement sur le martyr des Jésuites Jean de Brébeuf et Gabriel Lalemant torturés et brûlés vif en 1649 par les Iroquois, est un roman d'aventure assez singulier qui dépeint certes les actes de bravoure d'un personnage charismatique, aidé d'un autre aristocrate, de Hurons loyaux et d'un nain astucieux, mais qui se détache au fil des pages des vieilles recettes du roman populaire, fait fi des dénouements heureux. Il donne à voir le désespoir d'un homme trahi dans ses idéaux, qui a tout perdu, été mis au ban de la société , connu la ruine. Plus « Canadien français » que Philippe Aubert de Gaspé, le Belge Pierre Durandal semble mettre à l'écrit un siècle après le Traité de Paris les mots de Lévis, «  La France nous a abandonnés! ». le bravache de 1759 est devenu un homme brisé vieillissant dans un pays qui n'existe plus. C'est ce qui donne du charme à cet ouvrage, à lire en complément du Dernier des Mohicans.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On était à la fin d'avril 1760. Le général Murray, qui commandait l'armée anglaise à Québec, avait donné ordre à la population française d'évacuer la ville, afin d'éviter qu'il n'y eût un soulèvement contre lui, tandis qu'il en viendrait aux mains avec M. de Levis. Celui-ci, impatient d'en finir, venait de découvrir un moyen de s'approcher de la place.
A dix lieues environ en arrière de Québec, la rivière de la Chaudière, cours d'eau étroit et à peine praticable aux petits bâtiments, déverse dans le Saint-Laurent ses eaux tièdes, qui ouvraient à ce moment une brèche dans les glaces. On pouvait ainsi arriver au pied de la ville, tout en marchant sous le feu meurtrier de l'artillerie anglaise, échelonnée à moins d'une lieue de là. L'objectif de M. de Levis était ce même plateau d'Abraham où Wolf et Montcalm avaient péri. M. de Bourlamaque commandait l'aile gauche ; M. de Levis lui-même était à la tête de la droite.
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L'accueil fait à M. de Bougainville par le ministre de la marine, M. Berryer, mit le comble à l'exaspération du brave officier. Il était manifeste qu'à Paris on ne tenait aucun compte de la situation du Canada, et que l'abandon de la colonie paraissait tout naturel au milieu des difficultés avec lesquelles la métropole elle-même était aux prises. M. Berryer n'avait-il point dit : « Quand le feu est à la maison, on ne s'occupe pas des écuries » ; et cet aveu n'équivalait-il point à un refus exprès de rien tenter de décisif pour conserver notre autorité dans l'Amérique septentrionale ?

Horace de Rochetonnerre, naguère encore si enthousiaste, ne pouvait plus se dissimuler que l'armée du Canada, réduite à cinq- six mille hommes, quelque courageuse qu'elle pût être dans la guerre des bois, ne tiendrait point en bataille rangée contre les Anglais, car elle était au fond abattue et démoralisée. Il ne voulut point être plus longtemps le complice d'une situation contre laquelle protestaient tous ses sentiments.
Il demanda son congé définitif, et l'obtint sans difficulté, tant l'armée du Canada était peu de chose pour le ministre de la guerre.
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